(Monusco presse) Une deuxième vague de redditions de rebelles hutu rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) est prévue lundi dans la province du Sud-Kivu, dans l'est de la République démocratique du Congo, a-t-on appris jeudi auprès de ce mouvement.
"Il y aura encore d'autres cérémonies (de reddition). La prochaine sera le 9 juin à Kigogo, au Sud-Kivu.
C'est une date sûre", a déclaré à l'AFP le "colonel" Wilson Irategeka, secrétaire exécutif par intérim des FDLR, sans être en mesure de donner dans l'immédiat le nombre de rebelles qui déposeront les armes.
Des responsables des FDLR sont accusés d'avoir participé au génocide des Tutsi en 1994 au Rwanda, qui a fait au moins 800.000 morts, selon l'ONU.
Le 18 avril, les FDLR avaient annoncé vouloir se séparer d'"ex-combattants importants" afin de "se consacrer à la lutte politique" au Rwanda, qui refuse tout dialogue avec elles. Vendredi au Nord-Kivu, près de 100 hommes se sont rendus mais aucun des chefs recherchés par la justice nationale ou internationale.
"Nous avons donné des armes, nous avons donné des combattants, (...) on a même donné des officiers supérieurs. Nous voulons que la communauté internationale nous appuie pour décrocher un dialogue avec Kigali", a insisté le "colonel" Irategeka, présent aux redditions de vendredi.
Mais dimanche, la Mission de l'ONU en RDC (Monusco) et les envoyés spéciaux pour la région des Grands Lacs de l'ONU, de l'Union Africaine, de l'Union européenne et des Etats-Unis se sont montrés critiques. Selon eux, c'est un "nombre insignifiant de combattants subalternes (qui) se sont rendus".
Ils ont exhorté les rebelles à "une complète reddition de tous les combattants et hauts gradés FDLR dans les prochains jours", avertissant que les récalcitrants "continueront d'être passibles de l'action militaire des FARDC (armée congolaise) et de la Monusco".
D'ici fin juin, Kinshasa espère que 1.400 rebelles se seront rendus.
"C'est un processus. Les autres vont venir. Même les chefs. Ils vont rester là-bas pour quoi faire?", s'est interrogé le "colonel" Irategeka.
Les FDLR comptent aujourd'hui entre 1.500 et 4.000 hommes, selon les sources, et sont particulièrement actives dans les provinces des Nord et Sud-Kivu, où elles sont accusées de graves exactions contre les civils (viols, meurtres, pillages, enrôlements d'enfants-soldats, etc...).
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