La Cour Suprême de Justice (CSJ) a notifié le vendredi 11 mars dernier à l’activiste des Droits de l’homme, Christopher Ngoyi Mutamba, en détention à la prison centrale de Makala, que son dossier enrôlé sous le N° RP4659 l’opposant au Ministère Public (MP) est appelé le lundi 14 mars 2016 devant la CSJ dans son audience publique.
Détenu depuis plus d’une année, l’état de santé de l’activiste s’est détérioré depuis un mois. Après des soins incomplets au centre hospitalier Nganda, dans la commune de Kintambo, où l’administration pénitentiaire l’avait transféré, il a été obligé de retourner à la prison de Makala le mercredi 2 mars dernier, au motif d’une mésentente entre lui et le personnel de cet hôpital.
Abandonné par l’État, sensé prendre en charge ses soins, il a dû payer lui-même la lourde facture de son hospitalisation, sans qu’on puisse lui délivrer un rapport médical.
Selon Me Patrick Ntambwe Ngoyi, son fils qui est en même temps son avocat, l’homme n’est toujours pas rétabli. De l’avis de certains médecins ayant requis l’anonymat, les symptômes de l’anémie soudaine qui a été diagnostiquée pourrait avoir pour cause un empoisonnement, signale Me Patrick Ntambwe Ngoyi.
D’où la nécessité pour lui de procéder de toute urgence à des analyses toxicologiques, qui du reste ne se font pas en RDC, selon l’un de ses médecins traitant.
Avec l’audience publique qui s’ouvre ce lundi matin devant la CSJ, la Fondation Bill Clinton pour la Paix (FBCP) prie les juges de la CSJ de dire la vérité en accordant la liberté provisoire à Christopher Ngoyi , pour raison de santé afin de permettre à ce brave défenseur des droits de l’homme de suivre les soins appropriés à l’étranger.
Un homme courageux
L’activiste Christopher Ngoyi Mutamba a multiplié les activités au début janvier 2015, afin de mobiliser la population, pour participer au meeting du 11 janvier, cinq jours avant la session de l’Assemblée nationale devant adopter les modifications de la loi électorale.
En effet, le 17 janvier 2015 l’Assemblée nationale devait adopter le projet de loi conditionnant la tenue des élections à un recensement national de la population.
Durant toute la semaine du 19 janvier, Christopher Ngoyi s’était démené pour organiser des activités démontrant l’expression de la population devant ce dossier engageant toute l’avenir de la nation RD Congolaise.
C’est en date du 21 janvier 2015 que Christopher Ngoyi a été enlevé vers 20h00 dans la commune de Kalamu et gardé dans les geôles de l’Agence Nationale des Renseignements (ANR).
Il a été présenté officiellement devant la presse tant nationale et internationale, en présence du Vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur et mis à la disposition de la justice, au parquet Général de Matete, puis transféré à la prison centrale de Makala trois jours après.
Par Godé Kalonji