Alain Mabanckou : « En Afrique, on a une conception très coutumière du pouvoir »

Vendredi 15 janvier 2016 - 05:49
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Le rôle de l'écrivain « c'est aussi de s'indigner », selon l'écrivain, essayiste et universitaire congolais Alain Mabanckou, dans un entretien accordé à notre confrère Lanouvellerepublique.fr
« L'Afrique aujourd'hui me désespère parfois parce qu'il y a beaucoup de nations ou d'États où la liberté d'expression est bafouée, la démocratie n'est pas respectée. Si je prends l'exemple de mon propre pays, le Congo Brazzaville, ce n'est pas normal qu'un président puisse rester au pouvoir si longtemps. Il faut une certaine alternance », dit-il.
« L'alternance, c'est peut-être le mot que les hommes politiques du continent africain n'arrivent jamais à maîtriser. Quand Denis Sassou-Nguesso est arrivé au pouvoir, j'avais 13 ans. J'ai 49 ans et il est toujours là. C'est le seul président que j'ai connu. Ce n'est pas normal », poursuit Alain Mabanckou.
« On a une conception très coutumière du pouvoir. On a toujours l'impression que le président de la République a été envoyé par Dieu. L'opposition, la majorité sont de vains mots. Et puis, c'est une Afrique dans laquelle les richesses ne sont pas partagées. Ce qui fait qu'on assiste à des inégalités les plus criardes au monde », conclut-il.