Centrafrique: deux exclus du forum de réconciliation nationale

Lundi 6 avril 2015 - 08:23

Par: rédaction
5/04/15 - 19h42 Source: Belga Michel Djotodia © epa.

L'ex-président centrafricain François Bozizé et son tombeur Michel Djotodia, en exil respectivement en Ouganda et au Bénin et signataires d'un accord de cessez-le-feu en janvier à Nairobi, ne participeront pas au forum de réconciliation nationale programmé - après plusieurs reports - du 27 avril au 4 mai à Bangui, a annoncé la présidence centrafricaine, citée dimanche par l'agence de presse chinoise Xinhua.

Ce rendez-vous mettra donc face à face les protagonistes de la crise centrafricaine représentés par les ex-rebelles de la Séléka ayant porté au pouvoir le 24 mars 2013 à Bangui leur leader, Michel Djotodia, les milices anti-Balaka fidèles à François Bozizé, d'autres mouvements politico-militaires, la classe politique toutes tendances confondues et la société civile.

"On est dans une logique où il n'y a pas d'impunité. La République (centrafricaine) est respectueuse des engagements vis-à-vis de la communauté internationale et des décisions prises par celle-ci. Il y a des sanctions internationales contre un certain nombre de personnalités et nous en tenons compte", a souligné samedi le ministre conseiller chargé du dialogue politique et social à la présidence centrafricaine, Anicet Guiyama-Massogo.

La République centrafricaine (RCA) a plongé dans un chaos sans précédent après que Michel Djotodia, à la tête d'une rébellion à dominante musulmane, la Séléka, eut renversé l'ancien président François Bozizé en mars 2013.

Les deux dirigeants, aujourd'hui en exil respectivement à Kampala (Ouganda) et à Cotonou (Bénin), sont sous le coup depuis 2014 d'une interdiction de voyager de la part des Nations unies, qui les accusent de torpiller le processus de transition devant conduire à des élections présidentielle et législatives cet été, avant la la fin de la transition au mois d'août.

Fin janvier à Nairobi (Kenya), MM. Bozizé et Djotodia s'étaient pourtant rencontrés lors de négociations ayant abouti à un "accord de cessez-le-feu et cessation des hostilités entre les ex-Séléka et les anti-Balaka de la République centrafricaine", accord récusé par l'ONU et le médiateur de la crise centrafricaine, le président congolais Denis Sassou Nguesso.

Précédé de consultations populaires organisées dans les seize préfectures de la RCA et des pays voisins comme le Cameroun, où sont refugiés un grand nombre de Centrafricains pour échapper aux violences commises par ex-rebelles de la Séléka et les milices anti-Balaka, le forum de réconciliation annoncé doit débattre des thèmes de paix et sécurité, de justice et réconciliation, de gouvernance, puis le développement social et économique.