Découverte : Syssi Mananga, artiste pluriel et unique

Mercredi 5 novembre 2014 - 15:17

Racontez-nous en quelques lignes vos premiers pas sur scène ?
Aussi loin que je m’en rappelle, j’ai toujours aimé chanter. A 12 ans, j’ai rejoint une chorale classique à l’église. Mes premiers pas sur scène, je les ai faits à Bologne en Italie, où j’étais étudiante en droit. Là-bas, j’ai répondu à une annonce postée sur les murs de la fac. Un pianiste de jazz cherchait une chanteuse pour commencer un duo. Je me suis présentée à l’audition, et ça tout de suite cliqué entre nous. Nous avons donné régulièrement des petits spectacles dans les restaurants et piano bars de Bologne. Apres l’Italie, je suis allée à Washington DC aux USA, toujours pour les études. Là-bas, j’ai rapidement intégré 2 groupes de jazz : un duo, guitare-voix, appelé « Yemba Jazz », et un quatuor (guitare, contrebasse, batterie et voix) appelé Zeebop. Et c’était parti.
Pouvons-nous savoir votre genre musical ?
Lorsque vous écoutez ma musique, vous pouvez difficilement me catégoriser. Les mélodies ne sont pas 100% rumba, 100% reggae, 100% jazz ou 100% soul. Les paroles ne sont jamais 100% en lingala, 100% en français ou 100% en anglais. Plusieurs langues, styles musicaux, atmosphères et rythmes cohabitent harmonieusement dans une même chanson et dans un même album. C’est du Syssi Mananga : c’est pluriel et unique.
Expliquez-nous le projet caritatif Artistes en herbe ?
Suite aux explosions du 4 mars 2012 à Brazzaville, j’ai fait la connaissance de maman Marie-Thérèse, la responsable de l’orphelinat Nazareth de Mpila. Elle disait que l’orphelinat n’avait pas eu trop de dégâts matériels, mais le plus grand traumatisme pour les enfants était d’ordre psychologique. C’est ainsi que j’ai pensé à faire quelque chose qui redonnerait le sourire à ces enfants. Cette action devait nécessairement se conjuguer avec la musique que je considère comme une passion, mais aussi comme un moyen de thérapie.
C’est ainsi qu’est né le projet « Artistes en Herbe ». Celui-ci vise à offrir des instruments de musique et donner des cours de musique aux petits pensionnaires d’orphelinats du Congo. 15% du profit des ventes de l’album « Retour aux sources » servent à financer le projet. Chaque année les enfants font un concert devant un large public pour démontrer leur talent. En 2013, grâce au soutien additionnel des généreux mécènes, le projet a été étendu à 3 structures, dont l’orphelinat Joseph Gaston, l’orphelinat Cœur Immaculé de Marie et le Centre Ephata pour enfants sourds-muets. Plus de 100 orphelins bénéficient ainsi chaque semaine de cours de chant, danse et musique.
Parlez-nous de l’album que vous avez pu enregistrer avec les orphelins de Brazzaville ?
L’équipe du projet voulait que les enfants aient une expérience en studio car à chaque concert des Artistes en Herbe, les gens nous complimentaient sur le talent des enfants. Certains avaient même commence à écrire leur propres mélodies et textes. Grace au soutien de Mr Alain Saint-Pierre de Radio Forum à Brazzaville, les enfants des 4 orphelinats se sont retrouvés en studio pour enregistrer comme de vrais pros leurs propres compos et d’autres titres qu’ils ont travaillés depuis le lancement du projet en 2012. Le titre de l’album est Hymne à la Joie car les enfants ont voulu partager le bonheur que la musique avait mis dans leur vie.
Quelles sont vos perspectives ?
Pour cette année, je me focalise sur l’écriture du prochain album. Cela veut dire beaucoup de travail en solo pour composer et écrire les textes. Cela prend du temps, car je suis auteur, compositeur, interprète et arrangeur. C’est un one-woman show ! Mais, je vais aussi consolider les collaborations avec les artistes ivoiriens qui apporteront leur petite touche à mon style. Une fois l’album terminer, il s’agira de faire les clips, d’organiser les concerts en Afrique, caler la participation à des festivals.
Onassis Mutombo

 

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