Plus de mille dossiers judiciaires attendent d’être traités au Tribunal de grande instance de Buta, chef-lieu du Bas-Uélé. Dans une rencontre samedi 7 mai avec les autorités de la Monusco, le gouverneur de cette province, Armand Kasumbu, dit reconnaitre cette situation et l’attribue au non fonctionnement de cette juridiction depuis plus de trois ans.
Armand Kasumbu a sollicité l’implication des autorités judiciaires et de la MONUSCO en vue de trouver une solution à ce problème.
Il a mis l’accent sur les multiples conséquences liées au dysfonctionnement de l’appareil judiciaire dans sa province :
«Il y a surnombre dans des prisons des gens qui ne sont pas jugés ou alors des gens qui devaient être condamnés se retrouvent dans la rue. C’est un constat amer mais avec le soutien de la MONUSCO, je pense qu’il y aura de belles perspectives».
Le premier président de la Cour d’appel de Buta, Noël Bakila dit aussi reconnaitre cette situation.
Il a souligné que le manque de juges devant siéger en matière civile et pénale ne permet pas à cette instance judiciaire de fonctionner normalement.
Noël Bakila a assuré que tout est mis en place par la hiérarchie judiciaire afin de relever ces défis :
«Nous allons nous battre d’abord pour que le tribunal de grande instance de Buta soit fonctionnel. Au mois de mars, le chef de l’Etat a signé des ordonnances et des nominations des magistrats mais le Conseil supérieur de la magistrature est en train de travailler sur les affectations. Nous avons proposé que des volontaires soient affectés et des gens se sont manifestés».
Pour sa part, la MONUSCO/Kisangani réitère son appui pour le bon fonctionnement de l’appareil judiciaire congolais. Un appui qui se traduit notamment en termes d’infrastructures et formation des animateurs judiciaires dans le Bas Uélé.
Le projet de réhabilitation du Palais de justice de Buta et du commissariat de la police est d’ailleurs en gestation, souligne Mamadou Dieng, chef de bureau intérimaire de la MONUSCO à Kisangani.