Crise politique: Kengo en embuscade

Mercredi 24 août 2016 - 17:45

 

Mardi 23 août à l'hôtel Béatrice, lors du lancement des travaux du comité préparatoire du Dialogue politique, on ne s'entendait pas à voir logiquement le Rassemblement car selon son président, Étienne Tshisekedi, les préalables ne sont pas remplis. Mais quelle n'a pas été notre surprise de ne pas y voir Léon Kengo wa Dondo et sa plate-forme l'Opposition Républicaine (OR). Partenaire du président Joseph Kabila depuis les Concertations Nationales en 2013, le président du sénat, bien représenté au gouvernement avec notamment le juteux ministère du Budget, a boudé la cérémonie solennelle d'ouverture des travaux du comité préparatoire du Dialogue. Officiellement, l'ancien premier ministre du président Mobutu a pretexté « le caractère non inclusif du Dialogue» pour justifier son boycott. Une déclaration de sa plateforme a été rendue public le mardi 23 août à fustigé le non-respect du caractère inclusif du Dialogue dans son format actuel. Mais pour les observateurs avertis, la position de Kengo, louable par ailleurs, pouvait s'exprimer de l'Intérieur pas en dehors du comité préparatoire. C'est-ce qu'a fait notamment l'ancien vice-président de la République Azarias Ruberwa. Présent à l'hôtel Béatrice, il a déploré aussi le caractère non inclusif du Dialogue. Contrairement à Kengo, Ruberwa et sa plate-forme (G5) ou son parti (RCD) ne sont pas membres du gouvernement. Le boycott de Kengo n'est donc motivé que pour des raisons politiciennes. Selon des observateurs, en cas de pourrissement de la situation politique, le principal bénéficiaire du chaos qui en résulterait serait lui. En effet, selon un politologue, Kengo est la personnalité qui pourrait présider aux destinées de la RDC en vertu de l'article 75 de la constitution. La magistrature suprême est le seul pouvoir d'État que n'a pas exercé le président de l'UFC (Union des forces acquises au changement). L'acte posé par Kengo n'est pas innocent dans le contexte politique actuel. Kengo en boycottant le Dialogue dans son format actuel, officiellement pour son caractère exclusif, veut conserver la sympathie de certains membres du Rassemblement qui le verrait bien dans les fonctions de président intérimaire au delà du 20 décembre.

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