La situation humanitaire demeure préoccupantes dans la ville et aux alentours de Beni au Nord-Kivu. Le maire de cette ville, Angèle Nyirabiritaro, qui a dressé ce tableau mercredi 20 mai a indiqué que plusieurs familles qui ont fui les massacres dans leurs localités sur l’axe Beni-Mbau n’ont toujours pas bénéficié d’une prise en charge dans des familles d’accueil et ne sont pas encore enregistrées.
Angèle Nyirabiritaro dit être butée à plusieurs défis pour gérer cette crise. Elle craint surtout l’apparition des maladies et l’insécurité alimentaire. Elle a notamment évoqué le manque de moyens pour assister ces familles déplacées, l’absence de structures pour les accueillir mais aussi d’un plan de prévention des maladies pouvant surgir à cause de mauvaises conditions et la promiscuité dans lesquelles vivent ces déplacés.
L’assistance du ministre de l’Intérieur Evariste Boshab lors de son passage à Beni, l’aide à faciliter le transport des familles qui veulent se réfugier vers Butembo et Lubero, a-t-elle encore précisé.
Mme Angèle Nyirabiritaro a indiqué qu’elle a déjà instruit les chefs des quartiers pour qu’ils identifient les déplacés qui arrivent dans leurs juridictions. Elle a reconnu que la ville de Beni est débordée et les habitants qui accueillent les déplacés sont assez démunis pour les prendre en charge.
Presque chaque famille de Beni héberge au moins une dizaine de personnes déplacées, soit deux familles de plus et la situation devient intenable, affirment certains habitants.
Près de 300 personnes ont été massacrées à Beni depuis octobre 2014 le plus souvent à l’arme blanche. Les habitants de plusieurs localités de ce territoire ont manifesté dans la rue ces derniers jours pour demander plus d’engagement des autorités contre les criminels, régulièrement présentés comme étant les rebelles ougandais des ADF.