BCC : Désormais interdit de sortir de la RDC avec plus ou moins 10.000 Usd en liquide

Vendredi 12 septembre 2014 - 06:33

Les contrevenants s’exposent à une pénalité de 50% du montant saisi.

Le Comité de Politique Monétaire (CP) a décidé de maintenir inchangé le dispositif actuel de sa politique monétaire. Ainsi, le taux directeur demeure à 2%. Quant aux coefficients de la réserve obligatoire, ils sont maintenus à 8% et 7% pour les dépôts en devises à vue et à terme ainsi qu’à 5% et 0% pour les dépôts en monnaie nationale à vue et à terme. Telle est la grande décision prise à l’issue de la huitième réunion ordinaire du CPM tenue le 10 septembre sous la présidence du Gouverneur de la Banque Centrale du Congo, Déogratias Mutombo Mwana Nyembo.

Pour l’autorité monétaire, cette situation s’explique par la stabilité observée sur les différents marchés et de l’absence des chocs majeurs à court terme.
Répondant à une question de la presse sur les avantages de la nouvelle réglementation de change qui entre en vigueur le 25 septembre prochain, le patron de l’Institut d’Emission a indiqué que le premier avantage est celui de redonner au Franc congolais toute sa force de telle sorte que ce dernier remplisse pleinement sa mission. Les transactions en restent la primauté de cette nouvelle réglementation. Cependant, « cela n’exclut pas de détenir ou de nouer les transactions en monnaies étrangères sur le territoire national », a martelé le gouverneur de la BCC. « Si nous excluons les devises, nous risquons de vivre une crise de liquidité car, ces transactions en monnaies étrangères représentent 60%.
Par ailleurs, a soutenu Déogratias Mutombo, il est interdit de franchir les frontières nationales avec +- 10.000 dollars en billet. Les contrevenants s’exposent à une pénalité de 50% du montant saisi. Une occasion, selon lui, de protéger le public. « Cela va nous amener à une instabilité macroéconomique ». Enfin, le gouverneur de la BCC a annoncé la publication du rapport de la politique monétaire au 1er semestre 2014. Un document que Déogratias Mutombo invite vivement le public à lire. Mathy MUSAU

COMMUNIQUE DE PRESSE

Le Comité de Politique Monétaire de la Banque Centrale du Congo s’est réuni ce mercredi 10 septembre 2014 pour sa huitième réunion ordinaire de l’année, sous La présidence de Monsieur Déogratias MUTOMBO MWANA NYEMBO, Gouverneur de La Banque Centrale.
Le Comité a analysé l’évolution de la conjoncture économique à fin août 2014, tant au niveau national qu’international, ainsi que les perspectives et a échangé sur le dispositif de la politique monétaire à mettre en place au regard des évolutions observées. Il en est ressorti ce qui suit :

SUR LE PLAN INTERNATIONAL
La croissance mondiale demeure fragile en dépit d’un léger rebond enregistré notamment au niveau des économies américaine et chinoise au deuxième semestre 2014. La Zone euro, confrontée à la fragmentation financière et au rééquilibrage budgétaire excessif, constitue la source de vulnérabilité à l’expansion de l’activité économique mondiale. Dans ce contexte, pour consolider la reprise et permettre une progression plus rapide du PIB réel, il est recommandé aux Etats et aux Banques Centrales de poursuivre la mise en œuvre des politiques monétaires accommodantes en même temps que les réformes structurelles indispensables à l’accroissement de la base productive.
Par ailleurs, il sied de relever la baisse des cours mondiaux de produits céréaliers dont Le maïs, le blé et d’autres oléagineux qui ont connu un recul d’environ 20 % depuis le début de l’année à la suite de conditions climatiques particulièrement favorables. Cette évolution demeure encourageante pour la RDC dont la facture d’importation est largement influencée par ces produits de consommation courante.
Concernant spécialement la région Afrique, l’épidémie à virus Ebola qui sévit notamment dans la partie Ouest du continent mais également dans une localité d’une des provinces de la RDC, pourrait éprouver l’exécution des budgets des Etats touchés et ralentir leur élan de croissance économique. Pour éviter cette catastrophe, le Fonds Monétaire International travaille activement à l’évaluation de l’impact de cette épidémie à l’effet d’accorder aux pays touchés de l’Afrique de l‘Ouest des appuis financiers à la balance des paiements.

SUR LE PLAN NATIONAL
La croissance économique de la RDC en 2014 reste projetée à 8,8 % contre une réalisation de 8,5 % en 2013. Comparé à la moyenne projetée pour l’Afrique subsaharienne, ce niveau de croissance demeure supérieur de 3,4 points de pourcentage.
Le solde global brut d’opinions des chefs d’entreprises s’est davantage affermi au mois d’août 2014, s’établissant à 25,9 % après 24,6 % en juillet 2014. Il a été impulsé principalement par Les opérateurs du secteur minier du fait du bon comportement des cours sur Le marché mondial.
Sur Le marché des biens et services, les prix intérieurs sont demeurés stables. En effet, au mois d’août 2014, l’inflation a connu un recul, se situant à 0,049 % contre 0,068 % un mois plus tôt, portant ainsi le taux d’inflation cumulé annuel à 0,83 %. Dans ces conditions, et en l’absence de chocs majeurs, l’inflation à fin décembre devrait atteindre 1,25 % contre un objectif cible de 3,7 %.
Sur Le marché des changes, il a été également observé une stabilité du taux de change. Ainsi, il a été noté une appréciation de 0,2 % à l’indicatif et une dépréciation de 0,1 % au parallèle. En effet, les taux de change se sont respectivement établis à 922,66 CDF et 932,25 CDF Le dollar américain contre 924,16 CDF et 931 CDF un mois avant.
A fin août, les réserves de change se chiffrent à 1.760,81 millions de USD, en cumul annuel, venant de 1.757,53 millions à fin juillet 2014. Ce niveau correspond à 8,41 semaines d’importations des biens et services sur ressources propres.
Il importe de signaler que l’institut d’Emission, en vue de conforter ses réserves de change, a procédé aux achats de devises d’un import de 92,0 millions de USD ; ce qui a permis notamment de rencontrer les dépenses en devises de ta République pour La période considérée.
Sur te marché monétaire, il a été observé une baisse de l’encours du Bon BCC en période de stabilité. A fin août 2014, l’encours global des Bons BCC s’est établi à 64,59 milliards de CDF contre 164,3 milliards à fin décembre 2013, occasionnant ainsi une injection annuelle de 99,7 milliards de CDF. Et, le taux moyen pondéré des adjudications de Bon BCC à 28 jours s’est établi à 2,0 % au 20 août contre 1,63 % à fin décembre 2013.
Les transactions mensuelles opérées au guichet des facilités permanentes se sont établies à 475,5 milliards de CDF, portant le cumul annuel à 1.836,95 milliards contre un niveau cumulé de 54,4 milliards à fin décembre 2013.
Au marché interbancaire, il a été enregistré des opérations d’un volume de 441,59 milliards de CDF, portant le cumul annuel à 2.417,28 milliards de CDF. Ces opérations se sont dénouées au taux moyen pondéré de 1,83% contre 1,7% à fin décembre 2013.
Au regard de L’analyse de la conjoncture tant au plan interne qu’externe marquée par La stabilité et l’absence de chocs majeurs, le Comité de Politique Monétaire a décidé de maintenir inchangé le dispositif actuel de sa politique monétaire. Ainsi, le taux directeur demeure à 2 %. Quant aux coefficients de la réserve obligatoire, ils sont maintenus à 8 % et 7 % pour tes dépôts en devises à vue et à terme ainsi qu’à 5 % et 0 % pour les dépôts en monnaie nationale à vue et à terme.
Par ailleurs, le Comité de Politique Monétaire encourage le Gouvernement à accélérer la mise en œuvre des réformes structurelles indispensables à L’élargissement de la base productive de l’économie et à poursuivre les efforts d’amélioration de la collecte des recettes publiques nécessaires à l’accélération d’une croissance économique inclusive.
Je vous remercie.

Fait à Kinshasa,
10 septembre 2014
Déogratias MUTOMBO MWANA NYEMBO
Président