Candidature unique : Le plan Katumbi risque de diviser l’opposition

Lundi 18 janvier 2016 - 10:33
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Invité sur France24, le nouvel opposant a lancé l’idée de l’organisation des primaires au sein de l’Opposition pour la désignation d’un candidat unique. Ce débat, qui surgit au moment où la lutte se concentre sur comment obtenir l’organisation de la présidentielle dans le délai constitutionnel, risque de diviser l’opposition qui n’a surtout pas droit à l’erreur face au grand combat qui l’attend cette année.

 

Soulevée la semaine dernière par Moïse Katumbi Chapwe, l’idée de l’organisation des primaires en vue de la désignation d’un candidat unique de l’opposition est également soutenue par José Makila, président de l’Alliance des travaillistes pour le développement (ATD). « L’opposition doit se prendre en charge. Le moment est venu. Je ne vois pas en quoi nous allons attendre pour pouvoir nous concerter. Le Front Citoyen doit appeler une plénière qui doit regrouper tous les présidents des partis politiques et des plateformes de l’opposition. Et c’est dans cette plénière que nous trouverons un consensus. A défaut d’un consensus, nous passerons au vote», a-t-il indiqué sur Radio Okapi.

Cette idée n’est pas partagée par d’autres grands courants d’opposition. Du moins, pas pour l’instant. Selon Eve Bazaïba, secrétaire générale de Mouvement de Libération du Congo (MLC) et membre active de la Dynamique de l’Opposition et du Front Citoyen, l’idée des primaires n’est pas mauvaise, mais ce n’est pas la priorité actuellement. « L’organisation d’une primaire à l’opposition pour désigner son candidat unique à la future présidentielle n’est pas mauvaise, car nous militons tous pour une candidature unique de l’opposition. Mais la priorité pour le moment est de fédérer toutes les forces de l’opposition au sein e notre plate-forme Front Citoyen. C’est dans ce cadre que nous pourrons parler d’une candidature unique. Les primaires ne sont pas prioritaires pour le moment», a-t-elle souligné.

 

Mettre la charrue avant les bœufs

«Les primaires sont incompatibles avec la réalité politique congolaise. En parler maintenant serait mettre la charrue devant les bœufs. L’opposition à elle seule compte 6 ou 7 plates/formes politiques... Notre combat actuel c’est de lutter pour la protection du régime constitutionnel de 2006 et l’obtention de l’alternance en novembre 2016 », pense, pour sa part, Jean-Lucien Busa, coordonnateur de la plateforme Front des démocrates et également membre de la Dynamique de l’opposition. A’ l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), l’idée n’est pas la bienvenue, «Organiser les primaires dans notre contexte sera très compliqué. Il faut définir l’électorat, tenir compte du poids de certains partis politiques, tout cela est difficile et risque de créer d’autres problèmes. L’UDPS ne s’inscrit pas dans cette logique», a clairement déclaré Feux Tshisekedi, le secrétaire national chargé des relations extérieures du premier parti d’opposition.

 

Ainsi qu’on peut s’en rendre compte, ce nouveau débat vient comme une digression qui a tout pour diviser l’opposition et la détournait de l’essentiel: gagner la rude bataille de l’organisation dans le délai constitutionnel de la présidentielle 2016. Un défi énorme loin d’être gagné face à une Majorité au pouvoir, qui appelle au dialogue et ne semble pas pressée d’organiser les élections dans le délai constitutionnel. Sachant que l’actuel président de la République, Joseph Kabila, n’a plus le droit de se représenter, lui qui termine son second mandat constitutionnel en décembre 2016.

Jamais l’opposition congolaise, de par sa pluralité, n’a réussi à se mettre d’accord sur une candidature unique.

Ce fait a été confirmée en 2011 où elle avait toute les chances en bloc. Mais les égos de ses leaders n’ont pas rendu possible cette unité tant réclamée et cruciale.

La même incapacité d’arriver à un consensus auto11r d’un homme se confirme également dans la désignation d’un porte-parole depuis 2006, un titre pourtant constitutionnel.

Voilà pourquoi cette idée des primaires pour une candidature unique n’est pas la bienvenue car elle ne ferait que diviser davantage cette opposition au moment où elle n’a pas le droit à une erreur : retomber dans ses querelles intestines.

Par Katz