Un calendrier global pour des élections crédibles jusqu‘en 2016. Réconforté par la position unanime et sans controverse des Envoyés spéciaux de la Communauté internationale dans la région des Grands Lacs, Martin Kobler,
représentant spécial du secrétaire général des Nations-Unies en RD Congo, est revenu à la charge, hier mercredi 4 juin 2014, pour réaffirmer l’option d’un calendrier « global » des scrutins qui doit comprendre non seulement des élections locales, mais aussi nationales et présidentielle, à l’horizon 2016. A en croire le patron de la Mission des Nations-Unies pour la stabilisation de la RD Congo (Monusco), seul ce calendrier permettra aux partenaires de la RDC de discuter sur le financement à apporter à cet événement sensible pour la nation. « La Communauté internationale est prête à soutenir ces élections, mais sous cette condition... », a martelé Martin Kobler.
Afin de dissiper tout malentendu lié à la présence de 15 agents de la Monusco au sein de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), qui vient de publier un calendrier fortement contesté par une catégorie de la classe politique et une bonne frange de la Société civile plutôt favorables à un calendrier consensuel, Martin Kobler a souligné qu’il s’agit là des experts qui y travaillent pour des raisons techniques. Donc, ils n’ont rien n’à avoir avec l’élaboration du calendrier électoral. « Mais, c’est important d’avoir tout le calendrier afin d’être en position de financement. Nous savons par exemple que les locales demandent près de 300 millions USD. Cependant, pour les autres, il faut également connaitre le budget qu’il faut et la hauteur du financement de la RDC et de la Communauté internationale... », a-t-il appuyé.
Au sujet des réunions avec l’opposition que le président de la République, Joseph Kabila, a condamnées au cours de sa récente rencontre avec les ambassadeurs, e patron de la Monusco a simplement répondu que les Envoyés spéciaux ont tenu plusieurs tables rondes avec les diverses catégories de la vie publique congolaise. « Pour moi, c’est comme si on invitait des gens pour déjeuner à la maison. S’ils viennent, on partage le repas, sinon, on mange seul. Ma mission est d’offrir les bons offices. On les offre qu’à ceux qui ont des problèmes le plus souvent pour leur permettre de se parler. C’est naturellement un processus volontaire... », a répondu le représentant de Ban ki-Moon, se refusant toutefois à ajouter plus que ça.
Il convient de noter qu’à l’issue de leurs rencontres et consultations avec les différents acteurs du microcosme politique national ( Président de la République, Premier ministre, membres de la Ceni, activistes de la Société civile, animateurs du Mécanisme national de suivi de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba, etc.), les envoyés spéciaux pour la région des Grands lacs ont tenu presque les mêmes propos que Martin Kobler au cours d’une conférence de presse, animée le mardi 3 juin 2014 au Quartier général de Monusco. D’une voix unanime, ces délégués spéciaux ont salué les progrès réalisés par la RDC dans la mise en œuvre des engagements souscrits au terme de l’Accord-cadre, mais ont tous aussi demandé un calendrier global des élections à l’horizon 2016. « Il est important pour le peuple de savoir ce qui sera fait en 2016, et nous, la Communauté internationale, serons à même de réaliser ce qui est important en termes de besoins pour le soutien de ces scrutins. Le calendrier des élections locales, municipales et communales, c’est bien, mais on veut un calendrier global», a même précisé Mary Robinson, l’envoyée spéciale du Secrétaire général des Nations-Unies pour la région des Grands lacs.
Ont autant pris part à ce rendez-vous avec les médias, Martin Kobler, représentant spécial du Sg des Nations- U nies et chef de la Monusco; Boubacar Diarra, envoyé spécial de la présidente de la Commission de l’Union Africaine pour la région des Grands lacs Russ Feingold, envoyé spécial des USA pour la Région des Grands Lacs ; et Koen Vervaeke, haut coordinateur de l’Union Européenne pour la région des Grands, lacs.
Pour eux, les élections étant un rendez-vous crucial pour le RDC et pour la région, il faut des élections parfaites, qui reflète la volonté du peuple. « Nous verrons comment les élections locales seront engagées pour nous permettre d’évaluer notre soutien... Le monde entier observe si le Congo va avancer ou régresser», a ajouté le représentant américain, précisant par ailleurs qu’ « ils sont là pour donner des orientations, des conseils, tout en respectant la souveraineté de la RDC ».
Somme toute, dans l’entendement de ces Envoyés spéciaux, toutes les élections doivent être organisées dans l’espace compris entre 2014 et 2016. Faire autrement équivaudra à un passage en force de l’abbé Malumalu, tenté de rééditer son propre exploit de 2006 et celui de son prédécesseur, le « pasteur » Ngoy Mulunda en 2011.
Tshieke Bukasa
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