Exit les Concertations, bonjour le Dialogue !

Vendredi 29 mai 2015 - 04:49

L’Opposition kengiste refuse d’entonner-en chœur ?- le requiem sur les Concertations nationales. Normal. Voire naturel. "Respect des engagements pris " oblige. Mais pas que. Par attachement à une situation de rente. L’Opposition républicaine (OR) détenant des ministères à faire pâlir d’envie tout politicien congolais en mal de poste. Par instinct de survie politique aussi. Dans un Dialogue où des opposants estampillés " radicaux " seront les véritables adversaires du Pouvoir, l’OR ressemblerait au mieux à une chauve-souris politique et au pire à un ovni. Pas très sécurisant.
Alors, quoi de plus naturel que de ne s’en tenir qu’aux concertations nationales dont on devra appliquer toutes les résolutions ! Rien d’autre. « Au diable donc ce dialogue de merde ! », semblent cracher les ténors de l’OR. Qui dans l’agora politique rd congolaise reprocherait au bloc kengiste cette posture ? Même sous des dehors " légalistes ", elle cacherait mal des intérêts somme toute politiciens. Après tout, la politique c’est aussi cela.
Reste qu’en politique comme en sport, on est jugé au résultat et que c’est ce dernier qui dicte le commentaire. Pas besoin d’être orfèvre en politique zaïro-congolaise pour constater que les Concertations nationales n’ont pas évacué la contradiction principale au sein de la classe politique. Si on est sévère, on paraphraserait l’ancien président français Jacques Chirac en disant qu’elles ont fait " pschitt ". La cohésion nationale, version classe politique, est bancale.
Or, avec les échéances politiques qui pointent à l’horizon, un compromis politique s’impose pour éviter un blocage dont les conséquences pourraient sonner le glas de la concorde nationale. Des élections pour des élections en 2016 dans un pays à peine post-conflit- encore que…- ne saurait être un horizon responsable. Bien au contraire. Le Pouvoir, l’Opposition - celle qui fait et pose problème - et les forces sociales significatives ne sauraient faire l’économie du dialogue.
Face au risque que charrieraient des élections dénuées de toute concertation préalable, ce dialogue de plus serait un moindre mal. A moins que la logique des agendas cachés l’emporte sur l’impératif de stabilité nationale ! A moins que le jeu de masques si prisé par les acteurs politiques- au propre comme au figuré- ne soit l’option privilégiée par les tireurs de ficelles. José NAWEJ }