Dialogue, Elections & Découpage : Nganda, la Société Civile/Forces vives va trancher !

Vendredi 23 octobre 2015 - 10:05

Le 2ème Congrès de la Société Civile/Forces Vives de la RDC s’est ouvert hier, comme prévu, au centre catholique Nganda, à Kintambo. Et, les choses sérieuses ont immédiatement commencé. Les couleurs ont, également, été annoncées, avec le mot de bienvenue  de Magguy Kiala,  la Coordinatrice de cette plateforme qui, d’entrée de jeu, a déclaré que ce Congrès offre l’opportunité à la Société Civile de faire l’analyse ainsi que  l’autocritique de ses actions. A  en croire Mme Kiala, c’est  un Congrès de requalification et de planification stratégique des actions prioritaires, d’une part,  et, d’autre part, une occasion de passer en revue l’actualité politique du pays. Ceci, en tant que leaders et faiseurs d’opinion en vue de prendre une position,  dégager les points de convergences et  proposer, enfin,  des solutions permettant de consolider la démocratie et l’Etat de droit. Il est question, ici, de  préparer un plan d’action pour mobiliser les forces vives à tous les niveaux. A l’issue des travaux, ce vendredi 23 octobre, la position de la Société Civile/Forces Vives sur les questions de l’heure au pays,  sera connue. ‘‘Nous n’avions pas été proactifs, nous avions subi la montée de la politique qui a gangrené même la société civile,  en essayant de la phagocyter ou  de  l’affaiblir par la création des nombreuses autres sociétés civiles à leur solde’’, a-t-elle  regretté, tout en  annonçant  la création d’une synergie pour fédérer les autres structures de la Société Civile/Forces Vives. Un vaste plan d’action est en élaboration, pour mobiliser les forces vives à divers échelons, dans la perspective  de l’accompagnement des institutions dans la mise en œuvre des objectifs de la  jeune démocratie Congolaise. Les partenaires, dûment ciblés,  ont été  contactés pour  fournir, éventuellement, leur concours à la réussite de cette œuvre. 

Le deuxième Congrès ordinaire de la Société Civile/Forces vives de la RDC se déroule du 21 au 23 octobre 2015 à Kinshasa. Il a pour thème : «Consolidation de la Société Civile et partenariat stratégique». Magguy Kiala Bolenga, Coordonnatrice de cette importante composante de la Société Civile a résolu d’organiser et de convoquer le deuxième Congrès pour lui donner un nouveau souffle, afin que celle-ci joue son rôle crucial dans la société congolaise. Le comité d'organisation, désireux de faire du Congrès,  un événement significatif, s'est assuré du concours des délégations de 26 provinces de la RDC, présentes à ces assises, et des représentants des pouvoirs institutionnels.

Les congressistes ont investi le Centre catholique Nganda, dans la commune de Kintambo, pour faire une analyse approfondie, une autocritique sans complaisance des actions menées et surtout, pour  se pencher sur comment élaborer une planification stratégique des actions prioritaires, pour les jours à venir.  Selon elle, en effet,  les congressistes passeront en revue les sujets d’actualité politique et  prendront une position afin de dégager une vision commune.

L'ouverture de ce Congrès intervenue hier, mercredi  21 octobre 2015, a conféré un caractère solennel et officiel à ces assises. La Présidence de la République a été représentée par le Conseiller principal au collège des conseillers du Chef de l’Etat. Il y avait, également, des membres du Gouvernement et ceux des Réseaux de la Société civile.

Trois  journées seront entièrement  consacrées à dresser  un état des lieux de la Société Civile/forces vives, depuis le  premier Congrès à ce jour. Une opportunité de s’interroger sur le parcours et évaluer les points faibles et  forts de leurs actions, en vue d’envisager une perspective visant à se remodeler à la lumière de nouveaux   objectifs assignés à cette plateforme.

Des  multiples exposés et débats sont prévus pour expliquer aux congressistes,  les missions de la société civile et débattre de leurs implications économiques, sociales et politiques.

Un lieu d'échanges entre différents secteurs de la vie : la société civile/forces vives de la RDC réunit, en effet,  des intervenants nationaux d'horizons divers pour exprimer et confronter leurs points de vue sur les grands enjeux à venir dans tous les domaines.

Intervenant à l’ouverture du Congrès, Magguy Kiala a, d’abord, expliqué que ces assises ont pour objectifs,  d’évaluer et requalifier l’action de la Société civile/forces vives de la RDC sur l’ensemble du pays, en vue d’une planification stratégique pour les cinq prochaines années. Le Congrès devra, dans le même ordre d’idées, Consolider la structuration et améliorer les outils de gestion,  proposer des solutions permettant de consolider la démocratie et l’Etat de droit. Ensuite, préparer un plan d’action pour mobiliser les forces vives à tous les niveaux. Evoquant les résultats attendus de ce Congrès, Magguy Kiala évoque  la visibilité, pour  avoir une nouvelle cartographie des organisations et réseaux membres, ainsi que l’élection des animateurs des différents organes. Elle tient à créer une synergie pour fédérer les autres structures de la société civile/forces vives, et entreprendre un lobbying avec ses partenaires,  pour générer  des ressources financières.

Dans son discours d’orientation, elle fait un constat amer sur les activités de la société civile/forces vives depuis le premier congrès à ce jour. C’est ainsi qu’elle a invité les congressistes à se dire, face-à-face, les raisons qui ont fait que toutes les activités prévues à l’agenda, n’aient pas été réalisées, comme il se doit. Elle ne s’est pas voilée la face, en avouant que sa  plateforme  traverse, aujourd’hui,  une crise multiforme qu’il faut, à tout prix, conjurer.

Ce deuxième Congrès, indique-t-on, arrive à point nommé, parce qu’il va permettre de requalifier la vision et entrevoir des perspectives radieuses  pour l’avenir, à la fois, du pays et, à travers lui, de la Société civile/Forces Vives ainsi que de toutes les structures et organisations œuvrant  pour la sauvegarde de la paix par le dialogue  et l’organisation des élections en 2016, dans le respect de la Constitution et des lois du pays.

La Pros.

 

Mot de bienvenue de la Coordinatrice de la Société civile/Forces vives de la RDC

-Monsieur le Conseiller Principal au collège politique du cabinet du Chef de l’Etat ;

-Monsieur le Coordonnateur de la Cellule Technique d’Appui à la Décentralisation ;

-Messieurs et mesdames les Coordonnateurs des provinces ;

-Messieurs et mesdames les responsables des organisations non- gouvernementales ;

-Messieurs et mesdames les Directeurs exécutifs des Réseaux ;

-Distingués invités à vos titres et qualités,

Qu’il nous soit permis,  de prime abord,  de nous acquitter d’un agréable devoir, celui de vous remercier d’avoir répondu à l’invitation de la Coordinatrice Nationale de la Société Civile/Forces Vives de la République Démocratique du Congo,  en dépit de vos occupations.

En effet, ces accises du deuxième congrès de la Société Civile/Forces Vives de la RDC arrivent,  hélas,  bien tard.  Car, comme vous le savez, les statuts qui régissent notre plateforme prévoient que le congrès, l’organe des décisions se réunisse en session ordinaire chaque année civile. Bien tard,  disais-je,  car, le premier congrès avait été organisé en 2003,  juste après la participation des organisations au Dialogue Inter-congolais de Sun City.

Ceci veut dire tout simplement que ces accises se tiennent pratiquement douze ans après le premier, alors que  le second congrès se tient donc alors que onze autres n’ont pu être tenus.

Il échait donc en pareil cas que l’on présente les raisons majeures qui ont prévalu pour que onze ans durant,  les organisations membres ne se rencontrent, ni ne  fassent le point de leurs activités, n’évaluent point leur efficacité et n’orientent pas leurs actions.

Dans le but de lui permettre de participer de manière efficace et responsable à la gestion politique, la société civile/Forces vives avait jugé utile de tenir son premier congrès historique qui avait permis sa participation aux institutions de la République.

Vous direz que la participation aurait fait l’objet d’une évaluation car, les représentants des forces vives avaient été dans les institutions politiques aussi bien que dans les institutions citoyennes.

-Messieurs et mesdames les Coordonnateurs des provinces ;

-Messieurs et mesdames les responsables des organisations non –gouvernementales ;

-Messieurs et mesdames Directeurs exécutifs des réseaux ;

-Distingués invités à vos titres et qualités,

Loin de nous, l’idée de faire une quelconque justification, la société civile traverse une grave crise, une crise sans nul doute multiforme qui l’empêche de réaliser les objectifs qu’elle s’était fixés,  lors du premier congrès,  à savoir : la consolidation de la paix et de la démocratie.

En effet, si en 2003,  la Société Civile /Forces Vives avait canalisé les ambitions des uns et des autres, permis un accord interne entre différentes provinces sur la représentation au sein des institutions, la guerre de leadership et les ambitions ont poussé plusieurs à créer non des organisations non- gouvernementales mais, des sociétés civiles.

Au lieu que la société civile soit une et indivisible comme en 2003, comme l’est notre peuple de qui elle se réclame, il y a présentement, particulièrement dans la Ville-Province de Kinshasa, des dizaines des sociétés civiles dont  les unes plus faibles, plus politiques, plus éloignées des préoccupations citoyennes que les autres.

De même donc qu’il existe un doublement des organisations non -gouvernementales, des syndicats, des églises, de même que  la maladie congolaise d’émiettement a atteint la société civile au point d’en faire un lieu de recherche de m’as-tu vu, de positionnement politique, une caisse de résonance des partis politiques qui, pour la plupart,  n’ont aucune vision, aucune éthique,  ni une emprise sur les masses de notre pays.

Cependant, malgré vents et marrées, dans cette situation de suivre plusieurs leaders, la Société Civile/ Forces vives a gardé ses marques,  celles d’être organisée dans toutes les provinces du pays à travers les coordinations provinciales et celle de garder toute son indépendance et de poursuivre toujours et encore l’objectif de consolidation de la paix et de la démocratie.

-Messieurs et mesdames les responsables des organisations non- gouvernementales ;

-Messieurs et mesdames directeurs exécutifs des réseaux ;

-Distingués invités à vos titres et qualités,

Nous aurions dû déjà,  dès 2006,  réaliser une évaluation de nos forces et faiblesses, repenser notre action, compter nos rangs,  avant les premières élections ou après celles-ci.

Nous aurions dû nous remobiliser après que plusieurs de nos leaders soient passés dans la sphère politique par la création des partis politiques ou l’adhésion dans divers  courants politiques.

Nous aurions dû resserrer nos rangs, négocier entre 26 provinces,  une autre feuille de route, garder le même objectif noble de la consolidation de la démocratie et de la paix, évaluer institution par institution,  les performances de nos représentants.

Nous aurions dû élaborer une autre feuille de route pour garder notre cap d’accompagner les institutions dans la mise en œuvre des objectifs de notre jeune démocratie.

Nous n’avions pas été proactifs, nous avions subi la montée de la politique qui a gangrené même la société civile,  en essayant de la phagocyter, de  l’affaiblir par la  création des nombreuses autres sociétés civiles à leur solde.

-Messieurs et mesdames les responsables des organisations non- gouvernementales ;

-Messieurs et mesdames directeurs exécutifs des réseaux ;

-Distingués  invités à vos titres et qualités,

Le présent congrès nous offre une opportunité de faire l’analyse, l’autocritique de nos actions, de requalification et de planification stratégique des actions prioritaires,  d’une part,  et,  d’autre part, une occasion de passer en revue l’actualité politique de notre pays en tant que leaders et faiseurs d’opinion en vue de prendre une position et  de dégager les points de convergences.

Sur ce, le congrès a pour objectifs :

Evaluer et requalifier l’action de la Société Civile/Forces Vives sur l’ensemble du pays en vue d’une planification stratégique pour cinq prochaines années ; consolider la structuration et améliorer les outils de gestion/ textes de base ; faire l’état de lieux de la situation politique, économique et social du pays ;  proposer des solutions permettant de consolider la démocratie et l’Etat de   Droit ; préparer un plan d’action pour mobiliser les forces vives à tous les niveaux.

Résultats attendus

-La société civile/ Forces Vives est consolidée et rendue visible ;

-Une nouvelle cartographie des organisations et réseaux membres est dessinée et mise en place ;

-Les animateurs des différents organes sont élus ;

-Les animateurs provinciaux ont renouvelé leur engagement pour redynamiser les activités ;

-La position de la Société Civile/Forces Vives sur les questions de l’heure au pays est publiée ;

-Une synergie est créée pour fédérer les autres structures de la Société Civile/Forces Vives ;

-Les partenaires sont contactés pour la fourniture des ressources financières.

Distingués invités, je ne saurais terminer mon mot,  sans toutefois,  remercier tous nos coordonnateurs provinciaux de 26 Provinces pour leur disponibilité  et nos partenaires nationaux, bilatéraux et multilatéraux,  pour leur soutien et sens de partenariat durable. La RDC retrouve son rôle de contrepoids   pour le bien de nos populations.

Je vous remercie.