Empêchés de se rendre à Kashobwe, son village natal : Katumbi et sa famille victimes de l’intolérance politique

Jeudi 25 février 2016 - 11:34

Sur ordre du responsable de l’ANR/Katanga, Moïse Katumbi Chapwe et sa famille ont été débarqués hier mercredi d’un avion à destination de Kashobwe. Ils n‘ont pu reprendre place à bord de l’aéronef que deux heures plus tard à la suite d’âpres tractations qui n’ont rien donné quant à l’infraction commise par l’ancien gouverneur du Katanga. Ce énième harcèlement fournit la preuve, une fois de plus, de l’intolérance politique à l’endroit du président du TP Mazembe.

 

Moïse Katumbi Chapwe passe désormais pour l’un des hommes politiques les plus persécutés en RD Congo. Son péché : avoir basculé dans l’Opposition. Ancien gouverneur de l’ex-province du Katanga avait démissionné, fin 2015, de ce poste et de son parti le PPRD. Ce choix courageux lui a attiré toutes les foudres de la MP qui ne lésine pas sur les moyens pour le harceler, le persécuter et, au besoin, l’achever politiquement.

 

Le calvaire que l’homme des trois penaltys subit depuis son départ de la MP n’a de pareil que le chemin de la croix. Ses faits et gestes sont surveillés à la loupe. Ses déplacements à l’intérieur comme à l’extérieur du pays sont placés en permanence sous e feu des projecteurs commandés à partir de certains bureaux à Lubumbashi et à Kinshasa. La MP, plus particulièrement le PPRD, ne cache pas son ire. Au contraire, les pouvoirs publics, sous le diktat de ce parti présidentiel, ne ratent jamais une occasion pour manifester à Moïse Katumbi leur hargne.

 

Dans cette détermination à « lui faire la peau » coûte que coûte, les agents et cadres - tous services confondus- mis à ses trousses se distinguent par la commission de violations des droits humains et des libertés fondamentales. Ils brillent par des tracasseries, le harcèlement et la persécution. La maladresse qui accompagne toutes ces actions est telle que l’on ne se limite plus à la personne de Moïse Katumbi Chapwe, l’on s’en prend même à sa famille.

 

Hier mercredi, l’ancien gouverneur du Katanga s’est rendu en compagnie de son épouse et de ses enfants à l’aéroport international de la Luano. Destination Kashobwe, son fief natal situé le long de la rivière Luapula à la frontière entre la RDC et la Zambie. C’est un village en pleine urbanisation grâce aux efforts que ne cesse de consentir ce fils du pays qui en a fait un site touristique avec un hôtel trois étoiles, un super marché, un hôpital moderne, etc.

 

Apres les formalités d’usage, Moïse Katumbi et sa famille ont pris place à bord d’un avion privé loué pour la circonstance. Raison : son jet médicalisé a été frappé d’interdiction d’atterrir à Lubumbashi pour des raisons non élucidées jusqu’à ce jour. Aussi, après son dernier accident de la circulation, il a dû, la mort dans l’âme, se débrouiller pour quitter le pays.

 

Quelle a été leur surprise de voir des agents monter à bord pour crier que l’aéronef ne pouvait plus décoller et que tous les passagers devaient descendre rejoindre le bureau de l’ANR/ Luano. En ce moment précis, indiquent nos sources, Moise Katumbi a dû se rendre à l’évidence qu’il est, à coup sûr, dans l’œil du cyclone. II a eu pitié de ses enfants qui ne comprenaient rien à ce cinéma grandeur nature. Quel traumatisme pour ces enfants qui se sont demandé à quoi pouvait bien rimer pareille intervention (intempestive !) des services à l’encontre de paisibles citoyens qui se déplacent tout bonnement dans leur pays?

Ne pouvant pas opposer de résistance, Moïse Katumbi Chapwe et sa famille sont aussitôt conduits au poste de l’ANR où ils vont subir un interrogatoire en règle. La Constitution de la RDC ne garantit-elle pas la libre circulation des personnes et de leurs biens? Et puis, dans le cas d’espèce, rien n’a pu être mis à leur charge. Après deux heures de tractations, l’ancien gouverneur et sa famille ont du être autorisés à reprendre place à bord de l’aéronef à destination de Kashobwe. Quelle image du pays renvoie-t-on au plan international?

 

Cette énième tracasserie rajoute l’eau au moulin de ceux qui critiquent la politique de Kinshasa en matière de brimades, répressions et autres restrictions de libertés. Bien plus, elle justifie les distances prises par l’ancien sociétaire du PPRD et de la MP. Exaspéré par cette tendance à la déviation de son ancienne famille politique, Moïse Katumbi avait décidé de rejoindre l’Opposition afin de lutter avec ses pairs contre le projet de modification de la Constitution et pour le respect des délais constitutionnels.

 

Par ailleurs, selon ses proches, la persécution du président du TP Mazembe daterait même de quelques années seulement après son élection à la tête du Katanga. Ayant mis des bouchées doubles dans la reconstruction de la province minière, on avait vite fait de lui trouver des poux sur la tête.

 

Une action en justice fut introduite auprès des juridictions belges pour corruption et enrichissement illicite. Ses détracteurs ont fait croire que l’homme devait sa richesse à son passage à la tête du Katanga. Mal leur en prit car, aucune preuve n’était venue, étayer ces allégations au point que la justice décida un non-lieu.

 

Sans se lasser le moins du monde, les mêmes sont revenus à la charge au pays en inventant une scabreuse affaire d’occupation des mines ayant appartenu à la Gecamines. Ils ont même ajouté le détournement des deniers publics. Là aussi, Moe Katumbi a eu gain de cause et les fameuses plaintes ont tourné court.

 

Comme si cela ne suffisait, ils ont encore fait un montage grossier selon lequel, des camions trucks appartenant à Moïse Katumbi avaient été, saisis au poste frontière de Kasumbalesa pour avoir transporté des produits miniers non autorisés en provenance de Kolwezi, Non seulement Moise Katumbi ignorait tout de ces produits, mais également, il ne comptait plus de compagnie de transport des produits miniers.

 

Désabusés à chaque fois, les fossoyeurs de l’homme de trois penaltys rivalisent d’inspirations afin de trouver quoi mettre à sa charge afin de le couler politiquement. C’est le cas de ces documents en circulation et déposés à l’Onu et dans certaines chancelleries selon lesquels il serait à la tête d’une rébellion en gestation. Tout cela aux fins de ternir son image dans l’opinion nationale et internationale. La vérité est têtue, dit-on. Comme la lumière, elle finit par éclater au grand jour.

 

LE POTENTIEL