Evariste Boshab : « Le terrorisme est aujourd’hui la première forme de violence émergente»

Mardi 29 mars 2016 - 14:52

Les nouvelles formes de criminalité émergente préoccupent les pays d’Afrique centrale. Réunis à Kinshasa, les experts vont réfléchir sur des stratégies communes en vue de combattre ce fléau aux conséquences néfastes.

 

Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo, abrite, du 28 au 30 mars 2016 à l’hôtel du gouvernement, la 4ème réunion spécialisée sur les nouvelles formes de criminalité en émergence en Afrique centrale. La cérémonie d’ouverture de ces assises, regroupant les experts de huit pays d’Afrique centrale (Cameroun, République du Congo, République Centrafrique, Guinée Equatoriale, République démocratique du Congo…, a été présidée par le vice- Premier ministre et ministre de l’Intérieur et Sécurité, Evariste Boshab.

 

Dans son adresse, la représentante du chef du bureau régional pour l’Afrique centrale, Mme Chantai Apendeki Cinene, a indiqué que les travaux de la 4ème réunion spécialisée sur les nouvelles formes de criminalité en émergence en Afrique centrale s’inscrivent dans le cadre de trois premières tenues il y a quelque temps. Et de noter que cette émergence de nouvelles formes de criminalité dans la région de ‘l’Afrique centrale préoccupe les dirigeants de celle-ci.

Raison pour laquelle, ils sont déterminés à barrer la route à ce fléau qui a un impact négatif sur le développement de nos Etats respectifs, a fait remarquer l’officier supérieur et coordonnatrice du domaine de nouvelles formes des crimes émergents. D’où l’impérieuse nécessité d’élaborer les stratégies communes dé lutte contre la criminalité en Afrique centrale. Avant de rassurer la disponibilité permanente du bureau régional pour l’Afrique centrale à cette lutte.

 

Pour sa part, le commissaire général de la Police nationale congolaise, le général Charles Bisengimana, a déclaré: «Cette 4ème réunion sous- régionale participera certainement à la prise des recommandations idoines qui permettront aux décideurs politiques de nos pays respectifs de s’impliquer de manière plus que déterminée dans la lutte contre l’émergence de nouvelles formes de criminalité».

 

CRIMES PLUS ATYPIQUES

A l’instar d’autres pays, la RDC n’est pas indifférente à cette problématique, a souligné le général Charles Bisengimana. Et d’ajouter : « Les plus hautes instances de la République ont pris la mesure du danger qui guette la sous-région, voire tout le continent africain. Raison pour laquelle, elles n‘ont pas lésiné à accorder les facilitations nécessaires à l’organisation de cette quatrième réunion ».

Il a, par ailleurs, indiqué que cette4ème réunion se tient à un moment parti culier où tous les continents sont d’une part, en ébullition du fait du phénomène grandissant du terrorisme, et d’autre part, du fait de la récession économique et financière, source d’insécurité de tout genre.

Les derniers événements de Bruxelles nous interpellent à plus d’un point. C’est pourquoi, il a saisi cette opportunité pour présenter toute sa compassion à la Police du Royaume de Belgique.

Pour, le commissaire général de la Police, les défis qui se présentent en RDC- nécessitent de grandes réflexions. Preuve, hormis les crimes réputés traditionnels, d’autres crimes plus fluides et plus atypiques se sont développés. Illustration : la cybercriminalité, le terrorisme au modèle de Boko Haram et El Shebab, l’exploitation sexuelle des mineurs, le trafic des organes d’êtres humains. Le vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur est d’avis qu’il est difficile de combattre la criminalité seule. «Nous sommes obligés de nous unir», a souligné Evariste Boshab. Il a, en outre, évoqué les violences meurtrières dont sont victimes les populations civiles de l’Est de la RDC.

 

Dans le même registre, le vice- Premier ministre a déclaré que « le terrorisme est aujourd’hui la première forme de violence émergente». Il constitue la peste de notre temps. D’après lui, les radios périphériques crachent la haine. Il a également plaidé pour la requalification de la lutte contre la criminalité dans les pays africains. Une lutte qui, selon lui, passe par les aspects politique et stratégique, normatif et opérationnel.

Par A.T.