Cent quatre-vingt-sept (187) ressortissants de la République démocratique du Congo (RDC) ont été arrêtés samedi 31 octobre dernier, dans la municipalité de Soyo, province de Zaire, au nord de l’Angola, dans le cadre de l’opération policière dénommée « Vuiva negra » (Veuve nègre « .
Cette nouvelle a été livrée 24 heures plus tard par le porte-parole de la police angolaise, l’inspecteur chef Luís Bernardo, cité par l’agence angolaise de presse (Angop). Celui-ci a expliqué que ces citoyens congolais, qui ont déjà été rapatriés dans leur pays d’origine, ont été arrêtés pour entrée et séjour illégaux en territoire angolais.
La source n’a pas précisé ce qu’il est advenu aux sujets congolais après leur arrestation par la police. Sans doute ont-ils fini par être expulsés après leur arrestation.
Depuis belle lurette, les Congolais habitant en Angola sont l’objet d’expulsions et d’arrestations, le plus souvent sur fond de violences et autres exactions. Ils sont plusieurs dizaines de milliers à subir ces humiliations.
En mai dernier, une ONG italienne opérant dans la province du Kongo Central, dans les ex-provinces du Bandundu, du Kasaï-Occidental,frontalières avec l’Angola, avait répertorié environ 14 000 Congolais qui avaient été expulsés d’Angola en deux semaines, du 16 au 30 mai dernier.
L’ONG s’était inquiétée de la poursuite de ces expulsions depuis plus de 10 ans maintenant, car elles avaient commencé depuis 2003 et la situation est toujours la même.
Depuis le mois de juin dernier, la Police nationale congolaise (PNC) de Moanda, ville côtière dans le Kongo Central, dénombrait 8 128 ressortissants congolais expulsés de provinces angolaises de Soyo et Cabinda pour la période allant du 1er janvier au 30 mai 2015.
A chaque expulsion, on déplore de nombreux cas de violations des droits de l’homme caractérisées par des détentions illégales, viols pour les femmes, des enfants non accompagnés.
Le nombre d’expulsions record avait été atteint en mai 2013 lorsque 52 231 Congolais avaient été expulsés en trois semaines de l’Angola, via le poste frontalier de Kamonia, dans le Kasaï-Occidental.
Les Congolais ainsi que les ressortissants d’autres pays africains, en dépit de toutes ces expulsions et arrestations violentes, continuent à se rendre en Angola, attirés par les pierres précieuses dont regorge le sol angolais, dont l’or et le diamant. Malheureusement, nombre d’entre eux y résident irrégulièrment.
Kléber Kungu