Les consultations menées la semaine passée en République Démocratique du Congo (RDC), par Edem Kodjo, envoyé par l’Union Africaine (UA) afin de relancer le dialogue national, ont occulté un débat né au niveau de l’Opposition: le choix du candidat unique pour la prochaine présidentielle.
Le débat a été lancé par Moïse Katumbi, l’ancien gouverneur de l’ex-province du Katanga passé dans l’Opposition depuis quelques mois. Intervenant sur France 24, le président du TP Mazembe a proposé que les forces socio-politiques qui militent pour l’alternance politique en RDC ne présentent qu’un seul candidat lors de la prochaine présidentielle. Pour ce faire, il a souhaité que ce candidat soit désigné à l’issue des élections primaires. Cette proposition avait suscité des réactions diverses au sein de l’Opposition. Si tout le monde estime que l’Opposition n’a pas de choix que de présenter un seul candidat pour espérer battre celui de la Majorité Présidentielle, tous ou presque parlent des critères ou des modalités à mettre sur table pour opérer ‘un choix judicieux.
Des analystes soutiennent que comme en 2006 et 201 1, les acteurs politiques de l’Opposition risquent de ne jamais se mettre d’accord autour d’un candidat unique. Parce que les trois candidats presque connus (même s’ils ne se sont pas encore prononcés) - Moïse Katumbi, Freddy Matungulu et Vital Kamerhe - ne semblent pas être prêts à lâcher prise. Chacun d’eux croit à son étoile.
Ce n’est pas tout. Les opposants réunis au sein de la plate-forme «Front Citoyen 2016» devraient afficher des ambitions qui se manifesteraient au sein d’autres structures qui se réclament, elles aussi, de l’Opposition. Réagissant à la proposition de Moïse Katumbi en ce qui concerne le choix du candidat de l’Opposition, Steve Mbikayi a déclaré tout haut que sa plate-forme, l’opposition nationaliste, aura aussi son candidat. «Les primaires devraient opposer les candidats issus de toutes les structures de l’Opposition», a-t-il souligné.
En dehors du groupe du député Steven Mbikayi, il faut également lorgner du côté de l’Opposition Républicaine (OR) que dirige Léon Kengo wa Dondo, le président du Sénat. Candidat à la présidentielle de 2011, Léon Kengo - s’il ne sera pas candidat - ne se laissera pas piétiner. En clair, le candidat unique de l’Opposition ne sera pas intronisé sans sa bénédiction.
L’équation Etienne Tshisekedi
Lorsque le probable candidat Moïse Katumbi propose l’organisation des primaires, seul le délégué de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), le député Toussaint Alonga, avait émis un avis contraire. Pour lui, ce débat est sans objet parce que le «cheval» de l’Opposition pour la présidentielle est connu : Etienne Tshisekedi. Arrivé deuxième avec près de 33% à la présidentielle de 2011, Etienne Tshisekedi, vraisemblablement, croit que son heure a sonné si jamais Joseph Kabila .ne brigue pas un troisième mandat. Dans son entourage, on indique que si le leader de 1’UDPS ne connaît pas de problème de santé, il sera sur la ligne du départ pour la prochaine présidentielle au nom de son parti. En mettant en place des stratégies pour se trouver un candidat unique pour la présidentielle, les acteurs du «Front Citoyen 2016» devraient se mettre en tête que l’inoxydable Etienne Tshisekedi est, encore et toujours, là.
Par CONGO NOUVEAU