Infatigable et déterminé, Bavon N’sa Mputu Elima est toujours au four et au moulin. Quelques jours seulement après la grande rencontre avec ses collègues de la CEEAC au Grand Hôtel Kinshasa, le revoici au devant de la scène. Cette fois-ci, il discute et tâte le terrain sur d’autres matières, bien au-delà de la simple problématique liée au fonds de l’économie verte. Comment, en effet, jeter les bases d’une coopération sous-régionale responsable en vue d’une gestion concertée et responsable des ressources en Eau ? Telle est la question primesautière qui fonde la tenue, depuis hier, mardi 4 novembre 2014, à Kinshasa, des assises du Conseil des Ministres des Pays membres de l’Autorité du Bassin du Lac Kivu et de la Rivière Ruzizi. Ainsi pris globalement, le fond du sujet résiderait, à en croire les propos de Bavon N’sa Mputu, en l’issue des concertations visant à arrêter des stratégies communes afin de garantir les intérêts de trois pays de la Sous-région, à savoir, la RD. Congo, le Rwanda et le Burundi. Normalement, la justesse de la démarche veut qu’on débouche sur des recommandations de nature à mettre ces trois pays ensemble dans l’optique du développement durable. Vincent Biruta, le Ministre rwandais des Ressources Naturelles et l’Ambassadeur Muzeyi, le Représentant du Ministre Burundais de l’eau, sont à Kinshasa. Ils étaient hier, en effet, avec leur homologue Bavon N’sa Mputu Elima, à Béatrice Hôtel, un tout nouveau cadre idéal, très prisé pour abriter ces genres de conférences de haut niveau, à la lisière de la Gombe. Des recommandations devraient faire en sorte que les trois pays trouvent, chacun, son compte. La coopération ‘’ gagnant-gagnant’’ étant à la mode dans le monde, il va de soi que ces trois pays de la sous-région ne fassent pas exception à la règle.
Le Conseil des Ministres des pays membres de l’Autorité du Bassin du Lac Kivu et de la Rivière Ruzizi (ABAKIR), a tenu une réunion hier, mardi 4 novembre 2014, à Béatrice Hôtel à Kinshasa, à la Gombe. C’était pour renforcer la coopération entre les trois pays situés autour du Lac Kivu et de la Rivière Ruzizi, à savoir, la République Démocratique du Congo, la République du Rwanda et la République de Burundi. Ceci, pour relever le défi de la gouvernance commune, qui n’est autre que la gestion efficiente des ressources en eau, vu leur importance pour le développement socio-économique mais aussi, pour l’avenir de ces trois Etats.
L’ouverture de cette rencontre a été marquée par les discours lus respectivement, par Vincent Biruta, Ministre Rwandais des Ressources Naturelles, Ambassadeur Muzeyi Mana, Représentant du Ministre en charge de l’Eau de Burundi, et Bavon N’sa Mputu Elima, Ministre de l’Environnement, Conservation de la Nature et Tourisme en RDC. Ces derniers, ainsi que d’autres autorités régionales et internationales, ont tenu une réunion à huis clos, pour harmoniser les vues et arrêter des stratégies nouvelles en cette matière d’intérêt commun. Trois points étaient donc à l’ordre du jour, notamment, les impératifs de développement afin de garantir aux générations actuelles et futures, un développement harmonieux, la signature de la Convention Internationale sur la Gestion Intégrée des Ressources en Eau (GIRE) du Bassin du Lac Kivu et de la Rivière Ruzizi et, enfin, la mise en place des Statuts de l’Autorité dudit Bassin.
«L’approche de Gestion Intégrée de la Ressource en Eau dans ce bassin représente l’un des enjeux multidimensionnels cruciaux majeurs. Car, elle va permettre non seulement, d’assurer une meilleure durabilité de ces eaux mais aussi, de prendre des mesures appropriées et de fixer des règles communes pour la régulation des activités anthropiques et celles endogènes au Lac Kivu», telle est l’une des phrases si rassurantes, prononcées par Bavon N’sa Mputu, lors de son discours d’ouverture. Il a poursuivi son propos, en disant que l’approche de GIRE aura des répercussions positives sur le plan environnemental, sécuritaire, de la santé publique avec la présence du gaz (CH4) et du dioxyde de carbone (CO2) en forte concertation dans les eaux Lac Kivu. Sur le plan énergétique et aussi sur le plan socio-économique avec le développement de la Pêche.
Vincent Biruta, le Ministre Rwandais des Ressources Naturelles, n’a pas manqué, pour sa part, de rappeler les activités régionales et internationales auxquelles l’ABAKIR a eu à participer jusque-là. Il a cité, par exemple, la semaine Ougandaise en Eau, les Conférences sur le changement climatique, la semaine Africaine de l’eau à Dakar et tant d’autres activités.
Quant à l’Ambassadeur Muzeyi, cette rencontre va aboutir à des propositions portant sur des voies et moyens pouvant développer les pays membres de l’ABAKIR à partir de leurs ressources communes.
Il est important de noter que l’ABAKIR est une structure régionale regroupant en son sein, les pays d’Afrique qui se partagent le Bassin du Lac Kivu et la Rivière Ruzizi. Elle existe depuis le 06 juillet 2011, après une Déclaration Commune des Ministres en charge de l’Eau du Burundi, de la RDC et du Rwanda. Cette structure est opérationnelle depuis le premier janvier 2013, et poursuit ses œuvres. Cette fois-ci, elle promet la signature d’une convention et la mise en place d’une Convention. Ces trois pays sont réunis au travers d’une coopération sous-régionale responsable et gagnant-gagnant. Retrouvez, ci-après, l’allocution d’ouverture du Ministre congolais de l’Environnement, Conservation de la Nature et Tourisme. Il circonscrit, ici, le cadre, trace les voies et déblaie le terrain pour des discussions sincères et empreintes de considérations mutuelles, tout en proposant des pistes qui, en principe, devraient faire en sorte que les trois pays dégagent des recommandations consensuelles sur cette épineuse question de la gestion responsable des ressources en Eau. Allusion faite, faut-il le rappeler, aux intérêts communs, au niveau du Bassin du Lac Kivu et de la Rivière Ruzizi.
Réunion du Conseil des Ministres des Pays Membres de l’Autorité du Bassin du Lac Kivu et de la Rivière Ruzizi, ABAKIR
(Kinshasa, Béatrice Hôtel, le 04 novembre 2014)
Discours de Son Excellence, Bavon N’SA MPUTU ELIMA, Ministre de l’Environnement, Conservation de la Nature et Tourisme
- Honorables Députés et Sénateurs ;
- Excellences Mesdames et Messieurs les Ministres et Chers Collègues :
- Excellences Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et Chefs des Missions Diplomatiques ;
- Mesdames et Messieurs les Représentants des Partenaires Techniques et Financiers ;
- Madame et Messieurs les Co-Directeurs de la Structure Transitoire de l’ABAKIR ;
- Mesdames et Messieurs ;
- Distingués invités, tout protocole observé ;
- sur le plan environnemental, sécuritaire et de santé publique avec la présence du gaz méthane (CH4) et du dioxyde de carbone (C02) en forte concentration dans les eaux Lac Kivu ;
- sur le plan énergétique avec le potentiel l’hydroélectrique qu’offre l’aménagement par phases de la cascade de la rivière Ruzizi et la possibilité de l’extraction du gaz méthane à des fins énergétiques ;
- sur le plan socio-économique avec le développement de la Pêche, de l’Agriculture, du Transport lacustre, du Tourisme etc.