Babia Ndonga, ancien ténor de l’orchestre Quartier latin international, a rendu l’âme hier mercredi 8 octobre 2014 dans la matinée. A Kinshasa, la nouvelle du décès de celui qui se faisait appeler « Shokoro » a été confirmée par une de ses belles-sœurs interrogée par Radio Okapi. D’après elle, le chanteur est mort d’un accident vasculaire cérébral (AVC) dans une polyclinique de la commune de Prenda, à Luanda. Dans son récit, l’artiste a été victime d’un malaise depuis mardi. Conduit d’urgence à la polyclinique de la commune de Prenda, Babia Ndonga a rendu l’âme de suite d’un AVC, selon les médecins qui l’ont soigné.
La famille musicale congolaise enregistre ainsi un deuxième décès pour cette année 2014 après la mort de Kester Emeneya. Bien que Babia Ndonga ne soit pas de la trame du « King », il pourrait être compté parmi les célébrités de la génération d’avant Fally Ipupa, Ferre Gola… celle qui a vu émerger de Suzuki Luzubu avec qui il a presté dans le Quartier latin.
C’est vers le début des années 90 que les mélomanes l’ont découvert à côté de Koffi Olomide. Babia Ndonga, qui avait encore moins de 20 ans, s’est vite fait remarquer dans l’album « Magie » enregistré aux Etats-Unis.
DEVENU BRAS DROIT DE KOFFI
Koffi Olomide, qui venait alors à peine d’abandonner la carrière solo pour mettre sur pied un ensemble musical, a découvert en Babia un ténor talentueux. Vite, la nouvelle recrue s’impose aux côtés d’un grand baobab de la musique de l’ex-Zaïre. Une fierté qui a fait que le natif de la commune de Barumbu puisse défendre son président à chacune de ses sorties à la télé. Il deviendra même le bras droit de Koffi à telle enseigne que les autres musiciens de Quartier latin lui devaient du respect pour trouver une place au sein de l’orchestre.
Son premier voyage aux Etats-Unis et à l’extérieur du pays avec le Quartier latin lui a donné l’occasion de placer une chanson dans l’album « Magie ». Le tube « Amen » introduit par lui-même le patron de l’orchestre a propulsé Babia Ndonga au devant de la scène musicale. Et depuis, il ne composera plus, mais s’illustrera dans les vocales ponctuées d’un ténor séduisant. Il prêtera à plusieurs reprises sa belle voix ténor dans plusieurs compositions de Koffi Olomidé.
18 ANS DE SERVICE CHEZ KOFFI
Le « mariage » entre Babia et Koffi a quelques fois connu des zones des turbulences. Babia Ndonga, dont certains comportements ne plaisaient pas à son patron, a été plusieurs fois suspendu pour méconduite et finissait toujours par réintégrer l’orchestre avant de tourner définitivement le dos à Koffi Olomide après dix-huit ans de service.
La page Quartier latin enfin tournée, Babia Ndonga disparaîtra pendant plus de quatre ans avant de faire « le come back » dans le monde musical en 2012. Annoncé tantôt au Wenge BCBG ou chez Werrason, « Shokoro » décidera de faire carrière solo à l’instar de ses « jeunes » collègues Fally Ipupa, Ferré Gola… annonçant même un album qui devait connaître la participation de Fally Ipupa.
Difficile pour le cet artiste de retrouver ses marques des années 90. Le marché est tellement saturé que Babia Ndonga se décidera de s’expatrier en Angola depuis plus d’une année. A Luanda, apprend-t-on, il livrait des concerts en plein air et préparait en même temps son tout premier album qui pourrait sortir peut-être à titre posthume. RAMAMI