Face aux crimes et aux criminels mutants et en pleine mutation, utilisant de plus en plus de nouvelles technologies de l’information et de la communication, les polices de l’Afrique centrale, dépourvues de moyens, sont confrontées aux nouveaux défis de lutte. Le Vice-Premier ministre congolais et ministre de l’Intérieur et Sécurité qui a présidé hier à l’Hôtel du gouvernement, à Kinshasa, les travaux de lancement de la 4ème réunion spécialisée sur les formes de criminalité de violence en émergence, regroupant des experts des polices membres du Bureau régional de l’Organisation internationale de la police criminelle, l’a souligné dans son discours d’ouverture, rappelant à ce propos, des violences perpétrées à l’Est de la RDC, par des terroristes qui n’ont pas de différence avec Boko Haram et El Shebab.
Evariste Boshab, qui a promis tout son soutien aux travaux des experts réunis dans la capitale congolaise, attend de ses assises, de bonnes réflexions sur les moyens de lutte contre toutes ces formes de violences, surtout que le terrorisme est la peste de notre temps qui précipite notre communauté dans la barbarie. Avec l’utilisation de nouvelles technologies de l’information et de la communication, il s’est même posé la question de savoir s’il ne faudrait pas tout simplement interdire les réseaux sociaux suite à leur mauvais usage.
Car, a-t-il fait remarquer, la liberté de «naviguer» sur les boulevards de l’information et de la communication causerait de nombreux accidents. La RDC ne rêve que de l’émergence, non dans le secteur de la criminalité, mais dans le domaine économique.
A l’heure de la mondialisation, les criminels ne connaissent plus de frontières et le Vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur et Sécurité a noté qu’ils développent la violence armée. Et il a relevé ces temps derniers la cyberintoxication qui est bien organisée, en se servant des placages d’images et des radios crachant la haine contre des pays et leurs dirigeants. Boshab a fustigé toutes ces pratiques condamnables devant lesquelles nous demeurons toujours vulnérables. Il a terminé son discours en souhaitant que ces travaux puissent produire, non seulement des stratégies de lutte avec des mécanismes vivants et efficaces, et qu’il soit développé des synergies pour renforcer la coopération policière, ainsi que des résolutions à soumettre aux chefs de l’Etat, lors de leur sommet de notre sous-région de l’Afrique centrale.
Après avoir attiré l’attention de l’assistance sur le fait que les premières victimes du terrorisme, sont des policiers, il a exhorté ces derniers à prendre une longueur d’avance sur les criminels et leurs méthodes.
Auparavant, la représentante du chef du Bureau régional de l’OIPC – Interpol de l’Afrique centrale, a exprimé la gratitude du Bureau régional aux autorités congolaises pour avoir accepté d’abriter les présentes assises. Notre compatriote, la commissaire supérieure principale Chantal Apendeki, a indiqué que la 4 ème réunion du bureau
régional de l’OIPC s’inscrit dans le cadre des activités du Bureau recommandées lors de la 3 ème rencontre de l’OIPC qui va cibler les nouvelles formes de criminalité de plus en plus grandissante avec l’utilisation des NTIC. Pour elle, les experts de différentes polices doivent conjuguer leurs efforts pour lutter ensemble contre les violences multiformes, pour assurer à nos populations, une paix durable.
Pour sa part, le commissaire général de la PNC a fait savoir que cette réunion se tient à un moment particulier où tous les continents sont d’une part, en ébullition du fait du phénomène grandissant du terrorisme, et d’autre part, du fait de la récession économique et financière, source d’insécurité de tous genres. Evoquant les derniers événements de Bruxelles, il a saisi cette opportunité pour présenter à la police du Royaume de Belgique toute sa compassion.
Le commissaire divisionnaire Bisengimana a épinglé qu’aux crimes réputés traditionnels, se sont développés d’autres plus fluides et plus atypiques, tels que la cybercriminalité, le terrorisme au modèle de Boko Haram et El Shebab, l’exploitation sexuelle des mineurs, le trafic des organes d’êtres humains, la destruction de l’écosystème à travers l’exploitation frauduleuse des produits fauniques et des essences rares, ainsi que le trafic des stupéfiants dont la consommation est le facteur de la dégénérescence de notre société.
A cette réunion, quatre objectifs lui ont été assignés, notamment faire le point sur les formes de violence en émergence dans les différents pays de la sous-région, partager les expériences et échanges des phénomènes criminels et violents les plus récurrents dans nos villes, élaborer des stratégies appropriées de lutte en vue de combattre efficacement ces violences et accentuer la coopération policière internationale avec l’Interpol.
Il s’est toutefois réjoui qu’à la faveur de la réforme de la PNC, le regroupement de l’ex-police judiciaire des parquets et du BCN-Interpol qui constitue un atout pour cette prise en charge de toutes ces formes de criminalité, avant de louer la participation de notre pays aux mécanismes régionaux et sous-régionaux : SARPCCO, CCPAC, EAPCCO, AFRIPOL, etc.
La clôture des travaux intervient demain mercredi 30 mars 2016.
J.R.T.