Ban Ki-monn appelle les dirigeants africains à ne « jamais utiliser des changements constitutionnels non démocratiques pour s’accrocher au pouvoir »

Mercredi 3 février 2016 - 06:01
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S'exprimant lors du Sommet de l'Union africaine (UA) à Addis-Abeba (Ethiopie), le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a appelé samedi 30 janvier 2016 les dirigeants africains à ne « jamais utiliser des changements constitutionnels non démocratiques pour s’accrocher au pouvoir ».
« Les dirigeants ne devraient jamais utiliser des changements constitutionnels non démocratiques et des vides juridiques pour s'accrocher au pouvoir. Nous avons tous vu les conséquences tragiques quand ils le font », a-t-il déclaré.
Saluant les dirigeants qui se sont engagés à quitter le pouvoir et à respecter les limites constitutionnelles de leur mandat, il a appelé « tout le monde à suivre leur exemple ».
Par ailleurs, rapporte le centre d’actualités des Nations unies, le Secrétaire général de l'ONU s'est dit « préoccupé par l'incapacité des dirigeants aux Soudan du Sud à respecter l'échéance fixée pour former un gouvernement de transition ».
S'agissant du Burundi, il a salué la proposition de l'Union africaine de déployer des observateurs des droits de l'homme et d'établir une mission de protection et de prévention.
Le chef de l'ONU a également rappelé que 17 pays africains allaient organiser des élections en 2016.
Droits de l'homme, « déterminants pour la paix et le développement durable »
S’agissant des droits de l'homme, Ba, Ki-moon a dit aux chefs d’Etat africains qu’ils sont « déterminants pour la paix et le développement durable ».
« Je me félicite que vous ayez décidé cette année de mettre l'accent sur les droits de l'homme, et en particulier sur les droits des femmes. Les droits de l'homme sont déterminants pour le maintien de la paix et de la sécurité, la lutte contre l'extrémisme violent et la promotion du développement durable », a-t-il souligné.
En outre, le Secrétaire général de l’ONU a insisté sur le fait que « les femmes doivent pouvoir participer pleinement à la vie de la société, notamment aux échelons les plus élevés des structures de l'État et dans le cadre des pourparlers de paix ».
«  L'ère de l'exclusion est terminée. Pour changer la dynamique, il faut investir résolument dans l'autonomisation des femmes et l'élargissement des perspectives qui leur sont ouvertes », a-t-il ajouté.
Dans la foulée, il a rappelé que « l'Union africaine a pris des engagements en adoptant notamment le Protocole de Maputo sur les droits des femmes, la Charte africaine sur la démocratie, les élections et la gouvernance, et le protocole créant une Cour africaine des droits humains et des peuples ».
A cet effet, il a encouragé les Etats membres à « faire de ces documents une réalité en les ratifiant ».
S’agissant du Soudan du Sud, Ban Ki-moon a estimé que la Commission d'enquête de l'Union africaine sur le Soudan du Sud est « une avancée significative ». Aussi a-t-il exhorté « toutes les parties prenantes à agir sur ses recommandations et à davantage utiliser ce type d'enquêtes pour répondre aux abus ».
Enfin, il a jugé «important pour la justice africaine » le procès de l'ancien président tchadien Hissène Habré en cours au Sénégal.