Freddy Matungulu, fondateur de Congo Na Biso, un parti politique de l’Opposition de récente création, a réuni des Congolais de tous les âges et de tous les horizons le dimanche 23 août à Dallas aux Etats-Unis, en vue de partager, avec eux, ses préoccupations sur l’avenir de leur patrie. A cette occasion, il a fait le constat amer selon lequel la République Démocratique du Congo connaît 55 ans de « politiques économiques et sociales défaillantes », à cause de la mauvaise gouvernance au sommet de l’Etat.
A son avis, le pays ne mérite pas d’être compté comme le second’ Etat du monde au plan du « mal vivre », ni de figurer à la queue du palmarès du PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement) en ce qui concerne le Développement Humain, ni d’héberger 70% de citoyens qui vivent avec moins de 2 dollars américains par jour.
Selon cet ancien ministre de l’Economie, des Finances et du Budget de 2001 à 2003, les ressources naturelles que recèle le sous-sol congolais représentent un pactole de 24.000 milliards de dollars américains, soit l’équivalent de 140% du PIB (Produit Intérieur Brut) des Etats-Unis d’Amérique pour l’exercice 2014. Pour ne citer que le cas du coltan, 70% des réserves mondiales; de ce minerai se trouvent dans le ventre des terres congolaises. Scandale géologique, la RDC devrait, à son avis, figurer parmi les pays les plus riches de notre planète.
Car, en sus de ses immenses ressources naturelles, notre pays renferme 47 % des forêts africaines. A ce titre, elle est dotée de la 2me plus grande forêt tropicale du monde, après l’Amazonie. Gâté par la nature, le territoire congolais reçoit 52 % des pluies africaines.
Matungulu a aussi relevé l’impressionnant potentiel hydraulique du pays, dont plus grande concentration de l’énergie électrique se trouve dans le site d’Inga, malheureusement sous-exploité. Il a parlé aussi des espèces aquatiques (NDLR : des poissons meurent de vieillesse dans plusieurs lacs), animales et végétales.
Avec de tels atouts miniers, forestiers et hydrauliques, a-t-il indiqué, il est impensable que la RDC affiche des statistiques aussi honteuses que celles faisant état de 70 % de jeunes en chômage, de 30 % seulement de la population ayant accès à l’eau potable et 9 % à l’électricité, de 33 % d’analphabètes, de 250.000 enfants de moins de cinq ans décimés par le paludisme chaque année, d’une espérance de vie plafonnée à 52 ans contre 53 ans à un non-Etat comme la Somalie, etc.
A ce tableau socio-économique en noir s’ajoutent l’insécurité récurrente depuis plus de 20 ans, les velléités de balkanisation du pays avec la remise en question de ses frontières héritées de la colonisation, les violations des droits de l’homme, l’intolérance politique, le manque d’infrastructures de base, l’inexistence d’une classe moyenne nationale, la corruption, la justice à plusieurs vitesses, etc.
L’unique alternative pour construire un Congo nouveau, réellement tourné vers l’émergence, démocratique et prospère, a soutenu Freddy Matungulu, c’est la mobilisation générale des Congolais de l’intérieur comme de l’extérieur contre le fameux « glissement » synonyme de prolongation des mandats des animateurs des institutions en place. Dans son esprit, les forces politiques et sociales acquises au principe de l’alternance politique au sommet de l’Etat, devraient agir dans l’ordre et la discipline, mais avec le maximum de fermeté et de détermination, afin que soient respectés les délais constitutionnels d’organisation des élections présidentielle et législatives nationales. Il souhaite que «l’union sacrée» des opprimés, qui avait barré la route à la loi électorale porteuse du glissement en janvier 2015 puisse faire reculer dé nouveau les ennemis de l’alternance politique le moment venu. Il faut de vrais patriotiques à la tête du pays, croit-il, pour sortir celui-ci du contraste saisissant d’Etat aux scandaleuses ressources naturelles mais dont les citoyens sont les plus démunis de la planète.
Par Kimp