Dialogue : Tshisekedi à Paris, Félix à Berlin !

Lundi 18 juillet 2016 - 06:43

L’information vient de la Cellule de Communication du Sphinx de Limete. En sa qualité de Président du Rassemblement des Forces Politiques et Sociales acquises au Changement, Etienne Tshisekedi est annoncé au Quai d’Orsay, à Paris, en France, où il devrait présenter les résolutions du Conclave de Genval à Jean-Marc Ayrault, patron de la diplomatie française. Son fils, Félix Tshilombo, Secrétaire aux Affaires extérieures de l’UDPS, s’est déployé ce week-end, à Berlin, en Allemagne où il a eu des contacts politiques et des séances de travail avec les milieux d’affaires allemands. Les échanges ont porté sur la nécessité de la convocation du Dialogue politique national conformément à la Résolution 2277 du Conseil de Sécurité de l’ONU, la libération préalable des prisonniers politiques,  le retour d’Etienne Tshisekedi à Kinshasa, le mercredi 27 juillet et le meeting du 31 juillet 2016.      

Dans une dizaine de jours, ce sera déjà la fin du mois de juillet. Un mois dont on a prédit plusieurs événements politiques. Le Président Kabila, la Monusco, le Groupe de soutien à la Facilitation et le Facilitateur Edem Kodjo ont, tous, émis le vœu que les travaux débutent au courant de ce mois de  juillet 2016. Plus les jours avancent¸ mieux on se rend compte de la difficulté à tenir le délai. Dans le pays du glissement, où dirigeants et dirigés pensent qu’ils ont une éternité devant eux, la notion du temps n’a aucune valeur pratique. Même si Edem Kodjo, investi,  désormais,  du pouvoir de convoquer le Dialogue entre acteurs congolais, affirme qu’il n’existe plus d’obstacles  à la tenue du Forum censé ouvrir la voie à des élections crédibles et démocratiques, il n’en reste pas moins que derrière des engagements de principe, Opposition et Pouvoir n’ont, jusque-là, trouvé aucun accord sur les objectifs du Dialogue, son format, la qualité des participants, ainsi de suite. C’est encore du brouillon. Faute d’une orientation claire et d’un engagement sincère, les différentes parties se préparent à toutes les éventualités. Le Rassemblement constitué autour de l’opposant Etienne Tshisekedi, début juin, à Genval, en Belgique, a prévu l’organisation d’un grand meeting,  le 31 juillet prochain à Kinshasa. Un meeting très attendu en ce sens qu’à cette occasion, Etienne Tshisekedi et ses nouveaux alliés définiront la ligne politique de leur Rassemblement ainsi que les moyens d’atteindre les objectifs qu’ils se sont fixés. Plus concrètement, il sera question de dire aux Congolais si la liste de l’Opposition au Comité Préparatoire du Dialogue a déjà été transmise à la Facilitation ; si les préalables posés ont été satisfaits, on pense,  ici,  à cette question de  libération des  détenus d’opinion, à l’abandon des tracasseries administratives, fiscales,  policières ou judiciaires, ou bien si on préfère passer à l’essentiel. Sur ces questions, la position du pouvoir consiste à dire qu’il n’existe pas de prisonniers d’opinion ou de détenus politiques dans les cachots ou prisons du Congo. Kinshasa pense, par contre, qu’il existe des politiciens prisonniers du fait de leurs démêlées  sur des affaires relevant du régime d’infractions de droit commun.  Il y a peu, des rumeurs bruissaient comme pour affirmer qu’Etienne Tshisekedi aurait mis les noms des politiciens en prison sur la liste de délégués de l’Opposition. Des noms du genre Diomi Ndongala, Jean-Claude Muyambo, Christopher Ngoy, les dirigeants de Filimbi et de la Lucha, etc. Pourtant, Etienne Tshisekedi ou les autres membres du Comité des sages du Rassemblement dit de Genval n’ont jamais donné une quelconque  indication sur les critères de désignation des délégués de l’Opposition au Dialogue. Mais, lorsque Moïse Katumbi annonce, depuis les USA, qu’il regagne Kinshasa avant la fin du mois de juillet, dans la suite  d’Etienne Tshisekedi, alors qu’il est menacé d’arrestation immédiate, on peut réaliser que la question de la libération des politiciens en prison ou en voie de l’être n’est pas prise à la légère par Genval. Provocation ou acte de bravoure ? On le saura, très bientôt d’ailleurs.

Le dossier du Dialogue politique en RDC s’est invité à Kigali, au Rwanda, où les Chefs d’Etat et de Gouvernement africains se réunissaient ce week-end. Quand bien même, ils étaient préoccupés de doter l’Union Africaine d’un nouvel exécutif, les Chefs d’Etat et de Gouvernement ne pouvaient s’empêcher d’évoquer la situation politique en RDC qui soulève pas mal d’inquiétudes lorsqu’on subodore l’impasse politique qui se profile à  l’horizon. Le Président Joseph Kabila a pris part au Sommet. Le Facilitateur Edem Kodjo, les différents Envoyés spéciaux internationaux ont, également, effectué le déplacement de Kigali. Les lignes vont-elles bouger ? On l’espère.

La Pros.