Chaque député de l’opposition réclame 500.000 USD de D.I.

Mercredi 25 février 2015 - 11:21

Les députés de l’opposition, notamment Jean- Claude Vuemba, Fidèle Babala, Franck Diongo… ont décidé de déposer un plainte contre les sociétés de téléphonie mobile ce mercredi 25 février 2015 à 11 heures au Tribunal de Commerce de la Gombe, au nom de tous les acteurs de l’opposition frappés par le bouchage de leurs numéros de téléphone.

Dans leurs plaintes, ils réclament 500.000 US de dommages et intérêts aux sociétés de téléphonie mobile (Vodacom, Tigo, Airtel, Orange…) suite au bouchage de leurs numéros depuis les manifestations populaires (19 – 23 janvier 2015) contre la loi électorale.

Un des plaignants, le député national Jean-Claude Vuemba, a déclaré que le bouchage de leurs numéros de téléphone, qui a duré un mois, leur a causé d’énormes préjudices. Il a fait remarquer que les députés de l’opposition ne savent plus communiquer au téléphone avec leurs « bases » alors que le calendrier électoral vient d’être rendu public par la CENI (Commission Electorale Nationale Indépendante). Logiquement, ils devraient déjà se mettre en pré-campagne, en prévision des échéances électorales de 2015 et 2016.

L’élu de Kasangulu a martelé que depuis qu’ils sont devenus injoignables, les députés de l’opposition ont du mal à apporter assistance à leurs militants et membres de famille en détresse. Des cas de décès sont enregistrés ça et là parce que les secours financiers n’arrivent pas à temps. D’autres situations qui exigeaient des solutions financières d’urgence sont restées en l’état, au grand dam des demandeurs.

Il a déploré le fait que les sociétés de téléphonie mobile ont gardé un silence coupable depuis le bouchage inexpliqué des téléphones de leurs clients, députés de l’opposition.

Après le Tribunal de Commerce de la Gombe, les députés de l’opposition se dirigeront vers le tribunal de Grande Instance de la même juridiction, pour déposer une plainte contre les responsables des services de sécurité qui avaient intimé l’ordre aux sociétés de téléphonie mobile de boucher leurs numéros.

Après le dépôt de ces deux plaintes, les députés de l’opposition prendront le chemin du Palais du peuple pour aller rendre compte de leur démarche aux présidents de deux chambres du Parlement, Léon Kengo ou son représentant, et Aubin Minaku. Ils comptent leur faire part, de vive voix, du calvaire qu’ils endurent à la suite du bouchage de leurs numéros de téléphone.

Jean-Claude Vuemba et ses collègues espèrent que les présidents du Sénat et de l’Assemblée Nationale s’impliqueront pour que les députés de l’opposition recouvrent leurs droits de communiquer librement au téléphone.

Une descente est prévue le même jour à la Primature, auprès du Premier ministre Augustin Matata Ponyo, et à la vice-primature de l’Intérieur, chez le vice-premier ministre et ministre Evariste Boshab. Auprès du vice premier ministre en charge de l’Intérieur et Sécurité, les députés de l’opposition se proposent de lui demander certainement d’instruire les services de sécurité d’entrer en contact avec les sociétés de téléphonie mobil afin que ces dernières puissent procéder, dans le meilleur délai, au débouchage de leurs numéros de téléphone, surtout à quelques mois du lancement de la campagne électorale.

Il est bon de souligner que lors d’un récent point de presse, le ministre de la Communication et Médias, Lambert Mende, a indiqué qu’aucun numéro d’un député de l’Opposition n’était bouché à la suite des événements du 19 au 21 janvier 2015. Selon lui, si des numéros des députés ou d’autres citoyens, ne fonctionnent plus, on devrait imputer cette situation à leur non respect de la directive gouvernementale demandant aux abonnés de la téléphonie mobile de se faire identifier, dans les huit jours, auprès des sociétés qui assurent ce type de services.
La justice va-t-elle parvenir à élucider toutes les zones d’ombres qui entourent le dossier ? Affaire à suivre.
ERIC WEMBA