A LA SUITE DU MESSAGE SANS EQUIVOQUE DE BAN KI-MOON DIALOGUE : J. KABILA INVITÉ À PRENDRE SES RESPONSABILITÉS !

Vendredi 26 février 2016 - 06:03

Le Raïs n’a plus d’autres choix que d’impulser la tenue de ce forum. Par ailleurs, les différents protagonistes appelés à prendre l’exacte mesure du danger qui guette le pays à l’horizon 2016. Car, en cas de naufrage, pas sûr qu’il y ait de survivants !
Que retiennent les Congolais du séjour de 48 heures de Ban-Ki-Moon à Kinshasa ? Une seule chose : le message clair du Secrétaire général des Nations Unies. Incarnation parfaite de la toute puissante Communauté Internationale, Ban-Ki-moon a donc encouragé son hôte Joseph Kabila, sur la voie du Dialogue inclusif.

Le message de Ban-Ki-moon ne peut être interprété autrement. Le numéro 1 de la superstructure mondiale demande au Président rd congolais de prendre ses responsabilités. Cette exhortation du Secrétaire général des Nations Unies vient ainsi mettre un terme à la controverse ambiante autour du Dialogue, seule voie de sortie de crise politique actuelle en RD Congo. Aussi, la balle se trouve-t-elle désormais, dans le camp du Raïs. En interne, la classe politique dans son ensemble n’a plus la moindre marge de manœuvre d’atermoyer. Plutôt de se tenir à la poupe, tous les acteurs politiques, y compris ceux des associations et regroupements de la Société civile sont bien obligés de participer à la direction du gouvernail du navire " Dialogue " politique.
D’ores et déjà que Ban-Ki-Moon adoube le dialogue, nous sommes de ceux qui pensent que la balle est dans le camp du chef de l’Etat. A tous les acteurs, Ban-Ki-moon n’a pas fouillé dans un lexique diplomatique savant. Bien au contraire. Dans un propos clair et calibré, le Secrétaire général de l’ONU a rappelé aux politiciens congolais qu’il n’ya pas de solution à l’impasse actuelle qui ne soit trouvée en dehors du dialogue. C’est évident. Sauf si l’on reste dans une logique d’embrasement total du pays. En tout cas, ce ne serait ni le souhait ni la volonté de tout acteur politique responsable qui n’aimerait pas voir exacerbée, la misère du peuple. Ce même peuple meurtri qui n’a que trop souffert depuis des décennies. Avec autant d’intermèdes de rébellions armées dont le pays continue encore à porter des stigmates.

JOSEPH KABILA N’A PLUS D’AUTRES CHOIX
On ne doit donc plus tergiverser. En sa qualité de garant constitutionnel de la Nation, le Président Joseph Kabila est appelé à créer des conditions nécessaires, préalables à la tenue du dialogue dans de meilleur délai. L’horizon décembre 2016 avance à pas de géant. La fin constitutionnelle du mandat actuel du Chef de l’Etat approche. Simple exercice d’arithmétique, nous y sommes à quelque huit mois, trois semaines et deux jours. S’il faut considérer la date du 20 décembre 2016. Rien que sur la base de ces données de calendrier, la classe politique se sentirait obligée de placer le curseur au bon endroit. Elle devrait donc créer des conditions d’un atterrissage en douceur. Hélas.
Sans conteste, on devrait s’interdire de se voiler la face devant ce qui apparait désormais comme une évidence. Joseph Kabila devra céder le bâton de commandement à son successeur élu au suffrage universel direct. Cependant, il est avéré que les données actuelles ne présagent pas la tenue de la présidentielle dans le délai. Curieux tout de même, de constater que certains acteurs politiques en mal de positionnement se voilent délibérément leurs faces, en s’en tenant à l’organisation du scrutin présidentiel avant le 20 décembre prochain. Y croient-ils vraiment ? Sinon, que va-t-il se passer ? Cette question parait la problématique centrale à la crise actuelle en RD Congo. Dans le même registre, la grande inconnue reste la gestion du pays à la fin du mandat de Joseph Kabila, au cas où, à la date échue, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) se verrait toujours dans l’incapacité technique d’organiser les élections dans le délai constitutionnel. Voilà qui justifie la nécessité du Dialogue pour vider cette hypothèque.
L’heure n’est plus, ni au copier coller ni au prêt-à-porter idéologique. Plutôt au réalisme politique. A la fin du mandat de Joseph Kabila, ni les anti dialogue ni les pro dialogue ne répondront de la situation du pays. Seul Joseph Kabila se soumettra à cet exercice. Comme dans une Pétaudière, les acteurs politiques actuels le rendront responsable. Et donc, par rapport au temps qui nous reste, la gestion du moment ne se veut plus technique. Plutôt politique. Le temps n’étant plus notre allié, le Président Joseph Kabila est d’autant plus fondé à convoquer ce Dialogue.
Subsidiairement, les différents protagonistes, toutes, tendances politiques confondues, devraient prendre l’exacte mesure du danger qui guette le pays à l’horizon 2016. Déjà, deux mois de bousillé. Janvier et février. On ne voit rien venir dans le sens des élections. En cas de naufrage, pas sûr qu’il y ait de survivants. Laurel KANKOLE