DECOUPAGE TERRITORIAL UNE PÉTITION EN CIRCULATION POUR DÉTACHER NGANDAJIKA DE LA PROVINCE DE LOMAMI ET LE RATTACHER AU KASAÏ ORIENTAL

Vendredi 24 juillet 2015 - 06:11
La RDC est passée de 11 à 26 provinces. Sur les 26 provinces, c’est le Kasaï Oriental avec capitale à Mbuji-Mayi qui est la plus minuscule. C’est à peine si elle va respirer. Car, elle s’étrangle au territoire de Tshilenge, à 30 km du chef-lieu en passant par celui de Kabeya-Kamwanga, à 30 autres km de là pour se terminer plus loin à Katanda, 80 km de la métropole diamantifère. Cette nouvelle province est réduite à une portion congrue. Car, on lui a injustement amputé deux grands territoires : Ngandajika et Kamiji pour les rattacher à Lomami. Ce sont les deux grands greniers agricoles luba qui, de tout temps, ont toujours appartenu au Kasaï Oriental. Une pétition est en circulation à cet effet. La pétition demande au chef de l’Etat ainsi qu’au Parlement de procéder à la correction de ce qui est considéré comme une « erreur » qui rattache les populations luba de Ngandajika à l’espace songye à Lomami. Aux dires de certains notables de Ngandajika, il y aurait disharmonie au niveau de ces deux aires linguistiques luba et songye. Aux yeux des petitionnaires, les limites des provinces fixées dans la loi sur les limites n’ont pas intégré cette réalité sociologique. Elles ont coupé en deux l’espace linguistique luba pour l’attacher à l’espace songye. LA REQUETE DES LUBA DE NGANDAJIKA FONDEE La pétition de la population tire ses fondements dans l’histoire. Sur le plan du droit d’abord. Avant 60, pendant la période coloniale, le décret royal rattachait tous les territoires luba à Luluabourg. En 60, la Loi fondamentale rattachait tout l’espace luba à Bakwanga et jamais à Lomami même lorsque celle-ci devint pour la première fois une provincette en 62-63. La Constitution de Luluabourg en 1963 a respecté ces réalités sociologiques en conférant à Bakwanga, tout l’espace luba. Par la suite, toutes les Constitutions adoptées ont laissé Ngandajika dans l’espace luba avec comme chef-lieu Mbuji-Mayi invariablement. C’est seulement cette année avec la loi sur les limites des provinces, que pour la toute première fois, le territoire de Ngandajika se retrouve à Lomami. C’est ce jour-là que les députés luba devaient se battre dans l’hémicycle. Ils n’ont rien fait et le mal est accompli à ce jour. LE DIAMANT A CONNU UNE CHUTE VERTIGINEUSE Il ne leur reste que la plus minuscule des provinces, le Kasaï Oriental. Une province qui survivait grâce aux terres arables de Ngandajika qui faisaient vivre la ville de Mbuji-Mayi par ses produits agricoles. Cette ville et les environs de Tshilenge jusqu’à Kabeya-Kamwanga ont une vocation minière, même diamantifère. Dès que le diamant a connu une chute vertigineuse depuis la crise économique de 2008, Mbuji-Mayi était frappée de malnutrition. Les habitants, qui n’avaient pas la culture du champ, ont fui la ville et ont fait exode vers Ngandajika, le grenier agricole. Sans le diamant qui continue à péricliter sur le marché international, Mbuji-Mayi ne vaut pas un penny. La ville survit grâce à Ngandajika. La situation est valable jusqu’à ce jour. Avec quoi va-t-on développer une province minuscule qui n’a que le diamant comme seul espoir et qui ne compte pas de terres arables ? Le diamant, il faut l’oublier. Sa prospérité est derrière nous. Or, on n’a pas investi du temps de sa splendeur. Car, il y avait plusieurs barrières politiques. La question est de savoir comment développer le Kasaï Oriental sans l’exploitation du diamant. Quand on sait qu’à l’époque où la MIBA avait un chiffre d’affaires d’un 1,5 milliard Usd par an, avec environ 400 millions Usd produits par le diamant produit artisanalement, la province ne s’est pas développée. Quel atout sans diamants. KANDOLO M.
 

AfroPari Juillet 2025