Les six militants de Lucha interpellés dans la nuit du 15 au 16 février à Goma ne seront pas jugés en flagrance. La requalification de ce procès a été annoncée par le président du tribunal de grande instance de Goma au cours de l’audience du 19 février.
Pour le tribunal, l’infraction pour laquelle ces prévenus sont poursuivis a été commise dans la clandestinité, les militants ayant été interpellés la nuit dans un domicile.
Le tribunal voulait donc connaître les officiers de police judiciaire qui ont ordonné l’arrestation des militants. Un seul a comparu : le major Mbatu Mulo.
Le président de la séance a annoncé que la prochaine audience se tiendra le lundi 22 février prochain.
Me Jean-Paul Lumbu Lumbu, porte-parole du collectif des avocats des prévenus, s’est réjoui de la décision du tribunal requalifiant la procédure de flagrance en procédure normale.
« L’avantage de cette décision du tribunal c’est que, ça nous permet en tant que collectif des avocats d’avoir suffisamment de temps de préparer une défense efficace en faveur de nos clients. Mais cela nous donne directement le droit le lundi d’introduire une demande de liberté provisoire en leur faveur. Ce qui n’était pas possible dans le régime de la flagrance », a-t-il expliqué.
Une trentaine de membres de la Lucha étaient présents à l’audience. De nombreuses personnes sont également venues soutenir les jeunes prévenus.
Après l’audience, les prévenus ont été accompagnés par leurs camarades jusqu’à leur cachot au parquet près le tribunal de grande instance, en chantant.
Les membres de la Lucha se sont ensuite retrouvés pour prier dans l’enceinte même du tribunal.
Les six membres de Lucha qui sont jugés sont poursuivis pour association de malfaiteurs et incitations à la révolte contre les autorités. Il s’agit de John Anibali, Serge Sivya, Melka Kamundu, Kambale Mutshunga Croco, Kavuo Rebecca et Ghislain Muhirwa.