En interpellant l’ADG Constantin Mbengele du FPI (Front de Promotion de l’industrie), en décembre 2014, et en auditionnant l’intéressé en plénière en janvier 2015, le député Fidèle Likinda et l’Assemblée nationale ne visaient qu’une chose voir clair dans te dossier des crédits impayés par certains promoteurs industriels. Aussi, une Commission spéciale était- elle mise en place afin d’approfondir les dossiers. En principe, l’on ne devrait pas trouver à redire au sujet du rapport des enquêteurs de la Chambre basse du Parlement, déposé en novembre dernier sur la table du président de son bureau, dès lors que la liste des débiteurs de cet établissement public est formellement dressée et la hauteur des fonds publics à rembourser certifiée à 140 millions de dollars américains.
Le bon sens devrait commander aussi bien, aux parlementaires qu’aux décideurs politiques informés de cette impasse financière, indépendante de la bonne volonté du Comité de gestion du FPI, de privilégier strictement les éléments techniques consignés dans le rapport de la commission d’enquête de l’hémicycle de Lingwala. Logiquement, une sorte de front commun contre les pilleurs de l’argent du contribuable congolais devrait surgir de nulle part pour les contraindre de rembourser, illico presto, jusqu’au dernier sou. Et dans, l’hypothèse où leur insolvabilité serait avérée, que l’on se saisisse des biens qu’ils avaient hypothéqués en garantie des prêts reçus.
Mais, à l’allure où les spéculations vont dans tous les sens, tout se passe comme si le FPI n’aurait plus d’alternative pour rentrer dans ses droits. Ainsi, l’amalgame est vite établi entre la situation délicate dans laquelle se trouve placé cet établissement public du fait de la mauvaise foi des promoteurs industriels auxquels’ son administration avait fait confiance, et la mégestion de ses avoirs.
Pourtant, en tournant, et retournant le rapport ficelé par la commission d’enquête de l’Assemblée Nationale, la piste de la mauvaise tenue des comptes n’apparaît nulle part. Ce qui transparait,’ c’est plutôt le déficit managérial dont a souffert le FPI avant l’entrée en fonctions, il ya environ neuf ans, de l’équipe Mbengele. Et le « trou » de 140 millions de dollars américains est inscrire malheureusement au palmarès des 25 ans de vie de cet établissement, que ses gestionnaires actuels s’efforcent, depuis leur arrivée aux affaires de replacer sur la voie de la bonne gouvernance et de la réalisation de son objet social, à savoir le financement des projets industriels et sociaux à impact visibles, surtout dans l’arrière-pays.
Si le dossier des 140 millions de dollars de crédits à recouvrer, de gré ou de force, par le FPI auprès de ses débiteurs quitte le terrain technique et financier pour celui de la récupération politique, il n’y a aucun doute que la République va se tromper de véritables, cibles que sont les promoteurs industriels n’ayant pas respecté des règles du jeu clairement définies dans l’ordonnance-loi portant création de cet établissement public.
Si le résultat recherché, à travers l’enquête parlementaire, est de régler des comptes au Comité de gestion actuel, sans asseoir une accusation étayée par des fautes avérées de gestion, ce serait fort dommage pour le FPI, qui a fini par quitter la zone rouge de canard boiteux pour s’afficher, ces huit dernières années, comme un établissement public engagé dans la voie de la performance. Les observateurs pensent que l’Etat propriétaire n’a pas le droit de se tromper de piste, au risque de continuer à se plaindre, à l’image la Troïka stratégique du gouvernement, de l’assèchement des finances publiques, alors que des opportunités franches de création de richesses sommeillent au sein des trésoreries telles que celle du FPI. Les faiseurs de mandataires publics vont-ils comprendre que la politisation des postes n’a jamais porté bonheur à la République? L’affaire des 140 millions de dollars des crédits impayés à cet établissement public se présente comme un nouveau test d’évaluation du patriotisme de ceux qui ont le pouvoir de décision dans ce pays.
Par KIMP