Chaudes empoignades à la Ceni !

Vendredi 4 mars 2016 - 13:18
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Ça bouillonne désormais à la Centrale électorale en République démocratique du Congo. La tension est montée d’un cran un jour après la fin des recours pour les élections aux postes des gouverneurs et vice-gouverneurs des nouvelles provinces. La commission électorale a exhorté les candidats dont les dossiers ont été rejetés à se pourvoir en justice.

 

Nul n’est besoin de rappeler que la publication de ces listes â été à la base d’un tollé dans les rangs de la Majorité et de l’Opposition à l’instar du G7, de la Dynamique de l’Opposition, et même de certaines organisations de la société civile.

 

Une lettre de la Majorité à la Céni aura été à la base de la surchauffe quand elle appelait à l’invalidation de près de 80 candidatures. La majorité qui s’appuyait sur’ l’article 34 des mesures d’application de la loi électorale qui stipule qu’a’ un parti politique membre d’un regroupement politique, ne peut présenter de liste de candidats dans une circonscription électorale dans laquelle le regroupement des partis a déjà présenté une liste.”

 

Pour la société civile comment la majorité a pu faire une réclamation en citant les noms des candidats avant même que la liste ne soit publiée? Le rapporteur adjoint de la Ceni argue: “ Aucune collusion. Ces candidatures ne sont pas secrètes”.

 

En ce qui concerne les indépendants et la préoccupation de l’Opposition de savoir si c’est à la commission électorale de faire la police à la place de la Majorité elle-même en sanctionnant ceux qui se présentaient sans son accord, le rapporteur adjoint de la Céni a rétorqué que la majorité a déposé une réclamation, il y a conflit d’intérêts, elle a le droit de trancher.

 

Cependant, l’article 34 qui n’évoque pas le cas d’indépendants, qu’ils aient ou aient eu une affiliation politique. Or, dénonce l’opposition, ceux dont les candidatures sont rejetées avaient pour la plupart choisi de se présenter comme indépendants, et certains sont aujourd’hui proches de l’Opposition.”

Ils ont des fonctions ou mandats électifs obtenus comme membres de partis de la majorité, c’est connu “, assure le rapporteur adjoint, ce que démentent plusieurs de ces candidats.

 

Jacques Djoli et Nsinga Udjuu recalés

Le sénateur Jacques Djoli a fini par déposer son recours à la Cour d’Appel de Mbandaka estimant que la Ceni, conformément à l’article 20 de la loi organique de la Ceni, l’a invalidé du fait qu’il a été vice-président de ladite institution entre 2011 et 2013.

 

A ce propos, il est dit qu’avant d’entrer en fonction, chaque membre de la Ceni prête notamment le serment solennel de n’exercer aucune activité susceptible de nuire à l’indépendance, à la neutralité, à la transparence et à l’impartialité de la Commission électorale nationale indépendante.

 

Mais Jacques Djoli évoque l’article 19 de cette même loi organique qui indique qu’aucun membre de la Ceni ne peut, au cours de son mandat, être candidat à une élection. Or, n’étant plus sous un mandat de la Ceni, il s’estime non soumis au serment.

Pour sa part, le président de l’Union chrétienne pour le renouveau et la justice (UCRJ), Joseph N’Singa Udjuu dont le parti fait par.tie de la Majorité, dénonce le fait que sa candidature au poste de gouverneur de la province de Maï-Ndombe “ n’a été déclarée ni recevable, ni irrecevable » par la commission électorale nationale indépendante (Ceni). Justifiant sa décision de poursuivre la Ceni en justice, il accuse la Centrale électorale d’avoir soustrait “un document des services de l’Etat”. Selon N’Singa Udjuu, son dossier aurait disparu entre la réception et la plénière de la Ceni.

 

Pour lui, la disparition de son dossier de candidature constitue un acte de “terrorisme politique.” Il dénonce aussi les injonctions politiques de sa famille politique, la MP, sur la Ceni. La guerre juridique ainsi engagée entre les parties, constitue le baptême de feu pour le comité dirigé par Corneille Nangaa dans ce long processus électoral.

Par LP