Attaque de l’Aéroport de Goma : l’heure de vérité a sonné

Mardi 26 janvier 2016 - 13:59

Accusé d’avoir participé à un mouvement insurrectionnel, le chef de la bande, Célestin Kambale Malonga promet de faire le déballage.

 

Le procès de vingt-sept des trente-six prévenus auteurs de l’attaque survenue dans la nuit du 1er au 2 juin 2015 contre l’aéroport international de Goma, au Nord-Kivu a débuté hier lundi 25 janvier devant la cour militaire de Goma. C’était en présence de plusieurs officiers de la justice militaire et certains curieux, venus suivre de prêt ce procès qui démarre plusieurs mois après cette attaque, qui avait surpris tout le monde, au regard de l’impressionnant dispositif sécuritaire autour de l’aéroport de Goma, avec des éléments de la Garde Républicaine, de la police ainsi que des casques bleus de la Monusco. Parmi les assaillants, certains sont gravement malades et ont besoin de soins médicaux de toute urgence, note une source proche du dossier.

 

Célestin Kambale Malonga, qui attendait ce procès depuis longtemps pour être fixé, se dit confiant de la justice congolaise. Célestin Kambale et ses complices sont accusés par le ministère public d’avoir participé à un mouvement insurrectionnel.

 

Tout en faisant confiance à la justice congolaise, l’homme a promis à l’audience publique d’hier lundi 25 janvier de faire éclater la vérité qui serait, selon lui, un secret d’Etat. Au cours de l’attaque de l’aéroport de Goma, quatre éléments de la garde républicaine ont été tués et sept autres grièvement blessés. Cette affaire est suivie de prêt par plusieurs organisations des droits de l’homme dont Amnesty International, qui se dit préoccupée sur le sort des suspects autant qu’elle veut être bien édifiée sur ce dossier ayant entrainé la mort des éléments des FARDC en mission de service â l’Aéroport de Goma qu’ils étaient entrain de protéger.

 

Le démarrage du procès des présumés assassins de l’aéroport de Goma constitue une bonne occasion pour que ces compatriotes soient fixés sur leur sort. Et, l’ONGDH britannique attend un procès juste et équitable. Après l’attaque de l’aéroport international de Goma en janvier 2015, une cinquantaine de personnes avait été interpellées dans le cadre d’une opération de sécurité menée par la police nationale, la Garde républicaine et l’Agence nationale de renseignements (ANR).

 

Ces personnes ont été privées d’entrer en contact avec leurs avocats et à recevoir des visites de leur famille.

 

S’adressant à Amnesty International, certains membres des familles des personnes arrêtées avaient confirmé qu’ils n’avaient pas pu communiquer en direct avec leurs proches. Pourtant la Constitution congolaise est claire sur les droits des personnes arrêtées et placées en détention. Amnesty International avait déploré que les autorités n’aient ni relâché ni transféré les personnes arrêtées devant une autorité judiciaire compétente dans un délai de 48 heures, comme le prévoit l’article 18 (4) de la Constitution de la RDC.

 

Arrestations en cascade

Selon Amnesty International, au moins 43 autres personnes ont été arrêtées par la suite, portant le total à 75 détenus. Environ 25 d’entr’elles ont été relâchées, selon l’un des détenus libérés. Les autres sont toujours retenus à la prison de l’ANR, à Goma, et n’ont pas pu recevoir de visites de leurs familles ni consulter un avocat, en violation de l’article 18(3) de la Constitution congolaise. regrettait l’Ongdh.

 

“Nous avons tenté en vain d’entrer en contact avec mon frère, qui compte parmi les personnes arrêtées. mais à chaque fois on nous s empêchés de le voir “, se plaignait un proche qui avait préféré garder l‘anonymat par peur des représailles avant d’ajouter “ Maintenant, nous craignons le pire, nous ignorons s’il est encore en vie”.

 

A la suite de cette plainte comme d’autres encore, Amnesty International avait exhorté le gouvernement congolais de ne pas soumettre les personnes détenues à la torture et aux mauvais traitements, et à respecter le droit des suspects à comparaître sans délai devant un tribunal compétent en vue de contester la légalité de leur détention. Depuis hier, c’est chose faite. D’ailleurs, l’un des prévenus promet de faire le déballage.

 

Par GODE KALONJI