Durant le mois de février 2016, le Bureau conjoint des Nations Unies pour les droits de l’homme(BCNUDH) a documenté 332 violations des droits de l’homme sur le territoire de la RDC, ce qui représente une baisse par rapport au mois de janvier 2016 au cours duquel 411 violations avaient été enregistrées. Ces chiffres ont été livrés par son directeur Aranaz, hier mercredi 16 mars 2016 au cours de la conférence hebdomadaire de la Monusco à Kinshasa Gombe.
Les provinces les plus touchées, restent celles de l’Est de la RDC (180 violations et 226 victimes), à savoir les provinces du Nord-Kivu (96 violations), de l’Ituri (46 violations), du Tshopo (15 violations), du Sud-Kivu (12 violations) et du Haut-Uélé (11 violations). Les types de violations les plus rapportées sont les atteintes au droit à la liberté et à la sécurité de la personne (101 violations et 281 victimes), les atteintes au droit à l’intégrité physique (81 violations et 116 victimes), les atteintes au droit de propriété (62 violations) et les atteintes au droit à la vie (47 violations et 56 victimes).
Les agents étatiques (PNC, FARDC, et autres autorités administratives) ont été responsables, sur l’ensemble du territoire de la RDC, de 66% des violations documentées, soit 220 violations ayant fait 306 victimes, dont neuf exécutions extra-judiciaires ayant fait neuf victimes. Parmi les agents de l’État, les principaux auteurs des violations des droits de l’homme documentées au cours de ce mois par le BCNUDH sont les agents de la PNC qui sont responsables de 119 violations des droits de l’homme ayant fait 214 victimes. Les militaires des Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) sont, quant à eux, responsables de 54 violations ayant fait 64 victimes.
Les combattants de l’ensemble des groupes armés ont été responsables de 112 violations des droits de l’homme ayant fait au moins 148 victimes. Parmi les groupes armés, les combattants des Forces de résistance patriotique de l’Ituri (FRPI) sont les principaux auteurs des violations des droits de l’homme rapportées durant le mois de février 2016 avec 34 violations ayant fait 36 victimes, suivis des combattants des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) qui sont responsables de 33 violations ayant fait 43 victimes.
Il convient de noter qu’au cours du mois de février 2016, le BCNUDH a documenté 71 violations des droits de l’homme et des libertés fondamentales liées à la restriction de l’espace démocratique sur l’ensemble du territoire congolais. Ces violations ont été commises principalement dans les provinces du Haut-Katanga et de Kinshasa (14 cas chacune), suivies par les provinces du Sud-Kivu (huit cas), du Tanganyika, du Nord-Kivu et du Kasaï-Occidental (cinq cas chacune). Les violations les plus rapportées sont les atteintes à la liberté de réunion pacifique (25 cas), au droit à la liberté et à la sécurité de la personne (22 cas), et celles à la liberté d’opinion et d’expression (12 cas). Ceci porte à 383 le total de violations des droits de l’homme en lien avec la restriction de l’espace démocratique documentées depuis le 1er janvier 2015.
Tshieke Bukasa