Pour voler plus haut, l’aigle commence toujours par la rampe’’, a déclaré hier, mardi 2 février 2016, Matata Ponyo, lors d’une conférence de presse axée notamment, sur des questions d’actualité ainsi que sur la situation économique du pays. A tout prendre, il n’y a point de recettes miraculeuses aux maux qui, depuis des temps immémoriaux, rongent la RDC. A ce stade, ce qui est important, c’est de poser les bases et d’y travailler conséquemment. Mais, comment y arriver alors que la paix et la sécurité, elles qui sont les ingrédients de la prospérité et du développement, sont menacées. D’où, l’importance du dialogue, pour sauvegarder les acquis de la révolution de la modernité. Voilà pourquoi, Matata soutient totalement le dialogue convoqué par le Président de la République et promet d’y mettre le paquet, en engageant des fonds publics en vue de contribuer à la matérialisation de cette démarche patriotique. Faisant d’une pierre, deux coups, Matata dit avoir déjà décaissé 22 millions de dollars pour permettre à la CENI d’enclencher, cette fois-ci, les actions liées à la relance du processus électoral. Sur le plan purement macroéconomique, la RDC affiche une santé de fer qui, à son avis, reflète le niveau d’efforts entrepris, au cours de ces trois dernières années. Le Premier Ministre, en toute modestie, reconnaît, toutefois, que beaucoup reste à faire, pour atteindre les objectifs de l’émergence.
Matata Ponyo a choisi, mardi 2 février, le Jardin des Premiers pour tenir sa première conférence de presse annuelle au cours de laquelle il a l’habitude de rendre compte aux Congolais de ce que son Gouvernement fait de la gestion de la Res Publica. Dans son entourage, on affirme que c’est par devoir de redevabilité qu’il s’est imposé cette tradition afin de mettre en lumière les hauts faits de l’Exécutif national. Matata n’était pas seul. On a noté, à ses côtés, la présence très remarquée du Ministre d’Etat au Budget, Michel Bongongo et du Ministre des Finances, Henri Yav Mulang. Le Premier Ministre a fait deux grandes annonces. La première, est qu’il soutient pleinement et sans conditions le dialogue convoqué par le Président de la République, Joseph Kabila. Le soutien n’est pas que verbal. Il mobilise et apprête toutes les ressources nécessaires à la matérialisation du dialogue national inclusif. Que Matata le dise ainsi, il y a toute une signification. Il a voulu, par cette manière de faire, clarifier la position du Gouvernement, sans équivoque, d’accompagner Kabila dans son projet de dialogue en vue d’avoir un processus électoral apaisé. Le Président, on le sait, d’après ce qu’affirment ses collaborateurs, a une vision de faire de la RDC, un pays émergent à l’horizon 2030, dans 14 ans pratiquement. Matata Ponyo s’est exercé à faire la démonstration de la nécessité d’organiser un dialogue national inclusif. Selon lui, le dialogue a l’avantage de poser les bases de la paix et de la sécurité, sans lesquelles toutes les performances enregistrées dans tous les domaines ne sauraient être sécurisées.
22 millions Usd à la CENI
La deuxième grande annonce du Premier Ministre aura été la mise à la disposition de la CENI d’un montant de 22 millions de dollars américains. De l’argent qui pourrait permettre à la centrale électorale d’enclencher le processus électoral. Le Président de la CENI, Corneille Nangaa, qui recevait, quelques heures plus tôt, le chèque bancaire, a confié que le plan de financement des élections, validé conjointement par la CENI et le Gouvernement, prévoit un décaissement mensuel jusqu’en décembre 2016. A fin décembre prochain, un montant de 300 millions de dollars devrait être libéré. En 2015, la CENI avait évalué les besoins en financement des élections à 1,2 milliards de dollars. Toutefois, le Premier Ministre s’est dit prêt à accepter l’aide financière étrangère, si celle-ci était accordée à la RD. Congo.
Une économie en santé de fer
La conférence de presse du Premier Ministre était aussi une occasion de dresser le bilan économique de l’année 2015. Comme on devrait s’y attendre, Matata Ponyo a réaffirmé que le cadre macroéconomique affiche une santé de fer, malgré le choc exogène à la suite de la chute des prix des matières premières. Les chiffres sont avancés à titre illustratif. Le taux d’inflation est de 0,8%. Le taux de dépréciation du Franc congolais autour de zéro. La RDC a terminé l’année 2015 avec un taux de croissance de 7 %. Alors que l’évolution de la croissance au niveau international est de 3,8% en Afrique. Plus de 50 mille emplois ont été créés en 2015. Une croissance qui a de l’impact sur les conditions de vie des citoyens. Le PIB par habitant est passé de 446 en 2013 à 524 fin 2015. L’Indice de Développement Humain établi par le PNUD est de 0,433. Cela signifie que la RDC a gagné 11 places dans ce classement. Des performances qui vouent au pays la reconnaissance internationale. Très prochainement, la RDC est invitée à New York pour présenter le secret de ses progrès, en marge de 50 ans du PNUD.
Le Premier Ministre a confié aux journalistes, qui pouvaient s’en douter, que le pays réduit effectivement la pauvreté. On est passé de 85% à 63%. Ainsi donc, l’espérance de vie s’envole de 45 à 58 ans.
Des réalisations qui en disent long
Le Premier Ministre insiste sur la croissance inclusive. Il en veut pour preuve, les progrès enregistrés dans le secteur de l’éducation. Partout, on parle du projet de 1000 écoles construites ou à construire. L’éducation, a reconnu Matata Ponyo, c’est le point de départ de tout développement. Que dire du programme de construction ou de réhabilitation des routes, initié dans le but de réunifier le pays. Le social, c’est également l’érection des parcs agro-industriels. Celui de Bukanga-Lonzo dans le Kwango en est une preuve palpable. Pour désenclaver le pays, de nouvelles locomotives ont été acquises pour le compte de la SNCC au Katanga. La navigation sur la voie fluviale a été renforcée avec le retour de l’ITB Kokolo. D’autres bateaux sont en pleine réhabilitation. L’immeuble intelligent est sorti de terre. C’est dans ce bâtiment que sont logés plusieurs ministères. Pour une fluidité aérienne, des aéroports subissent une cure de modernisation. Des aérogares modulaires modernes sont construits à Kinshasa et dans les grandes villes du pays. Le Gouvernement a créé Congo Airways. En 2016, la nouvelle compagnie aérienne nationale envisage l’acquisition de deux nouveaux avions. Le social, c’est aussi ce soutien accru que le Gouvernement apporte aux activités sportives et culturelles. C’est dans cette même optique que le Gouvernement finance la construction des stades municipaux. Bref, le Premier Ministre s’est montré très positif et combatif. Sa sortie a permis de balayer des rumeurs.
La Pros.