En guise de lancement, une distribution gratuite d’exemplaires est prévue à Bukavu ce 9 novembre à la suite d’un concert de l’orchestre Atomic Ebende.
Loin d’être un fait banal, le lancement, dimanche, du deuxième tome de la bande dessinée Les
Diamants de Kamituga est tenu pour un événement à part entière pour African Artists for Development (AAD) et l’association congolaise SOS-Sida. D’où les présences signalées de Matthias Leridon, co-président d_AAD et de Gratien Chibungiri, coordinateur de SOS-Sida. En effet, c’est fort du succès du premier tome sorti voilà deux ans que les deux partenaires ont décidé de prolonger l’aventure.
Mais il convient avant tout de rappeler que Les Diamants de Kamituga est loin d’être une BD ordinaire destinée au simple divertissement. Réalisée dans le cadre du programme « Les Bullesde Bukavu » d’AAD, elle s’est avérée, dit-on, « un véritable outilde prévention et de sensibilisation au VIH ». De signaler que la preuve de son efficacité a été donnée au travers de la diffusion de son premier tome. Croquée par le bédéiste congolais Séraphin Kajibwami, scénarisée par le français Appollo il a porté de bons résultats sur le terrain de la prévention du VIH en RDC.
Dans le second tome, qui se veut une suite au précédent, les deux jeunes héros de la BD font la
rencontre de sapeurs et de catcheurs de Kinshasa alors même qu’ils vont à la découverte de diamants. En parallèle, sont délivrés sous coulisses des éléments importants d’information, de prévention, de dédramatisation et d’incitation au dépistage qui finit par faire du livre « un médium de
sensibilisation rare et pertinent», souligne-t-on. Les Diamants de Kamituga, a donc fait fort de passer le message de prévention au VIH/Sida sous un fond de thriller humanitaire qui porte bien à Bukavu où le sujet est bien apprécié dans le contexte local. Il nous revient dès lors que les tests de dépistage volontaires effectués par SOS-Sida ont augmenté de 40 % depuis. C’est dire combien les retombées sont positives dans cette partie du Sud-Kivu où l’on estime à plus de 500 000 le nombre de lecteurs directement informés sur les problématiques liés au VIH/Sida par le biais de la bande dessinée. Ceci aura définitivement décidé AAD à renouveler son engagement dans la lutte contre la propagation du virus aux côtés de SOS-Sida en activité dans le Sud Kivu, une partie assez sensible sur ce point. En effet, un fait déplorable est à citer ici, à savoir l’usage du viol comme arme de guerre par les différentes forces militaires en présence. Une pratique d’autant plus meurtrière que depuis quelques années, elle contribue largement à une propagation plutôt fulgurante du Sida. Cette fois-ci, l’ouvrage tiré à 150 000 exemplaires devrait permettre une sensibilisation encore plus importante que la première fois. Pour le deuxième tome, la distribution gratuite sera étendue au-delà de la région du Sud-Kivu. Il est prévu que SOS-Sida le fasse dans les écoles et les centres de dépistages ruraux de la région et que les grandes villes du pays bénéficient aussi de ce même privilège. Voilà qui laisse croire qu’un plus grand nombre de personnes sera atteint de la sorte par cette campagne habilement menée.
Nioni Masela