Parmi les cas soulevés, figurent ceux de Christopher Ngoyi Mutamba, Fred Bauma
Winga et Yves Makwambala qui sont toujours privés de liberté
Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a clos la semaine dernière sa session ordinaire dont les travaux ont été ouverts le 20 février dernier au palais des Nations, à Genève.
Bien que la République démocratique du Congo ne figurait pas à
l’agenda, plusieurs rapports y ont quand même fait référence. Ces rapports publiés sur la RDC concernant les atteintes graves aux droits de l’homme suscitent l’inquiétude des Nations unies. Il est notamment rappelé la détention arbitraire du défenseur des droits de l’homme Christopher Ngoyi, et de deux militants pro -démocratie Fred Bauma Winga et Yves Makwambala.
C’est une situation très préoccupante en raison du nombre de personnes menacées, estime Michel Forst du Conseil des droits de l’homme. Pour rappel, la Cour suprême de Justice(CSJ) a refusé la liberté provisoire sollicitée par les avocats de Fred Bauma et Yves Makwambala, deux militants pro-démocratie détenus depuis Mars 2015 à Kinshasa.
Quant à l’activiste des droits de l’homme Christopher Ngoyi Mutamba, il est aussi toujours privé de liberté depuis son arrestation pour le moins arbitraire. Les deux militants pro-démocratie premiers ont même entamé une grève de la faim qu’ils ont heureusement suspendue, après conseil de plusieurs personnalités de la société civile.
Fred Bauma et Yves Makwambala, deux militants de La Lucha, mouvement créé à Goma en 2012 à l’initiative de plusieurs étudiants aujourd’hui dans le collimateur des autorités, sont détenus depuis un an à Kinshasa. Ils ont été arrêtés au cours d’une rencontre internationale sur la bonne gouvernance en Afrique organisée par le mouvement Filimbi, et sont poursuivis par la justice congolaise pour » complot contre le président Joseph Kabila « .
» La détention prolongée de Fred Bauma et d’Yves Makwambala un an après leur arrestation est un rappel inquiétant de la volonté des autorités congolaises de faire taire la contestation pacifique « , a déclaré Ida Sawyer, chercheuse senior auprès de la division Afrique de Human Rights Watch.
Pour la chercheuse senior de HRW, » les autorités congolaises devraient immédiatement abandonner les poursuites sans fondement et libérer Bauma, Makwambala et les autres activistes et hommes politiques détenus pour le seul fait d’avoir exprimé pacifiquement leurs opinions politiques « .
Christopher Ngoyi est en détention depuis janvier 2015, après les manifestations qui ont secoué la ville de Kinshasa pour contester la tentative de réforme de la loi électorale par laquelle le pouvoir voulait conditionner la tenue des élections par l’organisation d’un recensement général de la population. Ce qui devrait automatiquement occasionner le glissement tant redouté au sommet de l’Etat.
Depuis lors, l’état de santé de l’activiste Christopher Ngoyi s’est détérioré. Il est très malade, à en croire son fils, Me Patrick Ntambwe, avocat dans cette affaire.
Outre le cas Christopher Ngoyi Mutamba et Yves Makwambala, il faut signaler l’arrestation et la condamnation à six mois de prison ferme d’autres activistes de la LUCHA arrêtés à Goma, dans la matinée du 16 février 2016, peu avant la journée » ville morte « . Il s’agit entre autres de Rebecca Kavugho, Serge Sivya, Justin Kambale, John Anipenda, Ghislain Muhiwa, Melka Kamundu.
Par Godé Kalonji