ETIENNE TSHISEKEDI APPELLE À UN NOUVEAU COMPROMIS DE LA CLASSE POLITIQUE

Lundi 25 avril 2016 - 05:24
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Le président national de l’UDPS, Etienne Tshisekedi wa Mulumba, en soins depuis 2014 en Belgique, est fortement préoccupé par l’avenir de la RD Congo. Pour le lider maximo, " seul un nouveau compromis de la classe politique, issu de ce dialogue réglera toutes les questions d’ordre politique qui se posent au pays ". Etienne Tshisekedi l’a dit dans un message daté depuis la capitale belge, Bruxelles, envoyé aux combattants de l’UDPS, à l’occasion du 26ème anniversaire de l’ouverture démocratique en RDC le 24 avril 1990.
Ce document a été lu par le Secrétaire général de l’UDPS, Bruno Mavungu, lors du meeting organisé le samedi 23 avril au siège du parti à Kinshasa. " Je reste convaincu que seul le dialogue politique répondant aux attentes de notre peuple, nous permettra de dégager un indispensable consensus pour résoudre la crise et tenir les élections transparentes, crédibles et apaisées dans le respect de notre charte fondamentale ", a souligné Etienne Tshisekedi.
Par la même occasion, il a demandé à la communauté internationale non seulement de s’impliquer dans l’organisation globale du Dialogue mais également de prêter mains fortes, travailler aux côtés d’Edem Kodjo.
Etienne Tshisekedi a annoncé que son " retour au pays dans quelques jours sera, entre autres, qu’ensemble nous puissions mettre tout en œuvre en vue de consolider les acquis démocratiques de notre longue lutte et faire obstacle à toute tentative de conservation de pouvoir au profit d’un groupe décidé à pérenniser le règne de défi ".
Lire ci-dessous, l’intégralité du message d’Etienne Tshisekedi à l’occasion du 26ème anniversaire de l’ouverture démocratique en RDC le 24 avril 1990.

Didier KEBONGO

Message du Président élu et Président de l’UDPS à la Nation à l’occasion du 26eme anniversaire
de l’ouverture démocratique en RDC le 24 avril 1990
Congolaises et Congolais Chers compatriotes,
II y a 26 ans, jour pour jour, que le régime le plus dictatorial et le plus répressif d’Afrique, a été défait dans son credo et sa praxis par notre peuple et contraint à proclamer le pluralisme politique et syndical en RDC, à la suite d’un combat héroïque mené avec détermination, intrépidité et ténacité par L’UDPS, rejointe par des millions des Congolais.
Chers compatriotes,
Cette date revêt une importance historique dans la mesure où elle marque d’une part, le rejet par le peuple congolais, de tout système d’assujettissement et d’autre part, sa ferme volonté de vivre dans un Etat de droit démocratique dans lequel fleurissent la liberté, la justice, la primauté de l’intérêt général et du bien commun.
Force est de constater malheureusement que la voie de notre cheminement vers la démocratisation demeure parsemée d’embûches et d’obstacles à cause de l’absence d’une réelle conversion à la démocratie des tenants du pouvoir, réfractaires au changement de société dont rêve la majorité de nos concitoyens.
Cette résistance s’observe dans la gouvernance du pays et s’est confirmée lors des deux cycles électoraux organisés dans le cadre du nouvel ordre politique voulu démocratique, mais qui se sont soldés par deux coups de force sanglants perpétrés pour faire obstruction au verdict des urnes et principalement, le coup de force du 28 novembre 2011 qui est la cause essentielle de l’impasse politique actuelle.
Fidèle à ma philosophie de non-violence et à notre culture de règlement pacifique des conflits, j’ai préconisé le dialogue comme voie royale pour résoudre la présente crise politique.
L’on sait que pour l’UDPS, ce dialogue est celui qui tire son origine de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba, entériné par les Résolutions du Conseil de Sécurité des Nations-Unies.
Pour résoudre cette crise, j’ai rendu publique, en date du 14 février 2015, la Feuille de route de mon Parti. Celle-ci donne les pistes de solution pour un compromis politique permettant l’organisation des élections présidentielle et législatives apaisées dans le respect de la Constitution en vue de réaliser la réconciliation nationale et d’assurer un meilleur avenir à notre peuple.
Chers compatriotes,
Le vote, le 30 mars dernier, de la Résolution 2277 par le Conseil de Sécurité et la désignation de Monsieur Edem KODJO comme Facilitateur, m’ont paru des avancées significatives sur la voie de la tenue effective du Dialogue politique.
C’est ainsi que j’ai été amené, après avoir pris acte de cette désignation, à dépêcher trois délégués auprès du Facilitateur, chargés de s’assurer de la concordance des vues entre la perception du dialogue politique par le Facilitateur et son schéma de la facilitation avec la Feuille de route de l’UDPS et la Résolution 2277 du Conseil de Sécurité des Nations-Unies.
Cette mission étant toujours en cours, je me réserve de tirer les conséquences dans le sens de la date-buttoir du 24 Avril contenue
Dans mon communiqué du 10 avril 2016, convaincu que les préoccupations de l’UDPS seront très rapidement prises en compte.
Chers compatriotes,
La Constitution en vigueur dans notre pays dont nous-mêmes et les partenaires de notre pays exigeons le respect absolu, est le produit d’un accord laborieusement négocié par l’ensemble de la classe politique congolaise comme fondement d’un régime républicain, seul à même de favoriser la cohésion nationale, l’harmonie, la paix et le développement.
Nul n’a le droit d’en disposer quand ces dispositions l’arrangent et de la violer lorsqu’on veut servir ses intérêts et ceux de sa famille politique.
La totalité des dispositions constitutionnelles qui en crée l’esprit républicain convenu d’un commun accord, n’appelle ni interprétation, ni débats et par conséquent, doit être de stricte observance. Doivent cesser tous les actes de provocation et d’intimidation pour vider ce rendez-vous important du dialogue politique de sa substance et parvenir à la violation constitutionnelle par l’imposition du glissement tant redouté.
Chers compatriotes,
Je reste convaincu que, seul le dialogue politique répondant aux attentes de notre peuple, nous permettra de dégager un indispensable consensus pour résoudre la crise et tenir les élections transparentes, crédibles et apaisées dans le respect de notre charte fondamentale.
De la sorte, je demande aux Organisations Internationales (ONU, UE, OIF cosignataires du Communiqué de Presse du 16 février 2016), ainsi qu’aux Etats-Unis d’Amérique de non seulement s’impliquer dans l’organisation globale du Dialogue mais encore de prêter mains fortes, travailler aux côtés du Facilitateur désigné par Madame la Présidente de l’Union Africaine en vue de répondre à notre souci de la garantie de la bonne fin des décisions, résolutions et recommandations du dialogue politique.
Seul un nouveau compromis de la classe politique, issu de ce dialogue réglera toutes les questions d’ordre politique qui se posent au pays.
J’invite donc notre peuple à rester mobilisé et prompt à répondre, comme un seul homme, à mon appel, s’il est établi qu’un groupe d’individus cherchent à sacrifier votre souveraineté et l’intérêt supérieur de la Nation sur l’autel de leurs intérêts personnels et égoïstes.
Aux Forces politiques et sociales du changement de se focaliser sur l’essentiel de notre lutte : l’union pour la défense de la Constitution et des délais qu’elle prescrit pour l’élection présidentielle.
Déjà, mon retour au pays dans quelques jours sera pour, entre autres, qu’ensemble nous puissions mettre tout en œuvre en vue de consolider les acquis démocratiques de notre longue lutte et faire obstacle à toute tentative de conservation du pouvoir au profit d’un groupe décidé à pérenniser le règne de défi.
Chers compatriotes,
Le 24 avril restera dans les annales du combat pour les droits et les libertés dans notre pays, une occasion d’une perpétuelle interpellation à chaque fois qu’il y aura des tentatives de remise en question des droits acquis et des libertés conquises dont nous avons le devoir de toujours élargir.
Vive la République !
Vive le Congo !
Fait à Bruxelles, le 24 Avril 2016
TSHISEKEDI wa MULUMBA