Des nuages nébuleux plombent le ciel congolais, de plus en plus. La question de la révision constitutionnelle en toile de fond. C‟est elle qui charrie des déclarations, désormais, au ton martial, des acteurs majeurs. Après Léon Kengo et Aubin Minaku, qui se sont servis respectivement de leur tribune, chambre haute et chambre basse du Parlement, pour parler de cette question, qui divise ; les prélats catholiques, eux, ont choisi Rome pour lancer un message de prise de conscience et de mobilisation des chrétiens congolais quant à ce. La réplique ne s‟est pas fait attendre. Mende Omalanga, Ministre des Médias, Porte-parole du Gouvernement, se servant aussi de sa tribune, aux contacts avec les professionnels des médias, hier, a déplumé les Evêques.
Mende ne les a nullement épargnés, autant qu‟il l‟avait fait contre Russ Feingold, il y a peu, pour ses déclarations en rapport avec la révision constitutionnelle. De leur message qu‟il a décortiqué, le Porte-parole du Gouvernement a soutenu que les prélats sont tombés dans le piège de la substitution, en ce qu‟ils veulent carrément prendre la place du peuple congolais, souverain primaire, dont ils prétendent défendre les droits inaliénables. C‟est parce qu‟ils sont revenus, eux aussi, sur cette question. Enfonçant le clou, Mende souligne que la révision de l‟article 220 n‟ayant jamais été inscrit à l‟ordre du jour, les élucubrations des Evêques ne procèdent que d‟un procès d‟intention. Et face au programme de ces derniers de mener une campagne dans leur paroisse, Lambert Mende menace de ne point laisser faire pareille entreprise. Ainsi, à la menace à peine voilée des Evêques, il réplique aussi par la menace. C‟est qui doit faire peur à tous, inéluctablement. Peur d‟un embrassement de la situation, d‟un affrontement ou carrément d‟un chaos. La guerre nait dans les esprits, dit-on.
Dès lors que la surchauffe monte d‟un cran, les uns et les autres doivent mettre un bémol dans leur prise de position. Notre pays, la République Démocratique du Congo, est un et indivisible. Son émergence, certes, tient aussi à l‟émergence des idées positives, constructives, même évoluant en parallèles. Mais, l‟idéal serait que toutes ces idées qui jaillissent de partout soient canalisées. C‟est pour qu‟elles aient « forces », afin d‟être traduites en actes. Le meilleur moyen pour y parvenir, reste le dialogue. Il n‟y a pas de honte à pouvoir dialoguer entre congolais. Il y a quelques années, les Congolais l‟ont fait à Sun City, sous l‟égide de la communauté internationale. L‟Accord-cadre d‟Addis-Abeba l‟exige et les circonstances actuelles le recommandent aussi, pour la suite paisible du processus électoral et celui de démocratisation déjà entamé. Le cadre peut être fixé, le nombre des participants quassi, ainsi que les matières à traiter.