Dialogue : le Groupe de Soutien prend les choses en mains

Vendredi 5 août 2016 - 11:56

En dépit de sa récusation par le « Rassemblement des Forces politiques et Sociales Acquises au Changement », le Facilitateur du dialogue politique en République Démocratique du Congo, Edem Kodjo, n’a pas rendu le tablier. Le diplomate togolais bénéficie encore de la confiance du Groupe de Soutien à la Facilitation.

Toutefois, hier jeudi 04 août 2016, une longue séance de travail a réuni, au siège de l’Union Africaine, à l’immeuble Serkas, dans la commune de Gombe, le précité avec les membres du Groupe de Soutien.

Etaient présents à cette rencontre, des représentants de l’ONU, de l’Union Européenne, de l’Union Africaine et de l’Organisation Internationale de la Francophonie.

A l’issue des échanges, l’Envoyé spécial de l’ONU dans les Grands Lacs, Said Djinit, a fait le point du chemin parcouru dans le processus de préparation du dialogue. Il a épinglé plusieurs difficultés rencontrées par le facilitateur pour amener les Congolais autour de la table de négociation.

Said Djinit a, à cette occasion, réaffirmé l’appui du Groupe de Soutien au facilitateur, dans sa délicate mission de conduire les principaux protagonistes à la crise congolaise au dialogue, en vue de baliser la voie des élections apaisées, à tenir dans les délais constitutionnels, conformément à la Résolution 2277 du Conseil de Sécurité des Nations Unies.

Pour sa part, le représentant de l’Union Européenne a annoncé que le Groupe de Soutien allait démarrer, le même jour (NDLR : jeudi 04 août) ses consultations avec les acteurs de la Majorité et de l’Opposition.

Des leaders de composantes, regroupés au sein du « Rassemblement des Forces Politiques et Sociales Acquises au Changement », ont effectivement discuté des questions qui fâchent hier jeudi avec le Groupe de Soutien, à la résidence du président de l’UDPS, Etienne Tshisekedi, sur rue Pétunias, dans la commune de Limete.

Concernant le sort d’Edem Kodjo, le diplomate européen a fait savoir que tout sera tiré au clair à l’issue des consultations entre le Groupe de Soutien à la Facilitation et les représentants de la classe politique congolaise.
Il a cependant rappelé au gouvernement l’obligation de garantir les libertés publiques à tous les courants d’opinions et à libérer les prisonniers politiques, afin de créer un climat favorable  à la tenue du dialogue.
Malgré l’appui du Groupe de Soutien au facilitateur du dialogue politique en RDC, les observateurs pensent qu’Edem Kodjo, disqualifié par le « Rassemblement des Forces Politiques et Sociales Acquises au Changement », se trouve dans une situation inconfortable pour réunir autour d’une même table les acteurs politiques de la Majorité et de l’Opposition. On croit savoir que la nouvelle croisade de consultation de ces deux familles politiques par les envoyés spéciaux de l’Onu, de
l’UE, de l’UA et de l’OIF vise à combler les faiblesses constatées dans le travail d’Edem Kodjo.
On rappelle que dans un communiqué de presse, les sociétaires du « Rassemblement » avaient récusé Edem Kodjo et demandé à l’Union Africaine de le remplacer afin de sauver le processus de mise en œuvre de la Résolution 2277 du Conseil de Sécurité, qui avait insisté sur l’urgence d’organiser l’élection présidentielle dans les délais constitutionnels.
Dans sa réponse à cette requête, la présidente de la Commission de l’Union Africaine avait renouvelé sa confiance à Edem Kodjo, facilitateur du dialogue politique en RDC, appuyé par Groupe de Soutien international, et a appelé dans son communiqué du 26 juillet 2016  les parties congolaises concernées à participer aux consultations en cours devant mener au lancement du dialogue dans les meilleurs délais.

ERIC WEMBA