Franck Diongo accuse la CENI et le BCECO

Vendredi 4 mars 2016 - 12:51
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L’appel d’offres international lancé le 10 février 2016 par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) pour la fourniture des kits d’enrôlement, des cartes d’électeurs et des sources d’énergie    parait fort suspect aux yeux du président du Mouvement Lumumbiste Progressiste (MLP).

Au cours d’un point de presse qu’il a animé hier jeudi 03 février 2016 au siège de son parti, Franck Diongo a indiqué que ledit appel d’offres confirme l’inféodation de la CENI à la majorité au pouvoir qui, selon lui, remue ciel et terre pour asseoir le « glissement » et permettre au Chef de l’Etat actuel de continuer à gouverner le pays au-delà de son deuxième et dernier mandat, qui devrait expirer le 19 décembre 2016.

A son avis, l’élaboration de ce dossier d’appel d’offres international par le BCECO, une agence du gouvernement, est une expression de la mainmise du pouvoir exécutif sur la CENI. « On en veut pour preuve l’option prise de recourir à un appel d’offres international ouvert, dont le processus ne demande pas moins de six mois », a souligné Franck Diongo, avant de faire remarquer que la loi relative aux marchés publics offre la possibilité de recourir à des modes des procédures susceptibles de favoriser une économie significative de temps.

Il s’agit précisément de la formule des marchés de « gré à gré », à laquelle la CENI avait recouru en 2006 et 2011 avec la société belge ZTES  ou de l’appel d’offres international restreint, avec la réduction sensible des délais aux conditions bien fixées par l’article 25,26,36,41,42,43 de la loi.

En optant pour l’appel d’offres international ouvert, la CENI et le gouvernement ignorent délibérément,  d’après Franck Diongo, les délais fixés par la Constitution pour l’organisations des élections présidentielle, dont le corps électoral doit être convoqué 90 jours avant la fin du mandat de l’actuel Chef de l’Etat.

Cet acteur politique de l’Opposition a fustigé « l’imprécision et le manque de transparence concernant les spécifications techniques du logiciel d’enrôlement, qui ouvre la voie à la planification des fraudes sur les listes électorales ».

Le président du MLP note toutefois que la CENI reconnait dans son propre dossier d’appel d’offres (page 48), contrairement aux délais élastique qu’elle diffuse dans les médias, que l’enrôlement des électeurs se déroulera pendant 60 jours, de 6 heures à 17 heures.

Eu égard  à ce qui précède, le radical opposant rejette cet appel d’offres international et demande à l’ensemble du peuple congolais ainsi qu’aux forces démocratiques d’en faire autant.

Par ailleurs, Franck Diongo a réitéré son rejet du dialogue politique initié par le pouvoir en place dans le seul but, selon lui, « d’instaurer la monarchie présidentielle en RDC ».

Il exige que la CENI retire son appel d’offres international qui s’inscrit dans une logique de violation de la Constitution et de recourir aux autres modes de passation des marchés publics légalement disponibles, qui garantissent le respect des délais constitutionnels.

Ce député de l’opposition parlementaire a récusé l’actuel président de la CENI suite à l’aliénation de l’indépendance de son institution et invité la communauté internationale à agir plus efficacement pour soutenir le peuple congolais dans sa lutte pour l’alternance au pouvoir en 2016.

Pour boucler la boucle, Franck Diongo a déchiré symboliquement et publiquement une copie de l’appel d’offres international de la CENI.

ERIC WEMBA