Crise politique en RDC : le G7 exige des négociations directes

Mardi 23 février 2016 - 12:29
Image

Le président en exercice du G7 et député national, Charles Mwando Nsimba, est monté au créneau, hier lundi 22 février 2016 au siège de ce regroupement politique à Socimat/Gombe, afin d’éclairer l’opinion sur un quiproquo entretenu autour de la notion « Négociations directes » préconisée par ses pairs et lui, afin d’éviter au pays une situation cocasse de fin de mandat présidentiel sans élection présidentielle à la fin de cette année. Souscrivant au schéma « Négociations directes entre la classe politiques », plutôt qu’à celui du « Dialogue inclusif » prôné par le Chef de l’Etat, Joseph Kabila, le G7 a expliqué, à la presse, que sa démarche vise de dégager un calendrier électoral consensuel, mais avec pour « ligne rouge », le non glissement. « Le Dialogue national est imprécis, tandis que négocier se fera sur des points précis, clairs, politiques, susceptibles de faire avancer le calendrier électoral… », a fait noter Charles Mwando Nsimba, entouré à cette occasion de figures de proue de sa famille politique, dont Olivier Kamitatu, Christophe Lutundula, Molisho, etc.

Relevant le fait qu’aucune explication n’a été jusqu’à présent fournie sur la nature « inclusive » du Dialogue soutenu par la Majorité Présidentielle, Charles Mwando a flairé un objectif inavoué de leurs anciens camarades : la révision bel et bien de la Constitution. « Le G7 rejette catégoriquement ce Dialogue national qui, en fait, n’en est pas un, dans la mesure où il est question de réunir des chefs des quartiers, ainsi que tous les compatriotes qui améliorent les avenues, les applaudisseurs, les tambourineurs, etc. pour accoucher des applaudissements aux schémas préétablis auxquels nous ne nous attendons pas à être parties prenantes… », a martelé le leader de l’UNADEF.

Somme toute, Charles Mwando Nsimba a profité de cette tribune pour clarifier la position de la plateforme G7 «pervertie par des médias qui ont vu une adhésion quelconque au schéma pernicieux du dialogue convoqué par le chef de l’État».

Accusant Corneille Nangaa, le président de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), de se transformer en porte-chapeau et bouclier du schéma de la Majorité présidentielle, dès lors que lorsqu’on lui demande d’étaler le calendrier global des élections pour l’année 2016, il déclare que ce ne sera pas moins de 16 à 17 mois ! « Pour un technicien tant vanté comme lui, c’est désolant qu’il soit incapable de dire ‘‘voici les étapes de ces 16 ou 17 mois’’ qui pouvaient faire alors l’objet d’examen par les uns et les autres, mais il évite soigneusement cela, parce qu’en évoquant l’identification générale, en évoquant ceci ou cela, en évitant curieusement les marchés de gré à gré qui l’auront servis par d’autres temps et en même temps en ignorant les commandes des kits… », a appuyé le président du G7.

Répondant à son tour au président de la CENI qui a estimé qu’il faut au moins 16 mois pour enrôler les nouveaux majeurs, Olivier Kamitatu de l’ARC a rappelé qu’un fichier avait été élaboré lors du référendum en sept mois et non seize !  « On se cache aujourd’hui derrière des procédures techniques. Organiser les élections avec un fichier qui puisse intégrer les nouveaux majeurs, c’est possible dans le délai de la Constitution. C’est ce que le G7 ne cesse de préconiser ! », a-t-il conclu.

Quant à Christophe Lutundula du MSDD, il précise que si les élections ne sont pas organisées dans le délai, la Constitution de la RDC ne prévoit pas de scénario. «Nous savons que chaque régime de transition a sa loi fondamentale. La Constitution actuelle ne prévoit pas de transition».

Enfin, pour le secrétaire exécutif du G7, Didier Molisho, si les élections ne sont pas organisées, il y aura vacance de pouvoir au sommet de l’État à partir du 19 décembre 2016.

Tshieke Bukasa