AFFAIRE OPPOSANT AUBIN MINAKU A AUGUSTIN MATATA La réunion du bureau politique de la MP ce mercredi à Kingakati

Mercredi 1 octobre 2014 - 07:54

Prévue pour hier, la réunion du bureau politique de la Majorité présidentielle a été finalement renvoyée à ce mercredi 1er octobre à la ferme présidentielle de Kingakati, à l’Est de Kinshasa. C’est généralement dans ce haut lieu de la politique congolaise que des initiatives sont prises pour réguler la vie politique en RDC. Surtout lorsqu’on sait que les réunions de la Majorité dans cette ferme sont dirigées par le président Joseph Kabila en sa qualité d’Autorité morale de la Majorité. C’est dans cette ferme, c’est-à-dire dans ce temple politique propre au Raïs, que sont dites presque toutes les messes de la famille politique à laquelle appartient le chef de l’Etat, qu’elles soient noires ou blanches. L’affaire opposant, au nom d’une guéguerre qui ne dit pas son nom, Aubin Minaku à Augustin Matata, sera au centre de la réunion.

La réunion du bureau politique de la Majorité présidentielle, prévue hier à Kinshasa, a finalement été reportée à ce mercredi dans la capitale congolaise. Mais, pourquoi ce report ? Aucune source au moment où nous mettions sous presse, n’était en mesure de donner les raisons. Toujours est-il que le fameux « texto » annonçant les rencontres de Kingakati ne confirmait pas la rencontre prévue hier. Finalement, la rencontre attendue des sociétaires de la Majorité présidentielle a été renvoyée à aujourd’hui. C’est à croire que toutes les conditions n’étaient pas réunies pour que le bureau politique de la MP siège réellement hier sur l’affaire opposant le président de l’Assemblée nationale, Aubin Minaku, au Premier ministre de la RD Congo, Augustin Matata Ponyo Mapon. Juste une partie remise avant que n’éclate alors la vérité.

JOSEPH KABILA APPELE A RECADRER SES HOMMES
Qu’il s’agisse du président de la Chambre basse du Parlement congolais ou du Premier ministre de la République, les deux personnalités sont des hommes du Président de la RDC. Car, c’est par sa volonté personnelle que les deux hauts cadres de la Majorité présidentielle doivent leurs fonctions actuelles, sans aucun mérite personnel. D’ailleurs, si le premier cité, c’est-à-dire Aubin Minaku, est président de l’Assemblée nationale, c’est sur décision du Raïs au terme de son élection dans le territoire d’ Idiofa, dans la province du Bandundu. Tandis que le second, sans avoir mouillé son maillot lors des législatives de 2011, est passé du ministère des Finances à la Primature. En fait, ils doivent tout au Raïs.
C’est là que la plupart des observateurs appellent le chef de l’Etat à recadrer ses hommes. Surtout qu’il n’est pas question de simples militants, mais de hauts cadres de la Majorité présidentielle qui, de part de leurs fonctions officielles, devraient prêter main forte au chef de l’Etat en cette période cruciale. Car, nul n’ignore que le Raïs, face aux enjeux de l’heure, a plus que besoin du président de l’Assemblée nationale, là où se dérouleront les enjeux, et du Premier ministre de la République dont le Gouvernement a envoyé son projet de loi relatif à la révision constitutionnelle au bureau de la chambre basse. A ce titre, l’un est aussi important que l’autre dans la stratégie du chef de l’Etat. Surtout lorsqu’on sait que la majorité des voix sont détenues par la famille politique du chef de l’Etat.

LE RECADRAGE AVANT LE DEBUT DES HOSTILITES AU PARLEMENT
Chose curieuse, pour nombre d’observateurs, c’est que cette levée des boucliers s’observe juste au moment où l’on attend le débat sur la révision constitutionnelle à l’Assemblée nationale, institution chère à Aubin Minaku, à la suite du dépôt d’un projet du Gouvernement sous la direction du Premier ministre Augustin Matata. Pourtant, les deux personnalités concernées au plus haut point répondent et doivent leurs fonctions au Raïs. C’est là, indiquent des observateurs, qu’un recadrage idéologique s’impose pour que les deux personnes fument le calumet de la paix. Car, la Majorité aura besoin de la cohésion de tous ses membres pour s’imposer devant l’Opposition sans se laisser distraire par tout autre sujet du reste loin des enjeux du moment et ceux de l’avenir. Il y va de l’intérêt de la famille.
Mais, entre le secrétaire général de la Majorité et le Premier ministre, seul le Raïs peut décréter la paix de braves au profit de la Majorité présidentielle. Voilà qui aurait justifié la réunion du bureau politique devant avoir lieu ce jour. L’occasion sera donnée au Raïs de battre, une fois de plus, le rappel des troupes à deux ans de la fin de son mandat. De sorte que la guerre des clans, en prévision de la position de Joseph Kabila par rapport au cap 2016 ne commence pas trop tôt pour éviter d’avoir des effets d’entraînement sur le reste des partenaires politiques. Question donc de ne pas apporter de l’eau au moulin de l’Opposition politique, aux aguets depuis quelques mois. M. M.