L’indice Ibrahim de la gouvernance africaine classe, pour l’année 2014, la République démocratique du Congo à la 47ieme place sur un classement de 52 pays, avec la note de 34.1%. Le rapport indique que le pays s’est amélioré de 0,8% en 5 ans, notamment dans le secteur socioéconomique, et qu’il accuse encore des faiblesses dans les secteurs de la sécurité et Etat de droit. De son côté, le porte-parole du Gouvernement estime qu’il «n’ y a pas plusieurs pays qui peuvent garantir à leurs citoyens les mêmes libertés.»
La RDC a gagné quatre places par rapport à l’année 2013, où elle a été classée à la 51ème place. Elle talonne ainsi la Guinée-Bissau (33,2%), le Tchad (32,3%), l’Érythrée (29,8%), la RCA (24,8%) et la Somalie (8,6%). Île Maurice arrive en tête avec 81,7%, selon l’indice Ibrahim 2014.
Abdoulie Janneh, chargé des relations de la Fondation Mo Ibrahim avec les gouvernements et les institutions en Afrique, a affirmé que la RDC devrait encore fournir des efforts notamment dans les secteurs de la sécurité et de l’Etat de droit.
«On prend sécurité et Etat de droit, il y a une nette détérioration, puis on prend participation et droits humains, là aussi il y a une détérioration», a-t-elle déclaré.
Il a en revanche reconnu que la RDC a fourni d’énormes efforts dans le secteur du développement socio économiques ainsi que le développement humain.
«C’est la totalité de tout ces quatre [secteurs] là qui font le score. Donc ça ne veut pas dire que la performance est si mauvaise. Mais ça veut dire qu’il y a certains endroits qui demandent peut-être un peu plus d’amélioration », a expliqué Abdoulie Janneh.
Contre les intérêts nationaux
En réaction, le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende, considère le classement de Mo Ibrahim comme quelque chose de positif, étant donné que la RDC a plutôt avancé.
Il estime cependant que des rapports établis par des ONG sont souvent biaisés et ne répondent pas aux intérêts de la RDC.
«Peu importe le fait qu’il parle d’amélioration ou pas. Nous ne pensons pas que nous devons nous regarder avec les yeux des autres. Non ! Mo Ibrahim n’a pas une souveraineté sur nous», a-t-il déclaré.
Lambert Mende préfère s’en tenir au rapport fait chaque année par le chef de l’Etat devant les parlementaires réunis en congrès:
«Les évaluations, c’est ce qui se passe au Parlement, à chaque élection, et nous préférons nous en tenir là [...] En ce qui concerne l’Etat de droit, je ne pense pas qu’il y a plusieurs pays qui peuvent garantir à leurs citoyens les mêmes libertés.»
L’indice Mo Ibrahim fournit une évaluation annuelle de l’état de la gouvernance sur le continent africain. La fondation Mo Ibrahim existe depuis 8 ans et œuvre dans le domaine du leadership et de la gouvernance en Afrique en proposant des outils visant à améliorer ces secteurs.