Une nuit étoilée du dimanche 1er mars 2015, il est 22 H. A la vue d’une colonne des policiers en patrouille, au sortir d’une rue sinueuse baignée par l’obscurité, commune de Bandalungwa, un noctambule qui craignait de rencontrer une bande des Kuluna, a poussé un ouf de soulagement. Il s’est immédiatement cru en sécurité, car croiser des forces de l’ordre en mission de service à une heure avancée de la nuit, devrait être rassurant.
Cette nuit-là, quatre policiers se sont détachés de leur colonne pour l’interpeller, afin de savoir d’où il venait et où il se rendait. Jusque-là, rien d’anormal, étant donné que cette interrogation relève des méthodes policières pour chercher à identifier les noctambules. Marcel Mbiyavanga, fonctionnaire de l’Etat de son état, décline son identité en exhibant sa carte de service.
Attiré par son sachet contenant l’équivalent de 350 dollars en francs congolais, ainsi que ses deux téléphones portables de marque Samsung, un policier trop curieux va s’emparer du colis et se détacher en proférant des menaces au piéton. L’homme a beau protester, mais il n’a pas eu gain de cause. Car, on l’a fait promener, avant de l’abandonner à son triste sort.
Marcel Mbiyavanga est rentré chez lui déçu et n’a parlé de sa mésaventure qu’aux membres de sa famille. Il n’a pas osé se plaindre auprès d’un poste de police, parce qu’il estimait qu’aucune suite satisfaisante ne lui sera réservée. Accuser des policiers auprès des policiers, Mbiyavanga ne voyait pas qui pouvait poursuivre les éléments tracassiers ou véreux. Il était tenté de saisir l’auditorat militaire, mais il ne possédait aucun élément sur ces bourreaux. Rien sur leurs identités, leur numéro matricule et leur unité.
Voilà qui l’a découragé pour articuler des poursuites judiciaires contre les policiers indélicats.
Kingabwa le samedi 28 février 2015. Un bain de consolation avait rassemblé des membres d’un clan et leurs connaissances dans une parcelle. Vers minuit, un couple a quitté les lieux, soucieux de regagner sa résidence à Matete. Pour ce faire, Mpia et sa femme devait traverser plusieurs avenues de Kingabwa, avant d’atteindre la route des Poids lourds où passent de nombreux taxis.
L’itinéraire pris conduira le couple vers un passage bordé de gros baobabs. Sous un de ces arbres, Mpia et sa femme seront interpellés par quelques policiers en tenue. A combien étaient-ils ? Quatre, cinq, six ou dix ? Il ne le saura parce que le coin était sombre.
Il retient de cette rencontre qu’on leur a soumis à une fouille corporelle, de la tête aux pieds. Mpia et son épouse étaient obligés de dévoiler le fond de leurs poches et de leurs sacs à mains. Le contenu ? Un billet de 50 dollars, 30.000 FC, deux téléphones pour l’homme, et pour la femme, 7.500 FC, des bijoux en or et un téléphone.
La fouille telle qu’elle a été menée, n’a révélé aucune arme, ni un objet suspect ou compromettant. Juste quelques effets personnels. Le chef de ces policiers dont on ignore l’objet de leur mission, s’est empressé de cacher ces biens dans les poches de sa tenue, demandant au couple de s’asseoir par terre.
Et l’interpellation s’est poursuivie avec d’autres noctambules qui étaient cueillis avec brutalité. Et au fil des heures, ce sont des extorsions qui étaient opérées sur les victimes. Mpia et son épouse seront relâchés, après des heures. Il était 2 heures du matin. Sur la Route des Poids lourds, un taximan acceptera de les ramener à Matete.
La discipline devrait revenir dans les rangs de certaines unités territoriales
Ces quelques faits démontrent qu’en dehors des patrouilles régulières, émaillées par moments par des dérapages et autres abus, certains éléments incontrôlés s’illustrent par des rondes irrégulières organisées dans le but de dépouiller les paisibles citoyens de leurs biens.
A la lumière de ces quelques cas d’extorsions qui risquent de ternir l’image de la PNC, au moment où les responsables de ce corps sont préoccupés par la restauration de la confiance entre la population et sa police, il serait utile que des sanctions exemplaires soient prises à l’endroit des agents indélicats et tracassiers. Ceux qui continuent à récidiver et qui se croyent impunis, devraient subir la rigueur de la loi, afin qu’ils ne prêchent pas par les mauvais exemples.
La discipline devrait revenir dans les rangs. Et le plus tôt serait le mieux pendant que la réforme de la police a déjà réalisé plusieurs étapes importantes.
J.R.T.