ARMP : priorité à la formation des fournisseurs de l’Etat

Jeudi 28 mai 2015 - 14:22

Avant 2010, les marchés publics se passaient de gré à gré, selon des humeurs ou des arrangements parti culiers ou secrets entre les fournisseurs privés et les services ou organismes de l’Etat. Il régnait dans ce secteur, un grand flou, sinon un grand mystère qui couvrait le clientélisme, le tribalisme et la corruption, faisant perdre à l’Etat congolais d’importantes ressources financières. C’est dans le souci d’enraciner la bonne gouvernance dans la gestion des marchés publics, grâce à la transparence dans toutes ces opérations, que le président de la république avait promulgué la loi n°10/010 du 27 juillet 2010 devant désormais régir la passation des marchés publics dans notre pays.

Et la création de l’Autorité de régulation des marchés publics (ARMP), pour piloter la réforme des marchés publics, a permis de réorganiser le secteur et de sensibiliser tous les acteurs étatiques et privés concernés, afin qu’ils s’approprient cette loi et respectent ses règles et procédures. Sous l’autorité de son directeur général, Stanys Bujakera Sangano, et avec l’appui de la Banque mondiale, I’ARMP a pu exécuter son plan d’action en concrétisant l’une des missions statutaires de cet organisme public, vulgariser l’information et assurer la formation de l’ensemble des acteurs de la commande publique.

Un ambitieux programme de sessions de formation sera alors mis en chantier, grâce aux financements de la Banque mondiale à travers son Projet de développement et de compétitivité du secteur privé.
Depuis 2011, l’Autorité de régulation des marchés publics a multiplié de programmes de renforcement de capacités, tant à Kinshasa que dans les provinces. Journalistes, agents des services publics et institutions de l’Etat, seront les bénéficiaires de la série de formations dispensées par des experts de la Banque mondiale, de l’ARMP et d’autres partenaires techniques.

Soucieux d’outiller les fournisseurs de l’Etat du secteur privé, Stanys Bujakera Sangano a ciblé ces acteurs privés, avec comme préoccupation principale, leur faire comprendre les dispositions de la loi sur la passation des marchés publics, afin qu’ils puissent maîtriser tous les mécanismes légaux, ainsi que les principales procédures de notre système de passation des marchés publics. La matière étant à la fois juridique et technique, des consultants internationaux ont été requis pour assurer cette session de formation.

A l’issue de ce programme, on croit savoir que les entrepreneurs privés seront à même de mieux préparer les soumissions et pourront devenir aptes à exécuter les marchés publics.

En dévoilant quelques volets de ce programme, le DG de l’ARMP a annoncé l’organisation de huit sessions de formation, ainsi que celle destinée à la formation des formateurs.

Pour le secteur privé représenté par la FEC, la Fenapec, la Copemeco la Société des architectes du Congo, l’Association des ingénieurs civils du Congo, ce programmé de formation a pour but, comme l’a souligné le DG de l’ARMP, d’améliorer la compétitivité de ces entrepreneurs, fournisseurs et autres prestataires dans le domaine des marchés publics. Non seulement ils se familiariseront avec les critères de sélection dans les dossiers de soumission, les pièces et références requises dans des dossiers d’avis d’appels d’offres nationaux et internationaux, mais pourront appliquer les procédures et exigences d’exécution des marchés publics.

Stanys Bujakera Sangano a relevé d’ailleurs l’intérêt de cette série de formations, qui vise le développement progressif du secteur privé congolais, afin de le rendre plus compétitif avec comme objectif final, d’accroître le taux de participation de petites et moyennes entreprises congolaises à la commande publique. Ce qui aura polir conséquence, que ce secteur pourra créer de nombreux emplois pour l’exécution des marchés publics.

Une évaluation du secteur privé est prévue lors des travaux de celle session de formation, et les deux consultants internationaux appelés pour étoffer l’équipe des animateurs, pourront procéder à l’identification des besoins en formation pour un programme qui va s’étaler jusque fin juillet 2015 et qui pourra fournir au pays 300 cadres formés sur cette matière: 20 stagiaires seront alors sélectionnés pour la formation des formateurs.

Comme on peut s’en rendre compte, l’ARMP est en train de relever de nombreux défis liés à l’assainissement du système et à la vulgarisation de la loi régissant la passation des marchés publics.

Par J.R.T.