Aujourd’hui devant les Sénateurs : Les précisions de Matata sur le retard des élections et le lotissement des points stratégiques de la RDC très attendues

Lundi 6 juin 2016 - 09:59
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La question orale du Sénateur Florentin Mokonda Bonza, portant sur la conduite de la politique de la nation adressé au Premier ministre Augustin Matata Ponyo, est à la base d’un chaud débat au Sénat congolais.

 

Plusieurs sénateurs, une vingtaine au total, ont défilé à la tribune de la chambre haute du Parlement pour exprimer leurs préoccupations face à la conduite de la politique de la nation gérée par le chef du gouvernement du pays. Les élections en RDC, la crise économique, la misère sociale, la sécurité, pour ne citer que celles-là, sont donc là les différents sujets qui ont constitué le fondement des préoccupations des élus.

 

Dans ses préoccupations, le Sénateur Jacques Djoli a insisté sur l’organisation des élections. Il a déploré le manque de volonté du gouvernement d’organiser les différents scrutins. Pour lui, le gouvernement est responsable de la crise politique actuelle. “Il y’a intention de ne pas organiser les élections “ a-t-il déclaré.

 

L’élu a, par ailleurs, reproché au gouvernement de ne pas être en mesure de faire la part des choses entre ce qui est prioritaire et ce qui ne l’est pas. “ Le gouvernement préfère construire des immeubles au lieu d’organiser les élections. L’hôtel du gouvernement est-il une priorité pour le peuple congolais? “, s’est exclamé l’homme, en faisant également allusion au projet agroalimentaire de Bukanga-Lonzo.

 

Congo émergent : miracle ou réalité?

En matière de politique économique, Jacques Djoli a démontré au 1ER Ministre Matata Ponyo que le terme de” stabilité macro-économique” ne trouve pas sa place en RDC. Ceci s’explique par le taux de chômage qui ne cesse d’augmenter dans le pays. La population congolaise, surtout dans les milieux ruraux, connait une misère très élevée. Dans le pays, environ 80% de la population est pauvre. La RDC, “ poursuit-il, est un pays qui vit avec 1,4 USD par jour. Ce qui fait d’elle un pays en dessous du sous-développement. D’où devons- nous parler de la stabilité macroéconomique dans ce pays? “, a questionné le 1er ministre. Il a, par ailleurs, émis le vœu de connaitre les stratégies mises en place par le gouvernement congolais pour faire de la RDC, un pays émergent d’ici 2030.

 

Djoli a insisté sur le fait qu’il existe une procédure à suivre pour amener un pays sous- développement vers l’émergence. “Il faut en premier lieu sortir le pays du sous-développement pour atteindre et augmenter petit à petit vers l’émergence. En parlant de l’émergence en RDC, on a comme l’impression que le gouvernement s’est fixé l’objectif de sauter certaines étapes. Quelles sont donc les stratégies mises en place pour atteindre l’objectif d’un Congo émergent d’ici 2030 ‘? “, s’est-il exprimé. Ceci, pour le sénateur, est une utopie dans la mesure où la RDC est encore loin de la réalité. Elle vit en dessous même du sous-développement. “ Il ne s’agit pas ici de faire un miracle mais de fournir des efforts pour sortir le pays de sa crise “, a-t-l soutenue. Pour lui, un pays émergent doit avoir une croissance économique potentielle. La population doit être jeune et éduquée avec une croissance économique notable, diversifiée ne dépendant pas des exploitations des matières premières. L’émergence d’un pays exige également la stabilité politique.” Où on est-on, actuellement avec la RDC », s’est il préoccupé.

 

Champs de tir lotis

Pour sa part, la Sénatrice Nkoy Mafuta a constaté qu’il y a un désordre accablant dans la gestion du gouvernement. Elle a déploré la vente des terrains où se trouvaient les champs de tir de la police nationale congolaise de Kinshasa. Elle à invité l’actuel locataire de l’hôtel du gouvernement à contrôler le ministère des Affaires foncières.

 

En effet, la plupart des champs de tir de l’armée, de la police et des services spéciaux se sont transformés en lotissements.

 

A ce jour, des habitations en matériaux durables ont envahi les espaces jadis réservés au maniement des armes dans la concession du Camp Tshatshi, dans la commune de Ngaliema, du Centre de Formation de la police à Matete et à Matadi Mayo, dans la commune de Mont-Ngafula.

 

Qui aurait pu croire, il y a quinze ans, que des particuliers pouvaient risquer leur argent en se faisant acquéreurs de terrains dans des camps militaires ou de la police ? Aujourd’hui, l’on ne recule devant rien. Les constructions anarchiques défient désormais les domaines stratégiques au Camp Tshatshi, au Camp Kokolo, au Camp Lufungula, au Camp Kabila (Lemba), au Camp CETA, au Camp Badara, à la Base Navale de Ndolo, etc. Des sites présumés ultra-sensibles et stratégiques.

 

Il n’y a pas longtemps, la proximité et les visites étaient strictement interdites aux civils ainsi qu’aux personnes étrangères à ‘armée, à la police tout comm8 aux services spéciaux. Pour la Sénatrice, ce comportement réduit les opportunités de maîtrise des armes da nos compatriotes, opérateurs dans les services de sécurité. “Ce qui est un préjudice pour la sécurité de notre pays “, a-t-elle poursuivi, sollicitant du Premier ministre une amélioration dans sa gestion de la chose publique. “Vous êtes le numéro un de notre gouvernement. C’est à vous de remettre tout le monde à l’ordre “, a conclu Nkoy Mafuta.

Ces préoccupations comme les autres questions ayant été soulevées méritent des réponses claires de la part de Matata Ponyo Augustin dit Mapon.

 

Par CARROLL MADIYA