L'ONG de défense des droits de l'Homme Amnesty International a lancé lundi une campagne en faveur de la libération de jeunes défenseurs congolais des droits humains qui sont détenus au secret depuis quinze jours en République démocratique du Congo (RDC).
Ces militants ont été arrêtés le 15 mars à Kinshasa, lorsque les forces de sécurité congolaises ont pris d'assaut une conférence de presse sur l'engagement civique des jeunes dans les processus politiques en période pré-électorale, interpellant les participants.
"La campagne permettra aux membres d'Amnesty International et au grand public d'exprimer leur solidarité envers les militants qui font les frais d'une répression continuelle à l'approche de l'élection présidentielle de l'an prochain", a déclaré le chargé de campagne à AI pour la région des Grands Lacs, Christian Rumu, cité par un communiqué.
"Nous espérons que ce tollé général persuadera les autorités congolaises de remplir leurs obligations en libérant les militants détenus au secret à Kinshasa et leur enverra le message sans équivoque selon lequel la violation des droits fondamentaux que sont le droit à ne pas être privé de liberté et le droit à ne pas être soumis à des actes de torture ou d'autres mauvais traitements est inacceptable", a-t-il ajouté.
Pétition ou messages de soutien via Twitter
Au cours de la campagne, les membres et sympathisants d'AI du monde entier, ainsi que les autres citoyens, pourront signer une pétition, écrire aux autorités congolaises et envoyer des messages de solidarité aux détenus sur Twitter.
Amnesty croit savoir qu'au moins cinq jeunes défenseurs des droits humains sont toujours derrière les barreaux. Ils figurent parmi la trentaine de personnes arrêtées à la conférence de presse organisée au centre culturel Eloko ya Makasi, dans la commune de Masina (Kinshasa), par des mouvements de jeunes Congolais: Jeunesse pour une nouvelle société (JNS), Forum national de la jeunesse pour l'excellence (FNJE) et Lutte pour le changement (LUCHA).
La détention au secret prolongée des cinq jeunes concernés constitue un mauvais traitement et leur fait courir le risque d'être torturés, estime AI.
Belga