Calendrier global : la vérité éclate sur l’engagement des acteurs !

Mercredi 1 avril 2015 - 11:59

La communauté internationale est coupable. Elle possède une part de responsabilité non négligeable dans le respect et la réussite du calendrier global publié par la Ceni. Au regard des engagements publiquement souscrits par cette communauté, les USA en tête, cette dernière est tenue à se prononcer ‘très rapidement sur sa promesse de contribution financière en vue de la réussite du processus électoral.

Les précisions de la communauté internationale sont indispensables puis qu’elles vont permettre au Gouvernement congolais d’évaluer la part du financement qu’il devra consentir pour l’organisation des élections prévues par le calendrier global.

Or, depuis la publication de ce calendrier réclamé à cor et à cri par la même communauté qui a fait de sa publication un préalable à la contribution financière, tous les partenaires rasent les murs et personne n’ose se prononcer sur sa contribution annoncée avec pompes. Comme dans un méchant scénario hollywoodien, les différents partenaires de la Rdc demandent à cette dernière de dire combien elle va donner avant de se prononcer à leur tour. C’est très malicieux dans le sens que la démarche de vérité se trouve inversée.
Ceux qui criaient sur tous les toits leur disponibilité totale à garantir financièrement la réussite du processus électoral devraient avoir le courage de nous dire avec célérité combien ils comptent nous donner sur le budget global des élections.
‘Nous sommes dans un processus très délicat où il faut plus que tout éviter de mettre le Gouvernement congolais devant le fait accompli. En effet, la communauté internationale doit savoir que son attitude attentiste et somme toute équivoque menace de compliquer les choses à terme. Tout le monde est impliqué jusqu’au bout et tout le monde devra rendre compte le moment venu.

Ce sont là les vérités profondes qu’il convient de savoir sur le processus électoral et le calendrier global. La communauté internationale ne peut espérer se tirer à bon compte. Ces vérités ont été révélées par le ministre des Affaires Etrangères au cours d’une interview exclusive à Jeune Afrique. Livrées mi mars, les vérités de Raymond Tshibanda sont passées inaperçu au sein de l’opinion nationale congolaise. Nous exhumons ces vérités pour permettre aux Congolais de savoir qu’autour du respect du calendrier global et du processus électoral, il se cache beaucoup de choses que les Congolais devront connaitre à tout prix, afin de savoir comment gérer de manière responsable, sans passions ni manipulations la suite et l’aboutissement du processus électoral dans tous les cas de figure.
Découvrez ci-dessous les révélations troublantes du ministre congolais des Affaires E t ra n gères.

Jeune Afrique Le fait d’entamer le processus électoral par des élections locales qui s’annoncent complexes ne risque-t-il pas de retarder la tenue de la présidentielle prévue en 2016?
RAYMOND TSHIBANDA : On ne peut pas vouloir une chose et son contraire. Ces dernières années, l’Opposition a toujours exigé que le processus électoral commence par la base. Serait-on aujourd’hui en train de reprocher au gouvernement d’avoir fait droit à une demande d’une partie de l’opinion congolaise, représentée par l’Opposition ? La démocratie ne concerne pas seulement l’élection présidentielle ou les législatives. Est-ce normal que, après avoir inscrit dans la Constitution que les maires et les chefs de territoire doivent être élus, nous puissions continuer avec des non-élus à la tête de nos entités territoriales ?

Peu importe si les élections locales repoussent la tenue de la présidentielle au-delà de 2016 ?
On a demandé un calendrier global, il est sur la table. Il respecte les délais prévus dans la Constitution et prend en compte toutes les échéances dans l’ordre voulu, au départ, par l’Opposition. Un ordre qui, répond aux exigences d’une véritable démocratie. Arrêtons de spéculer sur le “glissement”. Mettons-nous au travail, et que les leaders politiques présentent à la population leur projet de société.

La Commission électorale estime à plus de I milliard de dollars le financement du processus électoral. Comment le gouvernement compte-t-il s’y prendre pour mobiliser les ressources et convaincre les partenaires internationaux de mettre la main à la poche ?
À calendrier global, budget global. Du côté de l’État, des dispositions sont prises pour couvrir la part qui lui revient. C’est un effort financier extrêmement important. D’autant que le pays a d’autres grandes priorités sur le plan social, économique... Mais nous sommes prêts à l’assumer, parce que la RD Congo a fait le choix de la démocratie. Et celle-ci a un prix. Cela dit, nos partenaires internationaux ont dit et répété qu’ils se prononceraient quant à leur contribution lorsqu’ils auront reçu le calendrier global des élections. La balle est donc aujourd’hui dans leur camp. Plus tôt les partenaires nous diront ce qu’ils comptent faire, mieux ça vaudra pour le processus. Parce que cela nous permettra de définir l’effort que nous sommes appelés à faire en tant que gouvernement de la RD Congo.

À hauteur de combien le gouvernement peut-il contribuer?
Nous sommes déterminés à faire face au coût pour organiser les élections. Maintenant, si les partenaires venaient à faire défaut en termes de contribution ou à contribuer de manière symbolique, je pense qu’ils devraient laisser la RD Congo gérer la suite conformément à la disponibilité des moyens à sa disposition.

Autrement dit, en cas de défaut du financement des partenaires internationaux, la RD Congo ne pourra organiser dans les délais qu’une partie des scrutins prévus...
Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit. ‘Le gouvernement assumera ses responsabilités.
Deux camps se dégagent au sein de la Majorité d’un côté, ceux qui poussent Joseph’ Kabila à briguer un troisième mandat, de l’autre, ceux qui lui conseillent de passer le flambeau. Où vous situez- vous?
C’est une querelle entretenue par l’Opposition, une partie de la communauté internationale et la presse. Elle ne nous concerne pas. Il n’y a pas de discordance au sein de la Majorité. Nous n’avons jamais dit que nous allions revoir la Constitution pour permettre à Joseph Kabila de briguer un nouveau mandat.

Par LP