Les magistrats ont décrété depuis lundi 3 novembre dernier, ube grève, paralysant ainsi l’appareil judiciaire de la République. Ils exigent l’application du barème convenu au début de ce mois soit, 1.600 dollars américains.
Le week-end dernier, c’est la principale organisation syndicale de la magistrature, le Syndicar autonome des magistrats du Congo, qui a publié un communiqué dans lequel il a affirmé soutenir totalement la grève spontannée des magistrats.
En attendant, le syndicat La Solidarité pour la défense ds droits, de la dignité et des intérêts des magistrats (Sodima) a invité vendredi dernier dans un communiqué des membres à reprendre le travail et formulé des recommandations aux autorités congolaises en vue de trouver une solution définitive aux revendications des magistrats.
Pour le secrétaire permanent de ce syndicat, il appelle le gouvernement à respecter les engagements conclus avec le banc syndical pour mettre un terme au mouvement spontané de grève des magistrats. Et d’ajouter : « Il était convenu que les conditions sociales et de vie, le salaire donc des magistrats soient revus à la hausse et de manière progressive. Et, c’est de cet accord que ces derniers tirent leurs revendications », a-t-il expliqué.
Au Conseil supérieur de la magistrature, La Solidarité pour la défense des droits, de la dignité et des intérêts des magistrats lui demande à rencontrer tous les délégués syndicaux des magistrats afin de faire le point sur la situation.
Et au Parlement, ce syndicat recommande de prendre en compte les revendications des magistrats dans l’élaboration du budget 2015.
Entretemps, le mouvement de grève s’étendrait sur la ville de Mbuji-Mayi, au Kasaï Oriental, où les magistrats ont manifesté samedi 8 novembre leur mécontentement.
Revêtus de leurs toges noires, les manifestants ont marché depuis le Palais de Justice, en passant par le siège du gouvernorat provincial, jusqu’au quartier général de la Monusco pour y déposer un mémorandum. Ces magistrats réclament le paiement effectif des 1.600 dollars américains « avec effet rétroactif ».
Magistrats suspendus à Bukavu
A Bukavu, au Sud-Kivu, les magistrats sont aussi décisés à maintenir la grève. Réunis en Assemblée générale vendredi dernier, plus de 50 magistrats représentant les juridictions d’Idjwi, Kavumu, Kalehe, Kamituga et Uvira ont affirmé qu’ils ne reprendraient le service qu’au paiement des 1.600 dollars américains. Ils ont exprimé leur solidarié envers trois de leurs collègues du Tribunal de Grande Instance de Bukavu, suspendus par leur hiérarchie pour avoir soutenu la grève.
Dans une déclaration lue par le magistrat Olela Kakule, substitut du procureur, les magistrats ont exigé la levée de ces mesures qui, selon eux, ne reposent sur aucun fondement légal.
Pendant ce temps, le Conseil supérieur de la magistrature a, dans un communiqué publié à Kinshasa, a appelé les magistrats à vaguer à leurs occupations, méconnaissant la grève « illimitée » déclenchée par certains magistrats sur toute l’étendue de la République.
Selon le même communiqué : « Aucun mouvement de grève n’a été déclenché à ce jour par un syndicat des magistrats, seule structure reconnue apte à canaliser certaines de leurs revendications », avant de conclure que le bureau du Conseil supérieur de la magistrature n’a pas été saisi, à ce sujet.
LP