DIRECTEUR DU BCNUDH EN RDC DECLARE PERSONA NON GRATA Scott Campbell a quitté le territoire congolais

Lundi 20 octobre 2014 - 09:28

Il s’est illustré par des « contre-vérités », affirme le ministre Lambert Mende,
porte-parole du Gouvernement .

déclaré persona non grata, le directeur du Bureau conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme (BCNUDH), Scott Campell, qui a quitté samedi 18 octobre le territoire congolais, est accusé par le gouvernement de la RD Congo d’avoir produit un "chapelet de contre-vérités " et de " refus systématique de prendre en compte les remarques et clarifications dûment documentées lui fournies à chacun de ses rapports par les instances gouvernementales compétentes ". Jeudi 16 octobre, le ministre de l’Intérieur, Richard Muyej, lui a fait les mêmes observations. Un jour plus tard, le vendredi 17 octobre, c’était le tour du ministre des Médias de crever l’abcès en embouchant la même trompette. Il lui est également reproché " le mépris affiché à l’égard d’un Gouvernement auprès duquel il était accrédité... Ce qui ne parait plus de nature à permettre un travail profitable à la promotion des valeurs des Droits de l’Homme ".

Lors de son point de presse vendredi 17 octobre 2014 à Kinshasa, le porte-parole du gouvernement a déclaré qu’" il a été constaté de bien curieuses accointances fonctionnelles entre le N°1 du BCNUDH à Kinshasa et des membres connus et reconnus d’une certaine opposition (appelons-la non républicaine pour ne pas utiliser un qualificatif plus désobligeant) dont les officines sont sources de plusieurs éléments professionnellement inacceptables dans les rapports estampillés BCNUDH ".
" Au cours des évaluations avec le Gouvernement, Monsieur Campbell avait été maintes fois alerté sur le fait que ses services étaient instrumentalisés par les responsables de ces officines de la haine qui passent le plus clair de leur temps à ruminer des plans machiavéliques de vengeance contre le Président Joseph Kabila, « coupable » de les avoir défaits aux élections de 2011 ", a souligné le ministre des Médias Lambert Mende Omalanga. Il a soutenu que ce fut " en vain car le Président Joseph Kabila n’en tint aucun compte et continua à répandre aux quatre vents des rapports sur les droits de l’homme en RDC qui n’étaient que des copies des brûlots politiquement motivés de l’opposition non républicaine ". Il a relevé " la dernière livraison de ses rapports, celle publiée le mercredi 15 octobre dernier et qui porte sur l’opération "Likofi " menée par 350 éléments de nos forces de police, avec la collaboration de 8 magistrats dont 4 civils et 4 militaires en est l’illustration ".
"Cette publication est intervenue juste le lendemain du jour où Monsieur le Premier ministre venait de confirmer la poursuite d’une nouvelle phase de ladite opération devant la représentation nationale, inquiète de la recrudescence du phénomène " Kuluna " après le brillant succès de " Likofi 1", s’est étonné le ministre des Médias, qui en a conclu que "l’un des objectifs des auteurs était de contrarier cette initiative gouvernementale".
C’est la raison pour laquelle, a-t-il expliqué, " le gouvernement de la République Démocratique du Congo a décidé, jeudi 16 octobre dernier, de mettre fin à sa collaboration avec Monsieur Scott Campbell, Directeur du Bureau Conjoint des Nations Unies aux droits de l’Homme, BCNUDH, au sein de la Mission de l’Organisation des Nations Unies en République Démocratique du Congo (Monusco) ".
" L’intéressé, devenu de ce fait ‘persona non grata’, devrait quitter le territoire de la RDC. On peut dire que dans cette affaire, le Gouvernement a bu le calice de la patience jusqu’à la lie. En effet, Monsieur Scott Campbell, dont le mandat en RDC consiste essentiellement à s’impliquer dans une coopération constructive avec les autorités légitimes de ce pays pour appuyer les efforts de défense et de promotion des Droits de l’Homme, s’est, au contraire illustré par des prestations systématiquement hostiles aux institutions en place ", a martelé Lambert Mende.
Le Gouvernement congolais a constaté que, " maniant avec dextérité les contre-vérités, la désinformation et les extrapolations tendancieuses au mépris des exigences professionnelles de rigueur et d’objectivité dans l’exercice de sa mission dans un domaine aussi sensible, Monsieur Campbell est devenu la caisse de résonnance des rumeurs les plus invraisemblables sur la situation des Droits de l’Homme dans notre pays ".
" Plus d’une fois, il s’est permis, en dehors de toute vérification élémentaire des faits, d’imputer ‘par présomption’ des faits délictueux ou criminels anonymes aux membres de nos forces de défense et de sécurité. Appelé au cours des réunions d’évaluation à documenter ses accusations, il se contentait de demander à ses interlocuteurs du Gouvernement de trouver et punir les auteurs inconnus pour prouver que ce n’était pas un membre du personnel de défense ou de sécurité de l’Etat", a rappelé le porte-parole du Gouvernement congolais.Rachidi MABANDU

POINT DE PRESSE DU MINISTRE DES MEDIAS, PORTE-PAROLE DU GOUVERNEMENT

I.OFFENSIVE TERRORISTE DANS LE GRAND NORD
Alors que les FARDC et leurs partenaires de la Brigade d’intervention de la MONUSCO viennent d’infliger une sévère défaite aux forces négatives de la rébellion ougandaise de l’ADF, les éléments de cette rébellion étrangère en déroute viennent de se signaler par un comportement de revanche qui consiste à faire payer aux Congolaises et aux Congolais l’échec de leur tentative de très longue durée de se cramponner indéfiniment à cette partie du territoire de la RDC. Des attaques terroristes d’une grande lâcheté et d’une cruauté indescriptible viennent en effet d’endeuiller la province du Nord Kivu respectivement à Oïcha et à Beni, coûtant la vie à une trentaine de nos compatriotes, civils et militaires.
C’est depuis les années ’90 que ces éléments criminels en provenance de l’Ouganda voisin se sont repliés dans cet espace qu’ils ont sanctuarisé dans leurs opérations contre le gouvernement en place dans leur pays. Des troupes des défuntes Forces armées zaïroises les avaient combattues sans succès. C’est grâce à la récente réforme de fond de nos forces de défense et de sécurité entreprise par le Président Joseph Kabila Kabange et à l’appui déterminant de nos partenaires de la Brigade internationale de la MONUSCO que toutes les places fortes de ces criminels ont pu être détruites. Plutôt que de rebrousser chemin et rentrer dans leur pays, les éléments résiduels de l’ADF se livrent désormais à une sorte de baroud d’honneur en recourant à la technique terroriste de " hit and run " (frapper et s’enfuir). C’est ce qui a été constaté à Oïcha il y a quelques jours et à Beni il y a quelques heures. Ces nouveaux crimes sont inutiles car ils ne procureront aucun gain stratégique à leurs exécutants. Le Gouvernement de la RDC les condamne et présente ses condoléances aux familles endeuillées du Grand Nord en leur assurant de sa détermination à effacer du sol congolais le terrorisme de la force négative ADF.
La géographie du Grand Nord montagneux et parsemé de forêts denses facilite les desseins de petits groupes de terroristes qui peuvent facilement trouver refuge dans des sites inhabités et difficilement accessibles qu’ils connaissent pour les avoir écumé pendant près d’un quart de siècle. Les enquêtes diligentées depuis les premières attaques qui ont suivi la chute des places fortes rebelles aux mains des FARDC donnent également à croire qu’il existe quelques réseaux de complicité extérieure et locale avec ces truands, des réseaux qu’il faut impérativement éradiquer. La main noire étrangère dans cette résurgence de l’humainement inacceptable à Beni et ses environs tire ses racines de la longue histoire du projet funeste de déstabilisation de l’Est de la RDC ourdi par des phalanges fascistes de la région des Grands Lacs maintes fois dénoncés par la RDC et dont la Communauté internationale commence seulement à se faire une idée précise. Nous connaissons tous le but que ces phalanges poursuivent avec acharnement : démontrer que malgré la défaite du M23 à Goma, Rutshuru et Nyiragongo, la RDC ne sera jamais capable de contrôler son territoire.
Mais il existe aussi, hélas, des complicités locales avec ces égorgeurs d’innocents. Et c’est le lieu pour le Gouvernement d’en appeler à la participation de toutes les Congolaises et tous les Congolais du Grand Nord pour se désolidariser de manière concrète de ces tueurs sans foi ni lois. Nous appelons notre population à se montrer responsable et politiquement conséquente en coopérant pleinement et entièrement avec les forces de défense et de sécurité dans les opérations de traque des forces négatives pour le retour de la paix.

II. CONSIDERATIONS SUR LA REVISION CONSTITUTION-NELLE

Les débats sur la révision ou non de certaines dispositions de la constitution de notre pays ont été marqués, ces dernières semaines par des observations, émises par Mme Linda Thomas-Greenfield, une officielle américaine qui s’est invitée dans ce débat congolo-congolais dans une tribune libre que l’hebdomadaire Jeune Afrique a publié. Il y a eu également une mise au point faite au nom de la CENCO par son Secrétaire général après des incidents entre des membres du clergé et des jeunes dans certaines paroisses du pays à la suite des appels lancés contre le projet de révision de la constitution à partir des lieux de culte.
S’agissant des idées exprimées par Mme Thomas - Greenfield, il s’agit bien d’idées personnelles, parce qu’autrement c’est par une voie appropriée que nos plus hautes autorités auraient été saisies, les affaires entre Etats ne se réglant pas encore à ma connaissance dans les colonnes des journaux, n’en déplaise à un M John Kalonji de l’Ambassade des Etats-Unis à Kinshasa qui s’est évertué à distribuer à la quasi-totalité des décideurs congolais les réflexions de Mme Thomas-Greenfield comme si il voulait nous forcer à la suivre.
Pour notre part, nous relevons autant le simplisme que l’arbitraire de certaines allégations faites par Mme Linda Thomas-Greenfield. Notamment lorsqu’elle lie les aspirations démocratiques légitimes des africains à la limitation du nombre des mandats présidentiels, un concept qui n’intéresse pas grand monde en dehors des microcosmes politiques. Etant donné, comme chacun le sait, que de par le monde existent des Etats démocratiques qui n’ont pas jugé essentiel de limiter les mandats de leurs Chefs d’Etat. Bien au contraire, il s’observe à cet égard à travers le monde une recherche d’équilibre entre les institutions dont la stabilité est garante de l’existence de l’Etat et des communautés qui y vivent, et l’indispensable ouverture au changement et l’évolution. Ceci pour dire que les systèmes démocratiques les plus stables sont de toute évidence ceux qui ont réussi une synthèse de cette dialectique entre ce qui dans un Etat doit demeurer stable et ce qui est appelé à évoluer constamment ou régulièrement. Prétendre comme l’a fait Thomas-Greenfield que les pays où un dirigeant peut se présenter à plus de deux mandats consécutifs ne sont pas démocratiques est un véritable abus de langage, sauf à nous dire que l’Allemagne d’Angela Merkel, le Luxembourg de Jean-Claude Junker ou la Bolivie de Evo Morales sont des dictatures.
Nos jeunes Etats africains, qui pour la plupart ont moins d’un siècle d’existence en tant qu’Etat indépendant, sont presque tous à la recherche de la stabilité politique qui reste la condition sine qua non aussi bien de leur existence que de leur développement. Nos Etats peuvent, certes, expérimenter l’un ou l’autre modèle démocratique, l’adapter à leurs réalités pour rencontrer autant que possible les aspirations de leurs peuples. Mais on ne peut pas préjuger avant expérimentation ce qui est bon ou mieux pour l’intérêt des populations de tel pays du continent. A cet égard, les leçons de politique africaine dispensées par Mme Linda Thomas-Greenfield peuvent paraître présomptueuses.
S’agissant de la mise au point du Secrétaire général de la Conférence Episcopale Nationale du Congo rendue publique mardi dernier, le point de vue du Gouvernement est clair. Le Gouvernement condamne sans ambigüité toute tentative de museler la liberté d’opinion. Le Gouvernement condamne tout recours à la violence ou aux voies de fait pour exprimer son mécontentement ou faire peur à un Congolais à la suite d’une divergence d’opinion. En effet, la constitution de notre pays garantit en son article 23 la liberté d’opinion et d’expression et le gouvernement confirme que les services de police ont instruction de présenter aux autorités judiciaires compétentes tout individu ou groupe d’individu qui violerait ce principe.
Le Gouvernement rappelle dans le même temps que la même constitution en son article 22 protège la liberté de pensée et de conscience des citoyens. Cela veut dire que nul dans ce pays n’a le droit d’aliéner la conscience des Congolais par quel stratagème que ce soit. La constitution de la République n’admet pas que sous un prétexte ou un autre, des citoyens congolais soient dressés contre d’autres citoyens congolais qui seraient stigmatisés dans une approche discriminatoire motivée par l’adhésion ou la non adhésion à une opinion politique.
Le Gouvernement ne faillira pas dans sa mission sacrée de protéger aussi bien la liberté d’opinion que la liberté des consciences qui émettent ces opinions pour éviter que des manipulations intéressées ne compromettent la nécessaire cohésion sociale et la paix dont notre pays a le plus besoin pour échapper au triste sort que lui réservaient ses agresseurs.

III. DOSSIER SCOTT CAMPBELL
Ainsi que l’a annoncé notre estimé collègue le Ministre de l’Intérieur, le gouvernement de la République Démocratique du Congo a décidé depuis hier jeudi 16 octobre 2014, de mettre fin à sa collaboration avec Monsieur Scott Campbell, Directeur du Bureau Conjoint des Nations Unies aux droits de l’Homme, BCNUDH, au sein de la Mission de l’Organisation des Nations Unies en République Démocratique du Congo, Monusco en sigle. L’intéressé, devenu de ce fait ’persona non grata’, devrait quitter le territoire de la RDC.
On peut dire que dans cette affaire, le gouvernement a bu le calice de la patience jusqu’à la lie.
En effet, Monsieur Scott Campbell, dont le mandat en RDC consiste essentiellement à s’impliquer dans une coopération constructive avec les autorités légitimes de ce pays pour appuyer les efforts de défense et de promotion des Droits de l’Homme, s’est, au contraire illustré par des prestations systématiquement hostiles aux institutions en place. Maniant avec dextérité les contre-vérités, la désinformation et les extrapolations tendancieuses au mépris des exigences professionnelles de rigueur et d’objectivité dans l’exercice de sa mission dans un domaine aussi sensible, Monsieur Campbell est devenu la caisse de résonnance des rumeurs les plus invraisemblables sur la situation des Droits de l’Homme dans notre pays. Plus d’une fois, il s’est permis en dehors de toute vérification élémentaire des faits d’imputer " par présomption " des faits délictueux ou criminels anonymes aux membres de nos forces de défense de sécurité. Appelé au cours des réunions d’évaluation à documenter ses accusations, il se contentait de demander à ses interlocuteurs du gouvernement de " trouver et punir les auteurs inconnus pour prouver que ce n’était pas un membre du personnel de défense ou de sécurité de l’Etat"… Cette attitude constitue en elle-même une entorse aux normes en vigueur dans notre pays et aux principes généraux du droit en vertu desquels la preuve d’un fait à celui qui l’allègue. Dans son entendement, les autorités congolaises devaient apporter la preuve de leur innocence dans ces crimes réels ou supposés ou accepter sans rechigner de se voir livrer en pâture à l’opinion internationale.
Au chapelet de contre-vérités s’ajoute, dans le chef du BCNUDH et de Monsieur Scott Campbell, le refus systématique de prendre en compte les remarques et clarifications dûment documentées lui fournies à chacun de ses rapports par les instances gouvernementales compétentes. Le mépris ainsi affiché à l’égard d’un gouvernement auprès duquel il était accrédité ne nous paraissait plus de nature à permettre un travail profitable à la promotion des valeurs des Droits de l’Homme auxquelles nous sommes attachés.
Il a été constaté, le Ministre Muyej l’a effleuré hier, de bien curieuses accointances fonctionnelles entre le N°1 du BCNUDH à Kinshasa et des membres connus et reconnus d’une certaine opposition (appelons-la non républicaine pour ne pas utiliser un qualificatif plus désobligeant) dont les officines sont sources de plusieurs éléments professionnellement inacceptables dans les rapports estampillés BCNUDH. Au cours des évaluations avec le Gouvernement, Monsieur Campbell avait été maintes fois alerté sur le fait que ses services étaient instrumentalisés par les responsables de ces officines de la haine qui passent le plus clair de leur temps à ruminer des plans machiavéliques de vengeance contre le Président Joseph Kabila, " coupable " de les avoir défait aux élections de 2011. En vain car il n’en tint aucun compte et continua à répandre aux quatre vents des rapports sur les droits de l’homme en RDC qui n’étaient que des copies des brûlots politiquement motivés de l’opposition non républicaine.
La dernière livraison de ses rapports, celle publiée le mercredi 15 octobre dernier et qui porte sur l’opération " Likofi" menée par 350 éléments de nos forces de police, avec la collaboration de 8 magistrats dont 4 civils et 4 militaires en est illustration.
Cette publication est intervenue juste le lendemain du jour où Monsieur le Premier Ministre venait de confirmer la poursuite d’une nouvelle phase de ladite opération devant la représentation nationale, inquiète de la recrudescence du phénomène " Kuluna " après le brillant succès de " Likofi 1 ". C’est dire que l’un des objectifs des auteurs était de contrarier cette initiative du Gouvernement.
Bien plus, le rapport est truffé de contre-vérités dont relevons quelques-unes ci-après :
1. Comme lorsqu’il prétend que les policiers impliqués dans l’opération " Likofi " portaient des cagoules et se déplaçaient à bord de véhicules de type jeep sans plaque d’immatriculation alors que ces policiers en uniformes réglementaires ne portaient pas de cagoules et n’intervenaient pas à bord de Jeep, mais de Pick Up dotés de plaques clairement identifiables.
2. Comme lorsque le BCNUDH affirme que " les agents de la police auraient été accompagnés d’indicateurs pour les aider à identifier les victimes " alors qu’en réalité, l’opération, menée après qu’une banque des données fut constituée sur les inciviques communément appelés ’’kuluna’’ avec à l’appui une cartographie spécifiant la composition et la localisation des différentes groupes, ce qui rendait inutile tout recours à des indicateurs.
3. Comme lorsque ledit rapport allègue de 9 d’exécutions sommaires en escamotant délibérément les cas de légitime défense qui ont pourtant été certifiés et le fait qu’il s’était agi d’une traque contre de bandits armés violents et pas d’une opération contre des " petits délinquants " comme ils ont été qualifiés par le BCNUDH.
4. Comme lorsqu’on accuse la PNC de 32 cas de "disparitions forcées" alors que tout Kinshasa sait que la plupart de ces " Kuluna " prétendument disparus avaient quitté d’eux-mêmes Kinshasa pour se réfugier à Brazzaville (RC), au Bandundu ou au Bas-Congo lorsqu’ils s’étaient sentis identifiés et cernés dans leurs quartiers ; ce qui donne à croire que M. Scott et ses enquêteurs reprochent au gouvernement d’avoir osé mettre la pression sur ces bandits. Un véritable détournement de la mission du BCNUDH qui s’est mis ainsi à défendre les droits des malfrats et non ceux des paisibles citoyens.
On note en outre une contradiction flagrante dans le rapport qui s’étale sur des éléments relevant la volonté de la PNC de dissimuler par tous les moyens leurs agissements mais prétend en même temps avoir eu accès à des sources crédibles au sein de ce corps indiquant que " La plupart des exécutions auraient été commises par balles, étranglement ou pendaison parfois en présence de haut-gradés ".
Selon le récit très romancé de M. Scott Campbell, un officier supérieur de la police se chargeait de récupérer les corps pour les déposer à la morgue de l’Hôpital Général de Référence de Kinshasa (bizarre pour une police déterminée à dissimuler par tous les moyens ses agissements !). Dans cet hôpital, un agent en charge des Kulunas les recevait et entreposait les corps des victimes que l’on ressortait à nouveau pour les transporter ensuite à bord d’un camion remorque sur la route du Bandundu pour les jeter dans le fleuve ou les enterrer dans des fosses communes. Il s’agit ni plus ni moins de pures affabulations destinées à présenter les artisans de la tranquillité vécue par la population kinoise grâce à l’opération " Likofi " comme des bourreaux des citoyens congolais. On ne peut être plus menteur et malveillant.
En un mot comme en mille, le caractère non objectif et partisan de l’action de M. Campbell ne faisait plus l’ombre d’aucun doute depuis ces trois dernières années. Pareille situation compromettait non seulement l’image de nos institutions mais aussi et surtout la sécurité de l’Etat du fait de la démoralisation subséquente de nos forces de défense et de sécurité. Son insouciance récurrente face à toutes les objurgations à ce sujet a conduit le Gouvernement à se résoudre à la solution radicale de la séparation.
Ceci dit, le gouvernement n’excuse pas les cas réels de dérapages dont les auteurs (pas un seul comme le rapport le fait croire) sont poursuivis conformément aux lois de la République tel qu’on a pu le constater au tribunal militaire de garnison de N’djili et au Tribunal de Grande Instance de Matete, entre autres.

IV. LE RAPPORT HUMAN RIGHTS WATCH SUR LA SITUATION DES COMBATTANTS DEMOBILISES AU CENTRE DE TRANSIT DE KOTAKOLI Le 1er octobre 2014 l’ONGDH Human Rights Watch avait publié un communiqué de presse accablant pour les autorités de la RDC. Les auteurs y faisaient état d’une situation sociale préoccupante des combattants démobilisés présents au centre de transit de Kotakoli, situé dans le territoire de Mobayi - Mbongo, dans le district du Nord-Ubangi en province de l’Equateur. Cette situation aurait provoqué, selon HRW, la mort depuis décembre 2013, de 42 combattants démobilisés, 5 femmes et 57 enfants.
La commission d’enquête dépêchée par le Vice premier Ministre, Ministre de la Défense Nationale sur les lieux le même 1er octobre 2014 composée des représentants des FARDC et de l’Agence Nationale de Renseignement, a permis d’élucider les faits tel qu’il suit :
Le centre de transit de Kotakoli comprenait au départ une population de 1.453 pensionnaires, hommes, femmes et enfants (dépendants).
1. Des ex-combattants
Image retirée. Effectif des rendus au départ (août 2013) : 941
Image retirée. Effectif des enfants soldats : 57 (récupérés par les agences pour la protection des enfants)
Image retirée. Effectif des déserteurs : 03
2. Des dépendants
* Epouses :
Image retirée. Effectif de départ  : 197
Image retirée. Effectif présents : 186
Image retirée. Décédés : 11
* Enfants :
Image retirée. Effectif de départ  : 255
Image retirée. Décédés : 65
Image retirée. Présents : 190
En somme, pendant le séjour des ex-combattants à Kotakoli, d’août 2013 à ce jour, on a enregistré 131 cas de décès dus, non à une négligence criminelle du gouvernement comme prétendu dans le rapport de HRW, mais à des maladies telles que le paludisme, la typhoïde, la fièvre jaune, le VIH/SIDA et les affections chroniques. On notera que la grande cause de ces cas de morbidité est le changement de climat.
Les autres causes immédiates et lointaines de décès sont en effet :
- L’absence des structures de santé dans la région entraînant un manque de prise en charge sanitaire aussi bien des pensionnaires du centre que des populations environnantes ;
- L’enclavement du Centre de transit et l’extrême rareté des denrées de première nécessité sur le marché local rendant difficile le ravitaillement dudit centre en produits toutes classes confondues ;
- Les difficultés d’ordre infrastructurel rencontrées dans la gestion de la chaîne de ravitaillement.
Quelques dysfonctionnements ont été décelés vers fin septembre 2014 (et non à partir de fin 2013 tel qu’annoncé dans le rapport de HRW), lesquels avait conduit les autorités compétentes à agir avec promptitude pour remédier à cette situation. Il a été décidé depuis lors (i) de suspendre dans les meilleurs délais toutes les activités du Centre de transit de Kotakoli qui n’était plus autorisé à recevoir de nouveaux pensionnaires ; (ii) de déplacer progressivement les ex-combattants qui s’y trouvaient déjà vers les centres de Kitona et Kamina ; (iii) de ramener les dépendants (femmes et enfants) dans leurs milieux d’origine moyennant un kit de survie par épouse et par enfant afin de leur permettre une meilleure réinsertion sociale.
Je vous remercie.

Lambert MENDE OMALANGA
Ministre des Médias, chargé des Relations avec
le Parlement et de l’Initiation à la Nouvelle Citoyenneté
Porte-parole du Gouvernement