Christopher Ngoyi , défenseur des droits humains impliqué dans la mobilisation du public pour participer aux manifestations contre les propositions de changement de la loi électorale, arrêté le 21 janvier 2015 et détenu par l’ANR pendant 20 jours avant d’être transféré à la Prison centrale de Kinshasa où des procédures judiciaires sont en cours, a été transféré dans un état critique le lundi 8 février 2016 au Centre Nganda, dans la commune de Kintambo, pour les soins appropriés.
D’après son fils, Me Patrick Tambwe qui a confirmé cette nouvelle, Christopher Ngoy Mutamba est malade. Son état de santé pose problème depuis plusieurs mois. C’est pourquoi il a été transféré au Centre Nganda pour suivre des soins, car dérangé par l’hypertension et un asthme chronique.
Depuis son arrestation, Christopher Ngoy Mutamba n’a jamais fait l’objet d’une prise en charge médicale appropriée consécutive aux tortures subies et autres traitements dégradants au niveau de l’ANR qui l’avait gardé à vue pendant une semaine avant de le présenter au public, renseigne son fils.
Etant donné l’aggravation de la situation au regard des symptômes manifestés, Christopher Ngoy a sollicité depuis plusieurs mois son transfert dans un centre hospitalier équipé de matériels d’analyses médicales adéquats pour un diagnostic fiable.
Brave combattant de la liberté
Christopher Ngoyi a pris part dans toutes les activités au début du mois de janvier 2015, afin de mobiliser la population pour participer au meeting du 11 janvier, cinq jours avant la session de l’Assemblée nationale devant adopter les modifications de la loi électorale.
Le 17 janvier, l’Assemblée nationale devait adopter le projet de loi qui conditionnait un recensement national de la population avant la tenue des élections.
Durant toute la semaine du 19 janvier, Christopher Ngoyi s’était démené pour organiser des activités démontrant l’expression de la population devant le dossier engageant toute l’avenir de la nation RD congolaise.
La répression était sévère où 36 personnes, dont un agent de police, ont été tuées à Kinshasa et une vingtaine de victimes touchées par balles, à en croire des Ongdh dont HRW et FIDH.
C’est en date du 21 janvier 2015 que Christopher Ngoyi a été enlevé vers le 20h00′ dans la commune de Kalamu, et gardé dans les geôles de l’Agence Nationale des Renseignements.
Il a été présenté officiellement devant la presse tant nationale qu’internationale en présence du vice-premier ministre et ministre de l’Intérieur, avant d’être mis à la disposition de la justice, au parquet Général de Matete puis transféré à la Prison centrale de Makala trois jours après.
Par Godé Kalonji