L’attente du discours présidentiel sur l’état de la Nation devant le Congrès a fait monter la pression sur la scène politique congolaise. Dans toutes les officines, on analyse, scrute et évalue la situation globale du pays. Les experts des différents salons tentent de se faire une idée sur les sens que pourraient être les propositions du Chef de l’Etat au regard des données en présence.
Spéculation
Incapable de trancher de façon péremptoire, toutes les officines s’en remettent au Palais de la Nation dont on scrute désormais le moindre signe. Les coups de fil s’enchaînent ainsi en direction du cabinet présidentiel. Les plus introduits supplient pour qu’on leur lâche quelques bribes du discours présidentiel. En effet, un seul mot ou une seule idée, bien tirés de leur contexte, pourraient renseigner sur la position du Président de la République face aux attentes du moment. A défaut des mots ou d’extraits marquants, beaucoup veulent que les membres les plus branchés du cabinet présidentiel leur communiquent, ne serait-ce que l’idée générale du discours que devrait prononcer J. Kabila.
L’exercice demandé, il faut l’avouer, est très difficile voire impossible. L’institution Président n’est plus cette passoire qui trahissait les secrets d’alcôve. Aujourd’hui, cette prestigieuse institution de la République est devenue un véritable bunker dont personne ne peut se targuer d’avoir la maîtrise.
Il s’ensuit qu’à l’heure qu’il est, nul ne peut dire de quoi le discours du Chef de l’Etat sera concrètement constitué. Tout ce qui court à travers la capitale sur la question relève de la pure spéculation, sur fond de recoupements ne présentant fondamentalement aucune garantie.
Démenti
Au sein de la Majorité, la désolation est d’autant plus grande que personne ne détient la certitude sur quoi que ce soit. Les sociétaires de cette grande famille politique auraient aimé être affranchis sur la composition du Gouvernement attendu et particulièrement sur son principal animateur. Cette double information apparaît capitale dans la mesure où elle pourrait permettre à ses détenteurs de mener un ultime lobbying de l’ombre en vue de se retrouver dans le jeu ou de barrer la route aux indésirables.
A défaut de connaître formellement les noms des animateurs du futur gouvernement, les têtes couronnées de la M.P voudraient juste maîtriser les principes qui vont régir la formation du nouvel Exécutif. Sera-ce un gouvernement suivant l’esprit consacré à la clôture des concertations nationales ou une architecture capable de créer des surprises à plusieurs niveaux?
L’inquiétude est à ce point grande qu’un membre super influent du “sérail, de surcroît, membre du bureau politique de la MP, a donné beaucoup d’espoirs aux membres de son parti dernièrement, Il leur a promis monts et merveilles, leur faisant simultanément miroiter une remarquable participation, numériquement parlant, au nouveau gouvernement ainsi qu’au sein du portefeuille public. Quelle est donc la vérité entre ce qui se raconte et ce que le Chef de l’Etat compte réellement faire ? C’est l’insomnie dans tous les Etats-Majors politiques.
Jusqu’au niveau de l’Opposition où la famille entière tergiverse, entre la participation au Congrès et le boycott. Le boycott sur la base de quoi, s’interrogent les plus avisés qui craignent de se laisser piéger par une lecture hâtive de la simple rumeur. Kabila pourrait faire démentir le long procès d’intention que l’on a intenté contre lui sur plusieurs dossiers jugés sensibles.
LP